En attendant mieux.
Olivier Pickeu avait la tête des mauvais soirs, mardi dans les couloirs du stade Diochon, après l’incroyable dénouement du match contre Quevilly-Rouen (2-2). Les deux buts encaissés dans les arrêts de jeu ont fait mal à la tête, forcément, privant Malherbe d’une 9e place à mi-championnat.
Voilà le SMC 14e, avec deux points d’avance seulement sur la zone rouge, après un parcours aller très correct à l’extérieur (3 victoires, 6 nuls, 1 seule défaite à Ajaccio fin août) mais très insuffisant à d’Ornano (3 victoires et 6 défaites en 10 matches).
Conscient des manques de l’équipe, le président du SM Caen veut aussi retenir certains progrès constatés en décembre, et attend évidemment beaucoup plus en 2022.
Êtes-vous soulagé de tourner la page de cette année 2021 qui aura été très difficile ?
Je mentirais si je disais le contraire. Mais 2021 a été importante, car c’est le départ du projet, l’étape nécessaire de d’observation, de décision, de construction. Ce qui s’est passé en fin de match à Quevilly, par exemple, doit nourrir notre réflexion sur le travail qu’il reste à faire pour 2022, qui devra être une nouvelle ère évidemment. Il y a cette frustration logique, ce n’est pas suffisant, il manque beaucoup de choses encore, mais il y a des ébauches d’éclaircie dans ce qu’on produit. À deux minutes de la fin du match à Quevilly, on était 9e, et le bilan aurait alors sûrement été différent, dans ce championnat serré.
Vous êtes déçu de cette première partie de saison ?
Ce n’est pas le mot. Il ne faut pas oublier que les éléments des blessures graves que l’on a subies pèsent dans la balance, et dans le timing souhaité du projet. Avec les trois points du match contre Dijon, qui n’était pas dans une norme logique et qu’on aurait dû obtenir sans les faits d’arbitrage, notre bilan aurait davantage correspondu à la place où on devrait se situer au vu de cette première partie de championnat.
Vous parlez toujours de construction, mais c’est forcément plus difficile de construire quand il y a une urgence comptable…
On n’est pas dans l’urgence. Stéphane fait un gros travail avec son staff pour rebâtir quelque chose de solide, qui ressemble au projet pour lequel nous sommes tous là, et je lui ai donné le temps pour le faire. On a terminé 17e l’année dernière, c’est la base de départ. J’ai demandé à Stéphane qu’il fasse progresser le club, et même si ce n’est pas encore terrible, on est 14e pour l’instant. Tout n’est pas encore aligné pour que ça fonctionne, mais je sens un groupe très attentif aux consignes données.
Le principal problème, à l’image de la fin de match à Quevilly, ce sont les carences mentales affichées par ce groupe ?
Oui. L’organisation est bien maîtrisée. Plusieurs joueurs comme Da Costa, Vandermersch ou Zady Sery reviennent au niveau que l’on souhaite. Il y a aussi l’émergence de Traoré, l’affirmation de Lepenant… Mais sur le plan mental, ce groupe sort d’une saison complexe, et dans certains moments clés des matches, on doit être plus costauds. Il y a le mental, l’aspect expérience aussi pour nos plus jeunes joueurs, on l’a vu à Quevilly. On n’a pas encore toutes les clés, on doit se montrer plus tueur, et cela rentre dans notre processus de progression.
Quelles ambitions le SM Caen pourra-t-il nourrir en 2022 ?
Je vais être basique : je veux qu’on construise, qu’on progresse, pour remonter dans ce championnat. Je suis sûr que le coach est beaucoup mieux aujourd’hui, après avoir eu six mois de travail pour dresser un état des lieux cohérent. Il connaît mieux les joueurs, l’environnement du club, la Ligue 2… Je pense qu’on est déjà plus fort que cet été.
L’ambition ultime, tout le monde la connaît, je n’ai pas besoin de la rabâcher : c’est d’être au-dessus. On n’est pas encore en mesure d’y prétendre, mais l’important est de savoir comment on construit pour l’être demain. On doit passer par des étapes, des épreuves, comme celle de Quevilly mardi, dont il faut savoir se servir et apprendre, notamment les plus jeunes, pour être meilleur en deuxième partie de saison. Il faudra beaucoup d’exigence, de résilience.
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