Il y avait moyen contre Toulouse mais ils ont repoussé le match ces cons là.
Xav : on vit un moment historiqueCoupe de France (demi-finale). Caen - PSG, mercredi (21 h 05). Le directeur général du SM Caen évoque les conditions de l'exploit pour son club, « l'atmosphère » qui devra se créer le jour J.Quel est votre sentiment concernant le report de Caen - Toulouse à une date ultérieure ?Il n'y a pas grand-chose à dire ni à faire de plus. Toute une partie de la pelouse était inondée à cause des orages, ce sont les délégués qui ont pris la décision. La météo annonçait à nouveau de la pluie ce dimanche... C'est comme ça.
Vous pourriez jouer ce match le 24 ou 25 avril, entre le voyage à Metz samedi prochain et celui à Troyes...Cela va dépendre aussi du match de mercredi, de plein de choses. On va recevoir les propositions de dates cette semaine je pense, ça peut être aussi entre Troyes et la réception de Monaco (le mardi 1er ou mercredi 2 mai)... De toute façon, le règlement stipule qu'il faut que ce soit avant la 37e journée... Enfin, c'est ce que j'ai dit au délégué en rigolant ! (1)
Sans jouer, la casse a été limitée, une nouvelle fois. Vous avez encore 6 points d'avance sur la 18e place...Comme depuis plusieurs semaines. Les résultats sont comme ça alors qu'on vit une série négative, c'est compliqué partout. Mais au lieu de regarder derrière, il faut se donner les moyens de sortir de cette spirale, se concentrer sur l'objectif pour bien finir la saison et ne pas gâcher le travail qui a été fait lors des sept premiers mois. Comme tous les ans il y a un trou, il faut gérer ça, sans rajouter de stress. Tout le monde doit assumer et refaire tourner le compteur.
Cette avance au classement va permettre aux joueurs de s'enlever une pression parallèle pour le match contre Paris ?Ce sont deux choses différentes. On vit un moment historique, il faut le prendre, et surtout être présent le jour J, avec une atmosphère qui rend possible le « big match » au bon moment. On l'a vu la semaine dernière en Coupe d'Europe : parfois des choses arrivent aussi sans qu'on sache trop pourquoi. Il faut regarder l'ogre en face et ne pas y aller avec la peur au ventre, même si les trois quarts du monde sportif pensent qu'on va se faire exploser. Une qualif' resterait dans les annales, les joueurs le savent très bien.
La dernière semaine européenne peut-elle servir d'exemple, à votre niveau ?Tout ne se ressemble pas. Après, faire des exploits, ce n'est pas comme si ça n'existait jamais. Pour le club, pour pas mal de joueurs aussi, ce sera la première demi-finale de Coupe de France. Parfois dans une carrière, on ne sait pas pourquoi, on se lève le matin, les ingrédients se mêlent, les poteaux sont avec toi, tout est réuni le jour J. On avait connu ça à Venoix contre Saragosse en Coupe d'Europe il y a 26 ans. Il faudra que tous les ingrédients soient là, le public, le destin, plein de choses, mais pas la pluie !
C'est rageant de jouer Paris en demi-finale, l'année où il y a deux clubs de National à ce niveau ?On a rarement été gâté par les tirages, mais après, une demi-finale de Coupe chez toi contre une équipe de National qui te met en difficulté... C'est comme ça, pour aller en finale il y a des obstacles ! Celui-là est énorme, mais rien n'est impossible dans le foot. Un exploit se crée aussi par l'emballement des faits de jeu qui provoque une poussée d'énergie derrière. On ne peut pas tout maîtriser, mais ce qu'on peut déjà faire, c'est se dire que c'est possible. Si on est à 200 %, sans penser au championnat, à ceci, à cela, les ingrédients viendront si nous, on montre quelque chose de positif.
Que faut-il éviter dans la préparation ? Jouer ce match avant dans les têtes ?Ce n'est pas une finale de Coupe du monde non plus ! Chacun est pro, a son approche. Cela fait partie du métier de gérer l'avant. J'ai vu aussi le PSG parfois en difficulté sur des courtes périodes, il n'est pas imbattable non plus. Le scénario de la première mi-temps, les vingt premières minutes, pèseront beaucoup. Plus on sera dans le coup longtemps, plus la température montera autour, ce qui donnera encore plus d'énergie.
Quel rôle le public aura-t-il à jouer ?C'est ce qui se passera aussi sur le terrain qui amènera le déclenchement d'une folie dans les tribunes. On a un super public, ce sera à guichets fermés, c'est historique. Si les gens voient les joueurs dans le tempo, malgré des erreurs, ils suivront. Le public sait très bien qui il y aura en face, mais il voudra voir son équipe jouer vraiment le coup. Le but dans ce genre de grand match, et j'ai connu ça aussi, c'est de ne pas avoir de regrets.
C'est un moment important aussi pour vous, dirigeants, un motif de fierté ?Bien sûr. Quoi qu'on en dise, on progresse chaque année, à tous les niveaux. On fera certainement une 5e année en L1, ça c'est mon instinct qui me le dit, et cette demi-finale montre aussi une évolution. Ce sont des petites lignes qui s'ajoutent peu à peu.
C'est ce genre de match qui peut faire passer un cap au SM Caen ?Il y a d'autres choses plus importantes que ce match pour faire passer le palier : le budget, les structures... Mais au niveau purement sportif, oui, forcément. Pour mettre plus de lumière sur le club, cela passe aussi par des exploits sur le terrain.
(1) La reprogrammation du fameux Caen - Nîmes de 2014, qui avait notamment été à l'origine de l'affaire des matches de L2 supposés truqués, avait aussi déclenché la polémique car il avait été calé par la LFP le 13 mai, entre la 37e et 38e journée de L2.