rix a écrit:
Le seul historien que j'ai cité en référence est Yann Le Bohec (un compatriote à toi bigdudu, il vient du Morbihan). Totor a simplement dit que selon Ferrand le financement des fouilles dans le Jura auraient été possible et j'ai loué ses qualités de conteur.
Cela dit, pour que les Français conservent leur goût de l'histoire, il est heureux qu'il y ait des passionnés comme Ferrand, Deutsch, Bern ou d'autres, même s'ils ne sont pas labellisés "historiens" et attaqués avec virulence par certains d'entre eux. Ce sont ces amateurs érudits qui font aimer l'histoire, comme naguère Decaux ou Guillemin, et avant eux Dumas, Féval ou Zévaco. Libre à chacun ensuite d’approfondir ou pas ses connaissances, de se contenter d'une histoire romancée ou de vouloir atteindre la vérité historique.
En plus, les Ferrand et compagnie interviennent dans un contexte où notre patrimoine est menacé, où la place accordée à l'histoire de France à l'école tend à se réduire, où certains historiens réfutent le "roman national" voire expliquent quasiment que la France est un mythe, qu'il n'y a pas de nation française, que nous ne sommes qu'influences étrangères, que l'histoire ne doit être que réquisitoires contre les crimes qu'auraient commis la France et qu'il ne faut surtout pas mettre en valeur nos grands hommes ni nos épisodes glorieux. En passant, avec un tel dénigrement de notre histoire nationale, ça va être compliqué de donner envie aux immigrés étrangers de devenir Français.
« La guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires. » disait Clémenceau. Pour le paraphraser, je serais tenté de dire que l'Histoire de France est chose trop essentielle pour l'abandonner toute entière aux seuls historiens. C'est d'autant plus vrai que de nombreux champ d'influence de l'opinion publique dans notre pays ont été investis stratégiquement par des gens formés à l'école du trotskisme, celle ou justement on apprend l'entrisme : justice, enseignement supérieur, conseil supérieur des programmes scolaires, journalisme, et bien sûr les syndicats et partis de gauche qui sont largement noyautés.... Or à mes yeux, s'il n'y a plus de pluralisme dans un champ professionnel, d'une part il s'étiole, il est instrumentalisé par les intérêts de ceux qui ont fait main basse dessus et donc il perd en crédibilité et en intérêt intellectuel. Il faut que toutes les sensibilités puissent s'exprimer et enrichir le débat par leurs confrontations d'idées.
D'ailleurs, pour en revenir à lui, on peut se demander pourquoi l'émission de Ferrand consacrée à l'histoire a perdu sa place sur Europe 1. Une station de radio qui connait depuis des années une hémorragie d'auditeurs et qui saborde une des rares émissions qui cartonnait sur l'antenne, c'est quand même une stratégie surprenante.
Merci, un des objectifs de mon message était bien de rappeler d'où tu parles quand tu causes d'histoire. Je suis ravi que tu l'aies fait pour moi. Je pourrais répondre, mais bien sûr ma parole serait d'entrée déconsidérée puisque je suis sans doute moi-même noyauté par le trotskisme. Dommage parce que je pourrais te répondre avec des chiffres précis (en volume horaire par exemple, ou en nombre de chapitres) sur l'histoire de France au collège (donc dans l'école secondaire obligatoire). Ou te demander à partir de quelle date tu considères qu'on peut parler de "France" en histoire (parce que bon, difficile de faire une histoire de "France" ou de la "nation française" pendant l'Antiquité, hein).
Je me contente donc de pointer une contradiction que n'importe qui verra à la lecture de ton message : si tes adversaires sont d'odieux gauchistes que tu considères comme des faussaires de l'histoire, pourquoi ne pas leur opposer une "vérité" historique ? Pourquoi vouloir écrire un "roman national", c'est-à-dire reconnaître de fait que tu défends l'idée d'une histoire orientée ?
Edit : dernière chose, attention à ne pas confondre ceux qui vulgarisent l'histoire pour le grand public (ce qu'ont pu faire Decaux et d'autres que tu cites, ou même ce que fait Bern avec un talent certain) et ceux qui transforment leur exposition médiatique en légitimité, se prétendent supérieurs aux historiens et remettent en cause les travaux de spécialistes parce que la polémique fait vendre (Ferrand), voire en plus de ça s'acoquinent avec des idéologues (Deutsch), tout en multipliant les erreurs dans leurs ouvrages "historiques".