SM Caen : qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait un pointLe SM Caen a stoppé sa série négative en accrochant un nul à Bordeaux (0-0), au terme d'un triste match. Offensivement, c’est toujours aussi compliqué, mais derrière, ça a tenu. Suffisant pour redonner confiance avant une fin d’année capitale qui verra les Normands affronter uniquement des concurrents directs pour le maintien ?
On ne vous refera pas le coup du verre à moitié vide ou à moitié plein, même si c’était pourtant encore l’idée ce dimanche, à l’heure du débrief de ce Bordeaux - Caen qui aura fait bayer aux corneilles.
Loin de songer à la note artistique par les temps qui courent, le SM Caen a mis fin à une série de trois défaites consécutives (Lille, Dijon en Coupe de la Ligue, Rennes) et signé un deuxième clean-sheet à l’extérieur (après celui de Dijon en championnat) pour rester au-dessus de la ligne de flottaison. Dijon a perdu à Marseille, Monaco (19e) défie ce dimanche soir le PSG, et ça fait un point d’avance sur la place de barragiste…
Le bilan est maigre, diront certains, surtout face à des Girondins aussi tristounets. C’est déjà pas mal, diront d’autres. Prendre un point à Bordeaux, c’est ce que ramène au minimum Malherbe tous les ans depuis sa remontée parmi l’élite, et cela reste une bonne opération pour un club comme Caen. Surtout pour ce Caen-là.
« C’est un bon nul que l’on a construit, on a fait un match cohérent à l’extérieur dans notre position actuelle, a dit le coach Fabien Mercadal. On avait un déficit de confiance, on a obtenu ce résultat de manière intelligente, en s’accrochant à notre plan. On s’est dit qu’on aurait pu mieux faire sur deux ou trois situations, réussir un plus gros coup sur un contre, mais on aurait pu aussi perdre à la fin. »
Samba a avalé une dose de confiance, en sortant vainqueur de son face-à-face avec Kamano dans les arrêts de jeu, sur l’une des rares situations défensives mal gérées par les Normands. Cela aurait été ballot, après tant d’efforts pour ne pas succomber de la part d’un bloc compact, articulé d’abord pour ne pas prendre de but.
47% de possession, oui mais...
Le positionnement de Sankoh comme milieu droit a symbolisé l’idée : resserrer les lignes et empêcher les couloirs bordelais de prendre de la vitesse, surtout sur ce côté où Kamano, le meilleur attaquant bordelais, sévissait.
Globalement, la paire Gradit - Sankoh a fait le métier, idem pour celle composée de Beauvue et Mbengue à gauche… sur le plan défensif s’entend. Car pour le reste, une nouvelle fois, l’animation offensive caennaise a été très pauvre.
Fabien Mercadal a souligné que son équipe avait eu 47 % de possession de balle, ce qui effectivement est un bon ratio à l’extérieur, le meilleur même depuis le début de saison.
Oui, les Caennais ont récupéré beaucoup de munitions, tenté des phases d’approches, mais ils n’ont pas réussi grand-chose dans les trente derniers mètres.
À l’arrivée, quelques situations mal gérées (notamment une tête hors cadre de Sankoh en deuxième période) et un seul tir cadré, cette tête de Beauvue sans danger pour Costil à la suite d’un coup-franc de Fajr (55’)…
« Cela va ressouder les liens… »
Difficile, dans ces conditions, d’espérer remporter un match de L1. « On n’est pas florissant en ce moment mais on a joué avec nos forces actuelles, on avait besoin de s’accrocher à ce point », soutient Mercadal.
« On a joué très à l’intérieur, on s’est fait un peu enfermer, ajoute Frédéric Guilbert, le meilleur Caennais sur la pelouse. On a réussi quelques décalages, mais on doit faire plus et mieux. On est dans une période compliquée, et ce point va ressouder les liens. On a eu une grosse discussion cette semaine entre nous, on a mis les choses sur le tapis. Tout le monde veut avancer dans le même sens, et c’est primordial pour la suite. »
La suite, ce sera ce match de fond de classe face au relégable monégasque le 24 novembre à d’Ornano, après la trêve internationale. « On va s’appuyer sur ce point pour gagner le match contre Monaco qui sera le plus important de notre saison jusqu’ici », clame l’entraîneur.
Il faudra le jouer sans Guilbert, Mbengue et Crivelli, tous suspendus. Suivront Angers, Nîmes, Strasbourg, Toulouse et Reims au cours d’un mois de décembre capital dans le cheminement de la saison caennaise.