Pourquoi la FFF a confirmé la relégation des Girondins de Bordeaux en National ?
La confirmation de la relégation de Bordeaux en National par la Fédération mardi rapproche un peu plus encore les Girondins du dépôt de bilan.
Arnaud Hermant (avec E. T.) mis à jour le 6 juillet 2022 à 16h12
partager C'était une nouvelle étape dans le scénario du pire. La commission d'appel de la Fédération française de football (FFF) a confirmé mardi en fin d'après-midi la décision de première instance de la DNCG de la Ligue de football professionnel (LFP) de procéder à la rétrogradation en National des Girondins de Bordeaux pour raisons financières. Le club bordelais, déjà relégué sportivement en Ligue 2 à l'issue de la saison 2021-2022, va se tourner vers le Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
Si cette sanction venait à être confirmée dans les prochains jours malgré les recours possibles, il y aurait de fortes chances pour que le sextuple champion de Ligue 1 dépose le bilan, faute de pouvoir assurer son train de vie au troisième échelon du foot français, et qu'il reparte en National 3 ou même au niveau régional.
« Cette décision injuste est inacceptable »
Gérard Lopez, président des Girondins de Bordeaux Une fois connue la décision de la DNCG d'appel, qui n'a pas encore rendu ses attendus, Gérard Lopez, l'a vivement contestée. « Cette décision injuste est inacceptable et incompréhensible, a confié le président dans un communiqué. Je le dis clairement aux supporters, aux Bordelais et à tous ceux qui ont le sang marine et blanc : je me battrai jusqu'au bout et c'est la raison pour laquelle nous avons décidé d'exercer un recours contre cette décision inique. »
Les dirigeants bordelais considèrent avoir apporté toutes les garanties au gendarme financier de la FFF, comme l'a déclaré Thomas Jacquemier, le directeur général délégué, en début de soirée. « Depuis la première décision de rétrogradation du club, on a travaillé d'arrache-pied et on a obtenu un nouvel accord avec nos créanciers qui permettait de financer la totalité des besoins du club et de boucler 100 % du financement demandé. Cette décision menace clairement de disparition un grand club français et 300 emplois », a-t-il confié.
lire aussi Bordeaux annonce exercer un recours, place au CNOSF Concrètement, Jacquemier, Lopez et leur avocat, Laurent Cotret, pendant les deux heures trente d'échanges qu'a duré leur audition à la Fédération, ont défendu leur plan de financement dans lequel figurent 10 M€ apportés par Lopez (via sa société Jogo Bonito et bloqués sur un compte séquestre), 8,25 M€ correspondant à l'argent de la société commerciale de la Ligue que doit toucher Bordeaux début août, et un peu plus de 8 M€ sur la plus-value de leur ancien joueur Aurélien Tchouaméni, transféré de Monaco au Real Madrid.
Pour arriver aux 40 M€, il en manquait encore 14. Les dirigeants du club ont alors présenté un prêt obligataire de ce montant consenti par Fortress, l'actionnaire, afin de rassurer en attendant les futures ventes de joueurs (Mara, Hwang, Onana, Elis...). La direction se dit certaine de les réaliser et estime leur somme à 40 M€, mais ne veut pas se précipiter afin de ne pas brader ses joueurs et donc les céder à un tarif moins intéressant. Dernière carte abattue par les représentants bordelais : une lettre du tribunal de commerce de Bordeaux assurant que le club n'était pas en cessation de paiement et qu'il ne le serait pas lors de l'exercice 2022-2023.
« Ils n'ont pas été très convaincants »
Un connaisseur du dossier Mais cet argumentaire, ainsi que le rééchelonnement des loyers du stade et la diminution de moitié (26,5 M€) de la dette, n'ont pas rassuré totalement la DNCG d'appel. « Ils n'ont pas été très convaincants », confiait un connaisseur du dossier. En fait, elle souhaitait, pour requalifier le club en L2, que les 40 M€ attendus, soit l'équivalent du futur budget du club à ce niveau pour la saison 2022-2023, soient bloqués sur un compte.
Si 10 M€ l'étaient bien, ni l'argent de Tchouaméni ni celui de CVC n'ont encore été perçus par le club. Quant à l'engagement de Fortress, la commission a été prudente puisque l'actionnaire en avait pris un la saison dernière et ne l'aurait pas tenu. Ce matin, même si le club n'a jamais été aussi proche du dépôt de bilan, il lui reste un espoir. Il est mince mais il existe.
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