Landry a écrit:
le travail de François de Malherbe est absolument splendide et mérite publication en mode "transition de l'article académique vers un texte de vulgarisation beaucoup plus digeste pour ceux qui n'ont pas besoin du moindre détail"

. Seul ce travail peut nous aider à identifier ces photos et FDM a 20 siècles d'avance sur toute autre tentative connue.
C'est drôle, parce que ça fait un petit bail que je n'avais pas rouvert tout ce que j'avais écrit à l'époque...
Pour ceux qui s'intéressent au sujet, la création du Club Malherbe Caennais (octobre 1907) constitue une véritable révolution dans le paysage footballistique caennais. Les hommes clés s'appellent André Detolle, Albert Berger et Henri Françoise (tous anciens élèves du lycée).
Extrait de mon "manuscrit" :
Citation:
A l’automne 1907, le jeune championnat de football de Basse-Normandie s’apprêtait à entamer sa neuvième édition. Les plus sagaces n’ignorent pas que le nom de Malherbe était déjà bien ancré dans le paysage footballistique de l’époque depuis les exploits de l’équipe des lycéens (l’Union Athlétique du Lycée Malherbe), dont le moindre ne fut pas, sans conteste, la participation à une demi-finale du championnat de France contre le Racing Club de France en 1903. Sur le plan régional, le titre était trusté par les équipes caennaises (Ecole Normale, étudiants de l’ASEC et du Stade Universitaire à quatre reprises, UALM par deux fois) à l’exception du millésime 1905, qui revint aux joueurs de l’AS Trouville.
La création du Club Malherbe Caennais s’appuya sur un projet clairement identitaire autour du nom « Malherbe », dans un contexte de recomposition des équipes de la cité ducale. Il s’agissait en effet d’abord de contrer les ambitions affichées par le Club Sportif Caennais de monter la meilleure équipe caennaise de football avec la fusion du CSC et de l’ASEC. Club historique depuis sa création en 1899, le CSC courait toujours après l’obtention d’un premier titre. Pour ce faire, le président Louis Piat, qui avait succédé à Stéphane Hervieu, le fondateur emblématique du club (et avant du CFC : le Caen Football Club), escomptait aligner les meilleurs étudiants aux côtés d’Henri Prestavoine, le valeureux capitaine des « bleus et rouges ». L’enjeu était également d’enrôler la brillante génération des lycéens de l’UALM, tenante du titre régional qui avait infligé un cinglant 5 buts à 0 à leurs homologues…du CSC, lors de la finale disputée le 10 mars 1907.
Les statuts d’une équipe scolaire ne lui permettant en principe de n’aligner sur le terrain que des lycéens, l’UALM voyait régulièrement ses meilleurs éléments rejoindre l’équipe des étudiants lorsque ceux-ci gagnaient les bancs de la faculté. Quelques dirigeants résolus imaginèrent alors de fédérer autour d’eux une équipe entièrement dédiée à « l’esprit Malherbe ». La création du Club Malherbe Caennais fut entérinée le 28 octobre 1907 par le comité régional de football…présidé par Albert Berger. Le siège social du nouveau club prit ses quartiers au Café de Madrid, 71 rue Saint-Jean, tandis que des noms familiers en composaient désormais le bureau : Detolle, président, Berger et Françoise, vice-présidents, auxquels s’ajoutaient Toullier et Heuzé, respectivement secrétaire général et trésorier.
Pour info, la date de 1913 a été parfois compliquée à identifier, même à Caen, puisqu'en 1949, certains pensaient que le Stade Malherbe était cinquantenaire (le CSC a été créé en 1899). La confusion s'explique aisément puisque le SMC prit les couleurs du CSC et devint un véritable club omnisports sous l'impulsion de ces mêmes dirigeants du CSC (qui s'intéressaient davantage au rugby qu'au football). A l'inverse, le CMC ne pratiquait que le football association, avec des "jumelages" organisés contre des équipes anglaises pour de fameuses rencontres amicales.
Pour moi, si l'on devait donner une date de naissance véritable à "notre" club de football sous le nom de Malherbe (emmené par l'héroïque Eugène Le Somptier, premier capitaine du SMC en 1913 et mort au combat en 1914), ce serait 1907.
C'est aussi la raison pour laquelle il faut grandement se méfier de tous les clubs de foot qui se targuent de dates de naissance fort anciennes (avant 1900, en-dehors des clubs parisiens de l'époque, c'est souvent une pure foutaise...)