Désolé.
Comme face à Nice, le SM Caen n’a pas tenu la distance après avoir ouvert le score face à Nantes (1-1), samedi, au stade de la Beaujoire. Plusieurs facteurs peuvent l'expliquer, avec un constat toujours central : Malherbe manque d’armes, et doit vite recruter.
Question de confiance, et d’adversaire... Reconfiguré du sol au plafond, Malherbe se cherche encore, et son début de saison au ralenti (deux points en trois matches) est tout sauf une surprise.
Il n’a plus gagné depuis treize matches. Il a besoin de créer ses repères, de s’inventer une dynamique. Seule une victoire rapide permettra de donner la confiance que le groupe recherche pour gérer ses matches avec plus de certitudes.
Ce succès est attendu avant tant d’impatience qu’inconsciemment peut-être, Malherbe se recroqueville dès qu’il est devant, sentant la délivrance à portée de crampons.
Mais il n’est pas encore assez costaud pour supporter le rapport de forces que l’adversaire, mené, lui impose alors très logiquement. « Nantes a pris énormément de risques, dit le coach Fabien Mercadal. Dans ces moments-là, l’équipe en face se déséquilibre, et il faut en profiter, ce qu’on n’a pas su faire. » Mais pourquoi ?
Question de ressources offensives... C’est probablement le premier facteur d’explication, le constat le plus flagrant depuis le début de la préparation : Caen a trop peu de munitions en magasin.
À Nantes, Maherbe a tiré à peine trois fois au but, et dû compter sur un taux d’efficacité maximale pour marquer au terme d’une action qui montre tout ce que cette équipe peut faire de bien.
Mais faute de joueurs capables de plus garder les ballons devant, ou de les porter vers le but adverse, le bloc a globalement du mal à remonter et ne peut pas dégager de maîtrise sur la longueur d’un match. À force de voir les ballons revenir comme des boomerangs, la défense finit par rompre.
Déficit de projection, de puissance au milieu, de percussion, de technicité devant, alors que l’option Tchokounté n’a guère convaincu en 9 et demi, dans un 4-2-3-1 assez osé sur le papier… « On n’a pas réussi à tuer le match, à garder le ballon un peu plus haut et à contrer, reprend Mercadal. C’est ce qu’il faut qu’on travaille, on le sait. On a rendu trop facilement le ballon. Peut-être qu’avec un peu plus de fraîcheur, un banc un peu plus fourni dans le domaine offensif, on aurait pu tenir les trois points. »
Le banc, évidemment : quand Nantes a pu faire tourner le match en incorporant Waris, Boschilia et Sala, tous trois décisifs, Caen n’avait que Peeters ou Deminguet, qui n’est pas rentré, à opposer. Et aucun attaquant de substitution.
Stavitski n’était pas opérationnel, le staff ne compte guère sur Repas, Louis ou Kouakou, et il reste cinq jours pour trouver deux renforts à vocation offensive. Cinq jours essentiels avant la clôture du mercato.
Sans deux bonnes pioches qui offriraient une plus-value à l’ensemble et donneraient probablement un tout autre relief au projet souhaité par le coach, Malherbe risque d’être en grosse difficulté.
Question de physique... C’est un autre paramètre à évaluer, pour expliquer pourquoi Malherbe peine à tenir la distance. De son propre aveu, Mercadal, demande un jeu très « énergivore » à ses joueurs, qui d’ailleurs le lui rendent bien jusqu’ici. L’investissement collectif dans le travail défensif est appréciable, la solidarité indiscutable.
Les joueurs font énormément d’efforts, et cela a pesé sur leurs fins de matches contre Nice et Nantes. Leur condition physique doit être impeccable pour que l’affaire soit efficace, et le travail de préparation mené par Christophe Manouvrier, le nouveau boss en la matière, a été très conséquent durant l’été.
Il faut aussi digérer ces charges liées à de nouvelles méthodes de travail, et peut-être que le Malherbe actuel n’est pas tout à fait prêt à s’époumoner 90 minutes non-stop. Cela payera-t-il sur la longueur, avec une capacité de turn-over plus importante au niveau de l’effectif ?
_________________ Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.
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