Au SM Caen, le chantier reste inchangéAuteur d'un nul 0-0 à Bordeaux dimanche, Caen passera la trêve internationale à la lisière de la zone rouge, avec des certitudes derrière, mais aucune devant. La question perdure pour le coach Fabien Mercadal : comment améliorer l’animation offensive ?On oubliera très vite ce Bordeaux - Caen indigeste, qui n’aura rien fait pour contredire la légende déclinante de la Ligue 1. Malherbe est reparti avec un nul, content surtout d’avoir pu endiguer sa mauvaise spirale de trois défaites consécutives.
Les Normands, qui comptent un point d’avance sur le barragiste (Dijon), ont répété en chœur que la réception de Monégasques démissionnaires dimanche soir face à Paris, mais qui devraient récupérer quelques blessés pour le 24 novembre, sera « très importante », voire « capitale » dans l’opération survie déjà en cours.
À Bordeaux, Malherbe et ses suiveurs n’ont rien appris de nouveau : cette équipe sait être disciplinée, solidaire dans l’effort défensif, elle est armée en charnière, mais son potentiel offensif est limité, et l’animation du jeu une fois le ballon récupéré aussi sommaire qu’insuffisante.
Les axes de travail durant cette nouvelle trêve internationale ne sont pas difficiles à trouver. S’ils veulent gagner des matches (le SMC n’en a remporté que 2 sur 13, le dernier fin septembre contre Amiens), les Caennais vont devoir « faire plus et mieux » (Guilbert) dans leurs transitions offensives, leur capacité à peser devant, à se créer des occasions, à cadrer des tirs.
La série de matches qui arrive contre des concurrents directs, face à des équipes d’un niveau proche, nécessitera probablement une plus grande prise de risques.
Fabien Mercadal va devoir aussi trancher s’il faut faire différemment avec le matériel dont il dispose. Pour mettre en meilleure condition ses attaquants, Caen a besoin de trouver plus de liant déjà, et cela passe par les milieux, leur projection, leur capacité à ressortir proprement les ballons.
Dans ce dernier domaine, Fajr semble bien seul. Depuis quelque temps, on le voit beaucoup s’agacer. « Fayçal est très exigeant, très investi, très expressif, il veut donner énormément, et parfois un peu trop, disait Mercadal la semaine dernière. Après c’est mon travail de le recadrer dans les bonnes zones, de le canaliser, mais je préfère ça qu’un gars qui se cache ! »
Le positionnement de Fajr et Beauvue, l’option du 4-4-2...
L’entraîneur dit chercher « les meilleurs positionnements selon les états de formes » pour ses joueurs offensifs, et le moyen de « rajouter une touche technique plus haut. » Fajr joue-t-il trop bas ? Doit-il remonter en numéro 10, en soutien axial de l’avant-centre, pour donner plus d’air à l’attaque ?
Peut-être, mais son profil a changé depuis sa première vie caennaise, et l’entraîneur a besoin aussi de son meilleur technicien, de son volume de jeu, pour mettre un peu d’ordre devant la défense. Et assurer la première relance, alors que ni Peeters ni Oniangué n’ont convaincu dans ce rôle jusqu’ici.
À Marseille début octobre, le coach avait tenté cette formule, Oniangué et Peeters en double pivot, Fajr un cran plus haut, et cela avait fait pschitt. Certes, c’était au Vélodrome, face à l’OM. « Il n’y a pas que Fayçal, lui mettre tout le poids dans le sac à dos c’est compliqué ! On a d’autres possibilités, le recrutement a été fait en ce sens... On doit trouver une alternative. »
Celle menant à Khaoui a été privilégiée, sans succès jusqu’ici. Bammou, qui va revenir de blessure, pourrait aussi être essayé à ce poste de 9 et demi où il a fait ses meilleurs matches avec Nantes, qui lui est plus naturel que sur un côté.
Et quid du 4-4-2, qui aurait le mérite de recentrer Beauvue, brillant dans l’axe en soutien d’un avant-centre à son époque guingampaise ? « On cherche, on bosse, et sur le plan comptable on est vivant », disait Mercadal avant Bordeaux. Rien n’a changé après.