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Football : Pichard, Péron, Watier, l'histoire de trois montées
SM Caen. Ils sont montés en L1 avec Caen en 1988, 1996 et 2004. Olivier Pichard, Jean-François Péron et Cyrille Watier évoquent ces saisons.
1987-1988. Olivier Pichard
Pour la 1e fois, le SM Caen va accéder à l'élite, la D1 comme on dit alors. Les feuilles de match se limitent à 13 joueurs, et la D2 est séparée en deux groupes. Deuxièmes de la poule nord, derrière... Strasbourg, les hommes de Mankowski doivent en passer par les barrages. « Nous avions joué cinq matches », se souvient Olivier Pichard, buteur précieux lors d'un derby enlevé contre Rouen.
Un héroïque Bensoussan permet de passer Alès au 1er tour. Puis vient Lyon... présidé par un certain Jean-Michel Aulas. Battu à l'aller, Caen fait la différence à la dernière minute du retour, sur un but de Prieur. « Les rencontres les plus dures, se souvient Pichard. Nous avons eu moins de mal contre Niort. » 1-1 dans les Deux-Sèvres, 3-0 au retour, Malherbe est en D1.
« Cela avait une énorme joie. Je garde le souvenir d'un Venoix invraisemblable, avec 10000 personnes. D'une équipe de potes, très proches. C'était encore un monde amateur, des affinités qu'on ne peut plus trouver de nos jours. Personnellement, le match face à Niort avait été un peu le début de la fin. J'avais eu une rupture partielle du tendon d'Achille. »
Olivier Pichard, 26 ans en 1988. Aujourd'hui : entraîneur d'Alençon (CFA2).
1995-1996 : Jean-François Péron
Tout juste relégué, Malherbe retrouve Mankowski comme coach, l'homme de la 1e montée, et finira champion de D2, un titre qu'il n'a pu reconquérir depuis. Les Stéphane Lièvre, Samuel Michel, Jean-François Péron affirment avoir vécu là « leurs meilleurs moments, sportifs et humains », de leur carrière. « Il se dégageait quelque chose de cette équipe, assure Jef'. Borrelli, Priou, Guerreiro, Vahirua étaient des leaders qui avaient soudé le groupe. »
Caen dame le pion à Marseille, en misant sur sa régularité. Mais la montée n'est assurée qu'à l'avant-dernière journée, à Dunkerque : « Nous avions gagné là-bas, chez mon club formateur. L'équipe avait de la qualité et de l'expérience. Nous avions su rester concentrés, et le staff avait tenu les joueurs à l'écart de toute pression. A l'époque, c'était plus facile. »
Quelques jours plus tard, Caen dominait Toulouse à d'Ornano, s'assurant le titre. « Nous avions fêté cela place du Théâtre. » « Et toute la nuit, précise Samuel Michel. Caen pensera peut-être vendredi aux dernières journées des deux dernières saisons, mais Amiens a davantage la pression. »
Jean-François Péron, 31 ans en 1996. Aujourd'hui : entraîneur des 16 ans du SM Caen.
2003-2004 : Cyrille Watier
C'est en spectateur que Cyrille Watier va vivre les derniers instants de la saison. Une rupture du tendon d'Achille, lors du choc de National Laval - Angers, le laisse sur le flanc pour six mois, avec des doutes quant à la suite de sa carrière, à 35 ans, et alors qu'il est en fin de contrat en Mayenne. Mais le Lorientais n'a pas oublié cette saison 2004-2004, avec l'accession au bout de cinq ans à Malherbe. « Le groupe était fort. Ce n'était peut-être pas le plus brillant, par rapport à l'époque Gravelaine, mais il était complémentaire. Et nous avions gagné tous les matches qu'il fallait. »
Dont un chez une équipe qui revenait en trombe... Amiens. « Nous avions pris beaucoup de points sur les fins de matches, se souvient l'attaquant de Patrick Remy. Nous avions fini le travail à Rouen. » En ouvrant le score, pour son 50e but normand, « l'arbalète » avait libéré les siens : « Un match comme celui-là se joue au mental, à l'expérience aussi. Malherbe en a cette année. Et même si le fait de ne pas jouer à d'Ornano est embêtant, les Caennais devraient s'en sortir. Avec l'équipe qu'ils ont... »
Cyrille Watier, 32 ans en 2004. Aujourd'hui : attaquant à Laval (National).
Dominique FAURIE.
Ouest-France