Pour connaître le sujet depuis peu, mais au quotidien, je dirais que ce que disent Tite et Xavi est vrai. *en même temps* De ce que je vois, en région grenobloise, avec un panel de pas mal d'écoles grâce à de nombreuses connexions dans la formation AESH (Ulis, IME, Segpa...), certaines écoles sont proprement invivables pour les élèves et enseignants, pas seulement pour les Ulis, pour deux raisons : - la violence impressionnante de l'environnement et le manque d'adultes dans certains établissements périphériques qui ne sont plus en REP (!! merci Nicolas N. et ses successeurs qui n'ont pas remis en question ce choix purement budgétaire) et ce malgré la motivation impressionnante du corps enseignant et, en particulier, du directeur : là, le problème est de deux ordres - d'abord l'insupportable pression de la loi des quartiers sur les familles, le vide culturel, la paupérisation... ; - et également le manque de moyens (il manque 8 AVS dans un établissement, dont l'AVS de l'Ulis qui, finalement arrivera après la Toussaint..., il faudrait des spécialistes en orthophonie, en pédo-psychologie, en accompagnement parental, en éducateurs, etc DANS les établissements). Dans ces écoles-là, les instits, malgré des réticences initiales à l'inclusion qui s'expliquent par la grande difficulté qu'ils connaissent déjà à gérer une trentaine de fous furieux dont certains devraient pourtant être accompagnés par une AVS, sont plutôt admirables et motivés -> dans ce cas, le problème ne vient clairement pas du corps enseignant qui tient la barque par miracle
Et d'autre part, il y a les glandus : le manque d'implication et de professionnalisme d'une part non négligeable d'enseignants dans d'autres établissements qui, en moyenne, ont une population d'enfants plus gérables : réticence affirmée et collective face au jeune petit con qui vient leur parler d'inclusion alors que, merde-putain-chier, t'as vu ce qu'on est payé ?! tu crois vraiment que je vais m'emmerder à récupérer tes débilos et à faire de l'enseignement individualisé ? autonomie pédagogique ! (mon cul). Ce sont ceux-là qui, parfois, peinent à ne pas arriver pile-poil à la sonnerie du matin et à ne pas partir avec les enfants à la sonnerie du soir. Eh oui, ils existent bien.
Au final, tous les cas pathologiques sont dans la nature (souvent bétonnée) des établissements, notamment élémentaires : un manque de moyens et d'adultes partout (mais PUTAIN - coup de gueule - pourquoi l'EN refuse catégoriquement que des libéraux rentrent dans l'école, bordel de m...!), des salaires et situations contractuelles inacceptables, que ce soit pour les enseignants et, encore plus, pour les assistants, des hiérarchies parallèles qui ne se parlent pas (les inspecteurs ne sont pas les mêmes, vas-y pour qu'une quelconque référence ou autorité commune émerge...) et, parfois il faut le reconnaître, une résistance farouche au (rayer la mention inutile) changement, effort d'individualisation, à la remise en question pédagogique, au travail en commun avec les collègues, à l'écoute des scientifiques et autres sachants / intellectuels... des enseignants. Bref, certains ne sont pas des surhommes ou surfemmes capables de garder la foi, la motivation et l'amour du métier et des élèves dans des conditions de ressources insuffisantes. Quelque part, c'est dommage, mais je les comprends. Ceux qui en veulent, résistent, s'adaptent... sont vraiment des héros de notre société.
_________________ [...] si j’étais médecin et que je sauve la vie à quelqu’un, et que ce quelqu’un à son réveil se mette à remercier Jésus, j’aurais envie de lui enfoncer une paire de forceps dans le cul en lui conseillant de demander à Jésus de venir les lui enlever.
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