Publié le 16 août 1988
FOOTBALL : championnat de France Caen, zéro pointé
A l'issue de la sixième journée du championnat de France de football, Toulon, vainqueur de Monaco (1-0), est seul leader du classement général. Sochaux et le Paris-Saint-Germain suivent à deux points. Le PSG a battu au Parc des Princes l'équipe de Caen, dernière avec six défaites en six matches. Promu cette saison en première division, le club normand ne parait pas à sa place dans l'élite nationale.
Quinze : c'est le plus petit nombre de points obtenu par une équipe en division 1 dans un championnat à vingt clubs. D'aucuns prévoient que ce record détenu par le Stade Brestois de 1979-1980 sera battu cette saison par le dernier des promus, le Stade Malherbe Caen. Après six matches et autant de défaites, les Caennais sont derrière les Brestois, qui avaient glané leur premier point au bout de neuf heures de jeu.
Marseille et le Matra RP, les premiers, pourraient démontrer que les résultats ne sont pas proportionnels aux investissements consentis. Mais ici les moyens justifient la fin que l'ont prédit au SM Caen. Le club fonctionne avec l'un des plus petits budgets de l'élite : 30 millions de francs. Et il ne possède pas les installations pour compenser ce handicap. "Les petites villes seront toujours désavantagées, explique Jean-Claude Médot, directeur sportif et ancien joueur professionnel. Nous sommes doublement desservis, parce que nous ne disposerons d'un centre de formation qu'en septembre prochain. " Quand on veut prendre pour modèles Laval et Auxerre, qui fondent leur avenir sur de jeunes talents, le défaut est rédhibitoire.
Arrivé dans un monde d'adultes par la foi d'un entraineur, Pierre Mankowski, et d'un solide groupe de joueurs, Caen souffre d'un manque de maturité. Cette entrée dans la cour des grands n'avait nullement été préparée. Au printemps dernier, Mankowski, arguant des promesses non tenues par la municipalité, annonçait son départ. Quatre joueurs parmi les plus importants bouclaient leurs valises avant même de connaitre le sort du club. En guise de cadeau d'adieu, ils contribuèrent à la montée en division 1, le 10 juin dernier, au terme des trois matches des barrages. Le nouveau promu se heurtait aussitôt à deux problèmes : la minceur de son budget (13 millions de francs) et la raréfaction des joueurs transférables. " C'est le maire qui a dit oui à la division 1 ", précise Jean-Jacques Fiolet, président du club. La subvention municipale est passée de 3 millions à 5 millions de francs pour la saison 1988-1989. " On accompagne, commente Paul Dubourget, adjoint au maire, Jean-Marie Girault, dont il reprend les termes exacts. Le Stade Malherbe fait parler de la ville. Nous nous devons d'offrir des équipements. Une étude est en cours pour un nouveau stade. Nous avons racheté le pavillon qui abritera le centre de formation. Mais nous restons prudents. " Nous sommes en Basse-Normandie, ne l'oublions pas. Une région qui n'a jamais eu de représentants à pareil niveau et découvre certaines habitudes. " Les collectivités locales sont prêtes à donner de l'argent pour des structures, pas pour des pros ", note Jean-Claude Médot.
Le conseil général a annoncé sa participation dans la création du centre de formation à raison de 800 000 F. Les négociations avec le conseil régional seront plus ardues. Le Crédit agricole, sponsor ces quatre dernières années, s'est retiré. " Cette opération de partenariat était dans notre esprit menée à son terme, explique Roland Chablain, responsable du service communication-marketing, qui ajoute : " Nous n'aurions pas pu partir sur les tarifs pratiqués en D I " Enfin, si le public semble suivre (neuf mille spectateurs de moyenne), il aura fallu attendre la troisième rencontre à domicile pour en voir l'annonce sur la devanture des commerçants de la ville. Déjà lésé par son arrivée sur le marché des transferts à un moment où toutes les bonnes affaires avaient été conclues, Caen a dû composer avec une enveloppe restreinte. Huit joueurs ont débarqué en compagnie d'un nouvel entraineur, Robert Nouzaret : " Ici, les structures me rappellent mes débuts à la Paillade de Montpellier. Sauf qu'on était alors en division d'honneur. En revanche, les conditions d'entrainement sont idéales. ".
Sur le terrain, la formation caennaise effectue un difficile apprentissage. Dans les coulisses, l'équipe dirigeante en fait autant. Serge Viard, ancien président, n'a pas résisté au printemps dernier à la découverte d'un passif dépassant les 5 millions de francs. Certains envisageaient le dépôt de bilan. Jean-Jacques Fiolet, président-directeur général d'une société d'immobilier, a relevé le défi : " La mairie nous a donné sa confiance. A nous de la mériter par notre sérieux, notre organisation et notre volonté de dialogue. " A Caen, tout semble confirmer que la montée était précipitée. Jean-Claude Médot espère cependant en tirer profit : " Nous n'aurions joué que le milieu de tableau cette année en D2. Même si nous redescendons, nous aurons gagné deux ou trois ans sur le plan des structures. " Brest et Montpellier ont dans le passé suivi le même cheminement. A condition que la discorde ne s'installe pas dans les structures dirigeantes, le SM Caen pourrait alors simplement " reculer pour mieux sauter ".
Publié le 13 janvier 1991
Caen enterre son stade
Le chaudron de Venoix n'en peut plus. Les installations sportives du stade Malherbe caennais sont usées, fatiguées, ne correspondent plus aux exigences du club qui fait bonne figure pour sa troisième saison en première division. Vieux projet, la construction d'un stade régional de 20 000 places minimum sera enfin réalisée pour l'été 1993. Le conseil municipal de Caen vient de désigner un cabinet d'architectes caennais pour cet investissement de l'ordre de 150 millions de francs. Particularité et première architecturale en France : le futur stade, construit en site urbain à proximité de l'ancien, sera encaissé, avec une pelouse à 6 mètres sous le niveau du sol.
Publié le 26 novembre 1991
FOOTBALL : " Malherbe " en crise de croissance
Le Stade Malherbe de Caen occupe la deuxième place du championnat de France de première division après son match nul contre Sochaux (1-1), samedi 23 novembre, en Normandie. En marge de ses bonnes performances sportives, le club normand connaît de sérieuses difficultés financières qui ont obligé la municipalité, le conseil général et le conseil régional à accorder des subventions exceptionelles. Le président actuel, dont la gestion est mise en cause, sera remplacé au mois de décembre.
C'est un stade à la mode d'antan, tribunes basses et places debout. Les soirs de match, il fleure le football de carte postale, gazon humide et merguez grillées. Le stade de Venoix, dans les faubourgs de Caen, est de ces bastions minuscules et désuets dont raffole le football français, toujours prompt à célébrer la bravoure des lilliputiens face à l'arrogance des géants.
Le club de Caen présente le curriculum vitae parfait du " petit " trouble-fête. Après son match nul contre Sochaux (1-1), samedi 23 novembre, il occupe la deuxième place du championnat, à égalité de points avec l'AS Monaco et le Paris SG, les autres " dauphins " de l'Olympique de Marseille. Même si Sochaux faillit bien l'emporter (le Caennais Stéphane Paille n'égalisa qu'à la 83 minute de jeu), le Stade Malherbe de Caen, qui restait sur cinq victoires consécutives, traverse une période d'euphorie comme il n'en a pas connu depuis son arrivée en première division, en 1988.
Tout irait pour le mieux dans le plus petit stade de l'élite (11 000 places) si _ comble du paradoxe _ le club ne traversait pas, au même moment, la plus grave crise financière de son histoire. Alors que son budget s'élève cette saison à 47 millions de francs, le déficit devrait atteindre 23 millions en fin d'année et 32 en fin de saison, des chiffres que réfute le président du club, M. Jean-Jacques Fiolet, un chef d'entreprise âgé de trente-huit ans. Il évoque un " trou " de 17 millions de francs à l'issue du dernier exercice. Quelles qu'elles soient, ces difficultés n'ont été rendues publiques qu'après bien des atermoiements, au début de l'été, alors que la municipalité exigeait du club qu'il l'informe sur l'état de ses finances.
" Responsable mais pas coupable "
En fait, ce déficit serait surtout dû à des dépenses excessives en 1990, lorsque les joueurs bordelais Jesper Olsen et Piet Den Boer ont été enrôlés. M. Fiolet en assume la responsabilité : " Nous les avions engagés pour 7 millions de francs avec la promesse qu'un an plus tard les Girondins prendraient notre avant-centre, Fabrice Divert, pour 17 millions. Nous avions tablé sur cette entrée d'argent. En raison de la crise au sein club bordelais, cette promesse n'a pu être tenue et cela a été catastrophique pour nous. En fait, je suis responsable, mais pas coupable. Mon ambition et mon enthousiasme m'ont simplement amené à prendre des risques... Comment faire autrement dans le football ? Nous ne sommes pas un club riche : nous avons la dix-huitième masse salariale de France et nous sommes seizièmes sur vingt pour ce qui est des subventions. "
Il reste que la situation était assez préoccupante pour que la municipalité intervienne. " Malherbe ", comme on l'appelle en Normandie, pouvait mourir et connaître ainsi le destin, classique dans le football, du petit club trop pressé de grandir. Or, abandonner ce club très populaire (9 000 spectateurs de moyenne), profondément enraciné dans la vie locale depuis sa création en 1913, n'était pas envisageable. Surtout à quelques mois des élections régionales. Il pouvait d'autant moins disparaître qu'un stade de 25 000 places verra le jour en 1993, près de Venoix. Compte tenu du coût de l'opération (145 millions de francs), mieux vaudrait qu'il accueille une équipe de haut niveau plutôt qu'une formation amateur. " Nous ne pouvions pas laisser tomber Malherbe ", certifie le maire, M. Jean-Marie Girault (UDF-PR), avant d'analyser la crise : " M. Fiolet vivait sur un nuage. Nous ne connaissions pas l'ampleur des problèmes. Nous lui faisions d'autant plus confiance qu'il tenait souvent, devant les journalistes ou les dirigeants du football français, un discours moralisateur, citant son club comme un modèle de sagesse et de rigueur. "
M. Girault s'est personnellement occupé de ce dossier, qui a au moins autant agité la classe politique locale que celui de la fermeture, d'ici à 1994, de l'usine de la Société métallurgique de Normandie, une filiale d'Usinor-Sacilor (le Monde du 21 novembre).
La région, pourtant touchée par la crise économique, s'est donc démenée pour le club porte-drapeau. En plus de sa subvention annuelle de 6,5 millions de francs, la mairie a accordé une " enveloppe " de 7,5 millions. Le Conseil général a versé 4 millions de francs et le Conseil régional 2 millions . Par ailleurs, les entreprises ont été mises à contribution (13 millions).
Tendance à l'accalmie
Mais c'est surtout du terrain que sont venus les sauveurs. En obtenant de bons résultats, l'équipe caennaise, composée à la fois de joueurs formés au club et d'éléments d'expérience, a condamné les " bailleurs de fonds " à agir.
L'entraîneur suisse Daniel Jeandupeux, techicien intelligent, réputé pour son amour du beau jeu et ses qualités de meneur d'hommes, s'est efforcé de préserver la sérénité des jeunes quand bien même étaient-ils payés avec retard (les salaires du mois d'octobre n'ont pas encore été versés) : " Les difficultés extra-sportives, nous ont amené à réagir, comme par instinct de survie. D'ailleurs, si l'équipe n'avait pas obtenu ces résultats, le sauvetage n'aurait pu être mené de la sorte. L'attitude des joueurs a été déterminante. "
Le club n'est pas pour autant à l'abri d'ultimes soubresauts. Certes, la tendance est à l'accalmie. Mais le président Fiolet fait encore l'objet de bien des critiques. Outre sa gestion parfois très floue, il lui est reproché de s'être laissé griser par ce milieu du football qui lui a valu une soudaine " célébrité ". Plus grave : il pourrait avoir à s'expliquer prochainement devant la justice au sujet d'opérations financières entre le club et sa société, spécialisée dans la construction de maisons individuelles. Il pourrait également avoir à justifier des prêts accordés à plusieurs joueurs. Des prêts dont il ne nie pas l'existence, mais qu'il assure parfaitement légaux : " Le club a prêté de l'argent comme n'importe quel employeur. Il s'agissait de petites sommes, pas plus de 150 000 francs, qui devaient les aider à faire construire leur maison. Nous n'avons pas eu recours à des prêts fictifs pour verser des salaires déguisés. "
M. Fiolet se qualifie volontiers de " bouc-émissaire ". Mais il admet devoir s'éclipser sans éclat, au moment où le club qu'il a contribué à bâtir connaît son heure de gloire. Il cédera sa place au mois de décembre. Une société à objet sportif (SOS) sera créée. Le futur président devrait être M. Guy Chambily, directeur d'une entreprise de transports et ancien président du club de basket-ball. Un terme devraitdonc être mis à ce que M. Girault qualifie de " crise de croissance ". Il restera alors aux autorités du football français, qui se targuent d'avoir mis en place une institution chargée de vérifier la gestion des clubs (la direction nationale de contrôle de gestion), à se demander comment un déficit si important a pu échapper à leur sagacité.
Publié le 17 septembre 1992
FOOTBALL : le premier tour aller des coupes d'Europe Les saines ambitions de Caen
Vainqueur de Saragosse 3 buts à 2, mardi 15 septembre, lors du match aller du premier tour de la Coupe de l'UEFA, le Stade Malherbe de Caen n'a pas raté son entrée dans la cour européenne. A peine sorti d'une grave crise financière, le club, rigoureusement géré par une nouvelle équipe, reste modeste sur son avenir. Il se préoccupe plus du championnat de France que d'une aventure internationale.
Dans la victoire, Daniel Jeandupeux a gardé la tête froide. Les propos de l'entraîneur du Stade Malherbe de Caen (SMC) offraient un étrange contraste après un match fou et magnifique remporté (3 buts à 2) par une équipe qui disputait la Coupe d'Europe pour la première fois de son histoire, vieille de soixante-dix ans. Rencontre joyeuse et pleine, fidèle à la réputation de cette équipe normande, offensive et généreuse, servie par onze Caennais en lévitation, Stéphane Paille et Xavier Gravelaine en tête, auteurs des trois buts.
Le match retour sera difficile en Espagne, mais les Caennais ne doivent pas se laisser griser par l'aventure européenne. Défait lors de ses quatre déplacements et avec deux victoires à domicile, le SMC est quatorzième en championnat de France. Or, seul le maintien en première division devrait conforter une situation financière encore fragile. Caen " revient de loin ". Il y a huit ans encore, l'équipe évoluait en troisième division et s'est hissée au sein de l'élite en 1988. Empêtré dans une grave crise il y a un an (le Monde du 26 novembre) avec un déficit de près de 30 millions de francs pour un budget de 54 millions de francs, le club a failli mettre la clef sous la porte. Aujourd'hui, les choses sont à peu près rentrées dans l'ordre.
L'ancien président du SMC, Jean-Jacques Fiolet, a été remplacé en décembre par Guy Chambily, directeur d'une société de transports, réputé fin gestionnaire, plébiscité par tous les partenaires inquiets pour leur investissement : les collectivités territoriales ont offert 13,5 millions de francs et une quarantaine de sociétés réunies dans le Club leaders entreprises ont promis 14,5 millions de francs.
Près d'un quart de ces 28 millions de francs n'a pas encore été versé. Enfin, les " ventes " de Franck Dumas à l'AS Monaco pour 6 millions de francs, de Michel Rio au Havre pour 1 million de francs et le départ de l'onéreux Danois Olsen ont permis de respirer et d'engager cinq jeunes.
Interdite de chéquier
Le club n'est plus en liberté conditionnelle, les contrôles mensuels de la direction nationale de contrôle de gestion ont cessé en juin. Le budget a été révisé à la baisse pour ne pas dépasser 46 millions de francs. La Société à objet sportif (SOS), créée en décembre achève de rembourser les dettes de l'association, encore interdite de chéquier. Les exorbitantes primes européennes promises aux joueurs par l'équipe précédente vont manger 5 millions des 7,5 millions de francs de la recette européenne, provenant notamment des droits télévisés.
Il faudra aussi remplir le futur stade de 22 000 places qui remplacera, en juin 1993, le minuscule " chaudron " de 9 000 places planté sur les hauteurs de la ville et investi, en ce mardi " historique ", par 5 000 supporters seulement. " Avant Saragosse, dans deux semaines, l'équipe doit disputer deux rencontres de championnat et glaner le plus de points. Une dixième place finale ferait mon bonheur ", dit Daniel Jeandupeux. A Caen, l'Europe reste un rêve, quand l'avenir tricolore est une réalité quotidienne.
Publié le 30 octobre 1994
BASSE-NORMANDIE LE FOOT INQUIÈTE LE MAIRE DE CAEN
La crise de confiance que connaît le Stade Malherbe ne laisse pas indifférents les élus
"JE ne regrette pas mon coup de gueule. Il a délié les langues. " Au soir du 10 septembre, après une sérieuse défaite de l'équipe de football de Caen devant celle d'Auxerre par 5 à 1, le maire de la ville, Jean-Marie Girault, a piqué une vive collère : " Le plus mauvais samedi de ma vie... " De la part d'un homme qui, adolescent, a vu sa cité rasée lors de la bataille de Normandie, l'exagération de la formule pouvait surprendre. Mais le sénateur UDF est un passionné, et il ne pouvait laisser sans réagir s'installer ce qu'il appelle " la spirale de l'échec ", car " rien de ce qui arrive au Stade Malherbe n'est indifférent à la ville ", la bonne santé de son équipe apportant " des points supplémentaires à la notoriété d'une ville ".
L'élu assure s'interdire toute ingérence sportive, mais il fait remarquer que la ville a investi dans cette équipe, qu'elle a construit un nouveau stade, au coût de 150 millions de francs, pour permettre aux joueurs de satisfaire un nombreux public ; or celui-ci " aujourd'hui est déçu ". Caen, au début de la saison, avait pourtant beaucoup d'atouts pour réussir : des recrutements ciblés, comme l'international suédois Kennet Andersson, vedette de la dernière Coupe du monde de football ; un public en or, avec plus de 9 500 abonnés ; et, donc, un magnifique stade, baptisé Michel-d'Ornano, offrant vingt-deux mille places assises. Cerise sur le gâteau : le retour de l'entraîneur Pierre Mankowski, qui avait amené Malherbe en première division en 1988.
Malgré une éclatante victoire sur Rennes (5 à 1), le gâteau d'anniversaire des quatre-vingts ans du club, fêtés vendredi 28 octobre, garde un drôle de goût. Sur 15 matches déjà joués, Caen, avec 4 victoires, 1 nul et 10 défaites, n'occupe que la dix-huitième place au classement général. " Une crise de confiance beaucoup plus grave que la crise de croissance d'il y a trois ans qui était due à des difficultés financières ", résume un supporter. Avec un budget de 54 millions et une subvention municipale de 6 millions, la société à objet sportif de Malherbe est en équilibre financier.
Se sentant humilié après une nouvelle défaite, Jean-Marie Girault a certainement résumé l'amertume des supporters-contribuables-électeurs. Mais cette attitude a profondément irrité le président du Stade Malherbe, Guy Chambily, réputé fin gestionnaire et PDG d'une entreprise de transport. Saisissant la balle au bond. il a démissionné en qualifiant la gestion de la ville de " médiocre ". Une remarque que ne pouvait guère apprécier un maire qui compte demander, en juin prochain, le renouvellement d'un mandat qu'il détient depuis 1970, mais qui est contesté par une partie du RPR local.
Le traditionnel " challenger " de M. Girault, Louis Mexandeau, député socialiste, s'est bien entendu engouffré dans la brèche en dénonçant dans ce dossier une nouvelle preuve de " l'autoritarisme du maire ". Le coup d'envoi de la campagne municipale a été donné sur la pelouse du stade Michel-d'Ornano. Au grand dam des joueurs.
Publié le 23 mai 1997
PRÈS de quarante mille spectateurs pour un match de deuxième division du championnat de France : le record d'affluence enregistré le 18 février 1996 au Stade-Vélodrome de Marseille n'est sans doute pas près d'être battu ni même approché. Le choc entre l'OM et le Stade Malherbe de Caen avait attiré ce jour-là 39 408 spectateurs payants.
_________________ Tel est mon bon plaisir.
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