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Milh0use a écrit: Wallace a écrit: J'ai regardé un peu leur historique des transferts, ça casse pas beaucoup la tirelire ce club saoudien.. C'est le salaire qui est sûrement très bon. Le fond souverain détient les 4 clubs principaux. Les 14 autres clubs n'ont pas les mêmes moyens...  Voila l'article auquel je pensais. LES NOUVEAUX ROIS DU PÉTROLE Après avoir attiré les stars Ronaldo, Benzema et Kanté, l’Arabie saoudite attaque tous azimuts sur le marché des transferts. Seko Fofana est proche de signer, Marco Verratti a droit à une cour effrénée. L'Équipe 29 Jun 2023 ANTOINE BOURLON (avec N.D., T.P. et L.T.) - Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Le club sandwich est à 55 euros, le moelleux au chocolat à 27, mais personne n’avait rien commandé ce jour-là. Ce n’était pas une histoire d’appétit ou d’addition, juste de temps, car cet après-midi d’un printemps agité à l’hôtel parisien George V était dédié à un transfert. Et les convives sont du genre à vouloir aller vite. Romelu Lukaku, avec le sourire, faisait face à Fahad bin Nafel, le grand patron d’Al-Hilal, club de la capitale saoudienne Riyad, descendu
“Ils arrivent avec la volonté de rattraper leur retard, pas celle de se faire des amis INTE'RL'OCUTEUR UN
de son jet privé pour serrer la pogne du géant belge (1,91 m) et lui faire une belle offre. « Rom’ était juste venu écouter », dit-on dans les cercles initiés, et tout le monde s’est alors quitté bons amis. Tant pis pour cette fois. C’était donc Bin Nafel qui était venu pour Big Rom’ au George V, et voilà un mystère résolu parmi les mille qui affluent: qui est venu pour Cristiano Ronaldo, pour Lionel Messi, pour Karim Benzema? Il est rare que ce soit le même nom qui ressorte, comme si, dans cette quête vers les princes du football, il y avait autant de princes d’Arabie.
Mais passé le voile des milliards et les vitres charbonneuses des vans Mercedes, il y a une poignée d’hommes sérieux, dédiés à la cause du pouvoir et à la boulimie du prince autocrate Mohammed ben Salmane (MBS). « Il faut déjà catégoriser tout ça, replace un agent sollicité par le Royaume. Ça dépend de chaque transfert, de l’importance du joueur et des sommes. » Tout est unique, donc, et la rationalité n’est pas chose aisée, et encore moins chose voulue, parfois. Alors quand un intermédiaire important du Moyen-Orient essaye d’expliquer que plus « la transaction est grosse, plus elle est simple, car c’est plus direct », un agent renommé en Europe lui répond: « La vérité? C’est juste un énorme bazar. »
Personne, en Arabie saoudite, n’a acté de processus définitif de négociation ou dressé un cahier des charges. « Ils arrivent avec la volonté de rattraper leur retard, pas celle de se faire des amis », sourit un interlocuteur, qui rappelle que le fonctionnement du football local, avec ses mécènes milliardaires dans un pays qui compte près de 4000 princes de sang royal, a toujours été une logistique à l’ordre douteux.
« En fait, on peut discuter avec tout type de personne, synthétise un représentant de joueurs. Il y a des agents, parfois des présidents de club, parfois c’est le gouvernement directement. » Le milieu du foot cite en exemple les transferts de Ronaldo ou Benzema, ou la tentative avortée de faire signer Messi, pour évoquer ces transactions directement gérées par des proches du pouvoir.
« Le club n’a rien dépensé pour le faire venir, lance par exemple une source interne à Al-Nassr, le club de CR7, car c’est le gouvernement qui l’a mis chez nous. » Et s’est donc chargé de négocier avec le Portugais, alignant les zéros jusqu’à ce que signature s’ensuive. « Quand les grandes opérations ont été lancées, chaque gros club a fait part de sa volonté de signer untel, détaille de son côté un observateur saoudien. Pour Benzema, Al-Ittihad le voulait, mais pas seulement. Dans ce cas, la recrue choisit. Mais c’est le gouvernement qui fait en sorte d’obtenir l’accord. »
Mais mettre des noms sur les négociateurs étatiques est une autre épreuve, car c’est une face sombre et parfois volontairement laissée mystérieuse.
Du côté de la Saudi Pro League, qui avait un temps engagé Gary Cook, ancien homme fort de Manchester City, on cite le président, Abdulaziz Afaleq, et plusieurs de ses comparses comme personnes chargées de faire venir certains joueurs. «Mais ça, c’est si le club n’appartient pas au fonds souverain (PIF)! précise un agent. Le pays a récemment privatisé les quatre plus gros clubs et, si ce sont des recrues pour ces équipes, ce sont des interlocuteurs encore différents, pas la Saudi Pro League. Souvent les présidents eux-mêmes (pour le dossier Lukaku, mais aussi ceux de Ruben Neves et Kalidou Koulibaly) et des hommes de confiance du pouvoir. » Comme un certain Saad Suleiman, aperçu dans un jet privé pour l’Espagne au côté de Anmar al-Haili, le président d’Al-Ittihad, le futur club de Benzema. « Il est partout et nulle part, dit-on de lui. Très important dans beaucoup de négociations. Il est à la fois au ministère et à la Saudi League. »
Des joueurs qui ne savent pas à qui faire confiance
Le mélange des genres, en tout cas, ne surprend plus. Récemment, un agent a reçu une lettre d’intention pour l’un de ses joueurs avec, pour en-tête, le logo d’un club accolé de la mention « Kingdom of Saudi Arabia – Ministry of Sports ».
Hugo Lloris, lui, a été contacté par les hommes du PIF, tout comme le gardien du Real Madrid Thibaut Courtois, alors que pour le milieu du PSG Marco Verratti, Al-Hilal n’a pas hésité, avec l’accord de l’État, à mandater des agents. « Tout cela crée aussi du doute dans la tête des joueurs, qui ne savent pas à qui faire confiance », résume un intermédiaire. « Et si vous cherchez des noms au gouvernement, bonne chance, rigole un autre. Il y a des gens, c’est sûr, mais c’est comme une banque. Et la banque, ici, c’est le pays et le fonds souverain. Et le fonds souverain, c’est MBS! »
Un agent, plusieurs transactions à son actif, témoigne du capharnaüm: « Vous en arrivez à parler avec le président du club, le vice président, le directeur sportif, le chef du recrutement, l’entraîneur… Et en plus, ils sont tous liés à des agents qui veulent se greffer. » Une armée d’opportunistes a ainsi débarqué, alors que la réalité est celle d’un marché où seule une petite poignée d’agents possède l’entregent suffisant pour faire avancer les choses.
Dans l’entourage d’un top joueur européen, on étaye en mentionnant le flot de messages reçus depuis des semaines: « Je bosse pour le président… Je bosse pour la Fédération… On se rend compte que c’est de la merde. » Un autre: « Tout le monde saute sur l’occasion. Il y a aussi le fait que, parfois, ceux qui décident ne savent pas quoi faire ni qui acheter. Ça donne des scènes où ils appellent des joueurs dont ils n’ont pas besoin. Et beaucoup ne comprennent pas grand-chose au football. »
Une certaine « agressivité », en appelant directement joueurs et familles, semble aussi faire la particularité de la « méthode saoudienne », tout comme une certaine propension à annoncer aux joueurs des chiffres hallucinants avant que l’offre, la vraie cette fois, ne soit bien moins conséquente. « Mais il ne faut pas les prendre pour des idiots, lance un des intermédiaires interrogés. Ils ont l’argent illimité, l’envie de bien faire et ils vont s’entourer d’experts. »
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