Fayçal Fajr, un autre statut en terrain connuQuatre ans après son départ du SM Caen, l’international marocain de 30 ans revient en Normandie avec un tout autre CV. Il sort de quatre saisons pleines en Espagne, qui l’ont conduit au Mondial.
Les gens n’ont pas oublié Fayçal Fajr, sa bonne bouille, ses 8 buts et 15 passes décisives comme contribution à la remontée de Caen en Ligue 1, durant la saison 2013-2014. « Alors, vous êtes de retour ! » a même lancé hier matin, aux abords de d’Ornano, une voiture de police en direction de l’international marocain, un brin surpris avant de répondre par l’affirmative, dans un large sourire.
Le natif de Rouen, tout juste 30 ans, est de retour dans sa Normandie pour s’imposer en Ligue 1 et se rapprocher de sa famille. Une opportunité que ne pouvait pas laisser passer le Stade Malherbe, autant pour ce que le joueur a laissé comme trace (2011-2014) que pour la dimension qu’il a prise depuis, à Elche, La Corogne et Getafe. « Pour nous, je tiens à le dire, c’est une chance d’avoir un tel joueur , a d’ailleurs lancé Fabien Mercadal hier midi. Il peut jouer à plusieurs postes, il frappe très bien les coups de pied arrêtés. Vous l’avez connu à un moment où il n’était pas au top de sa carrière. Il a progressé depuis et sort d’une saison pleine en Espagne. »
Fabien Mercadal : « C’est lui que je voulais »
Caen a une histoire particulière avec ce gamin débarqué de Fréjus en 2011, qui n’avait alors connu que le National à 23 ans. Et avait prouvé à Malherbe que les belles surprises existent à ce niveau, ce que le futur a confirmé (Kanté). Le club normand retrouve un autre homme, quatre saisons pleines en Liga espagnole au compteur (127 matches de championnat dont 100 comme titulaire, 8 buts, 14 passes décisives).
De l’autre côté des Pyrénées, cette trajectoire-là lui a ouvert les portes de la Coupe du monde. En Russie, le Marocain aura joué 25 minutes face à l’Espagne (2-2), cinq autres face au Portugal (0-1) et a eu le temps de signer une passe décisive sur corner. C’est la touche Fayçal Fajr, dont le supporter caennais, s’il est fidèle, se rappelle forcément. Celui que Franck Dumas avait lancé en Ligue 1 en août 2011 face à Rennes représente une menace permanente sur coups de pied arrêtés. Une arme à ne pas négliger au sein d’une équipe qui se battra pour le maintien et qui a de la taille devant (Rodelin, Bammou, Crivelli), même si Peeters a déjà montré quelques aptitudes dans le domaine la saison dernière.
Le Belge devrait pâtir de l’arrivée du Marocain, sous contrat jusqu’en 2021, Fabien Mercadal comptant sur Fayçal Fajr dans l’entrejeu. « À Getafe, il a joué dans un milieu à deux en 4-2-3-1, et il peut jouer aussi dans un milieu à trois , développe le coach normand. Il a beaucoup de polyvalence et il est très performant aux deux postes. C’est un joueur que j’apprécie énormément et depuis très, très longtemps puisque je le suivais déjà quand il jouait en équipe 3 à Fréjus. C’est un bon recrutement d’un point de vue purement technique, mais aussi d’un point de vue humain car il s’inscrit totalement dans ce que je recherche en termes d’état d’esprit. On a pris beaucoup de temps pour le faire signer, mais c’est lui que je voulais. »
Autant le dire : à l’échelle de Caen, cela s’appelle un joli coup, en attendant de juger sur le terrain. Mercredi soir, Fayçal Fajr était titulaire avec Getafe face à Grenade, en amical. Caen récupère un joueur en bonne forme physiquement, apte à jouer très rapidement. Fabien Mercadal compte en faire un cadre, parmi les sept qu’il a choisis pour prendre certaines décisions (avec Samba, Guilbert, Djiku, Oniangué, Rodelin et le défenseur central en approche). Loin du statut avec lequel le Marocain était arrivé il y a sept ans.