Garcimor a écrit:
Sur le vote utile, j'ai voté en 2007, 2012 social démocrate (+même chose aux élections locales : dernière exemple les régionales) comme beaucoup d'autres électeurs à gauche de la gauche.
En 2017, beaucoup de PS/verts ont préféré voter Hamon voire Macron plutôt que Mélenchon au 1er tour.
Désormais, beaucoup de PS/verts font encore la fine bouche et préfèrent voter Macron au 2ème tour.
Tite, Big, je comprends qu'on puisse voter au plus proche de ses idées au premier tour, mais, visiblement, ça vous dérange moins d'aller voter Macron au second tour que Mélenchon dès le 1er tour, même si les chances de gagner, je vous l'accorde, sont faibles.
Pour rappel, c'était exactement le même cas de figure pour Royal en 2007 : elle a obtenu ce vote utile de gauche au 1er tour, alors que c'était quasiment sûr qu'elle perdrait au 2nd.
A l'avenir, ça sera de moins en moins facile pour le PS de défendre le vote utile à gauche aux élections locales.
Concernant les gauches irréconciliables, l'union des gauches... Au delà des idées, on sait très bien que c'est aussi lié à une histoire de répartition des circos gagnables aux législatives.
Je comprends ton point de vue, on fait en gris le même constat, mais je vois les choses différemment ensuite :
- sur le vote utile en général : Royal 2007 est un bon exemple, on peut y ajouter Jospin 1995. Face à la menace de ne pas être au 2e tour et à deux candidats de droite et/ou de centre-droit puissants, le candidat du PS appelle au vote utile (surtout que la victoire au 2e tour n'est pas impossible) et "siphonne" la gauche. Forcément, moins de réserves au 2e tour et courte défaite. Sauf que depuis, il n'y a plus un parti hégémonique à gauche vers qui ce vote utile irait logiquement : émergence de LFI et des Verts en plus du PS (l'un ou l'autre étant devant en fonction des élections présidentielle, régionale, européenne, municipale), et émiettement habituel de l'extrême gauche (en plus du duo NPA-LO, candidatures aléatoires du PRG, du PC, d'altermondialistes). Bref, rien qui s'impose clairement.
- sur le vote utile pour Mélenchon : je ne reviens pas sur les chances quasi-nulles au second tour (ce qui n'était pas le cas en 2017, que ce soit face à Macron, Le Pen ou même Fillon), mais ce que je ne comprends pas c'est que les leçons du passé ne soient pas tirées. Historiquement, au 1er tour chacun compte ses forces et au 2e tour on se réunit, au besoin en reprenant certains éléments du programme d'un autre candidat de son "camp", ou en négociant des postes et/ou des circonscriptions aux législatives. Sauf que là, LFI demande le vote utile tout en expliquant clairement que seul son programme et tout son programme est le bon, que le reste de la gauche est trop con, et regardez mes sondages comme ils sont beaux. Bref, rien qui ne donne envie à un écolo ou un PS, alors qu'il suffirait à mon sens de pas grand chose pour rallier les électeurs (à défaut des cadres des partis). Enfin et surtout, quand on voit ce qu'a fait Mélenchon de son score de 2017 (= croire que ces voix lui appartenaient et que les autres partis étaient morts, et donc s'auto-légitimer à ne surtout pas rechercher d'union cette fois-ci non plus) n'encourage absolument pas à refaire le coup.