La cote de Damien Da Silva continue de grimperEn deux matches au stade d’Ornano contre Nantes (3-2) puis Rennes (2-2), le joueur du SM Caen, meilleur buteur des défenseurs des Ligue 1, a enchaîné trois buts décisifs de la tête, tous sur corner. Depuis le début de l'année 2018, Da Silva est monté sur ressorts.
Damien Da Silva est un type sympa et serviable. Puisque personne d’autres que Rodelin et Santini n’était chaud pour coller quelques ballons au fond, il a fini par se dévouer.
De Nantes à Rennes, le nouveau renard des surfaces sur coup de pied arrêté vient de planter trois buts en deux matches à d’Ornano, à la suite de trois corners : deux de Peeters puis un de Féret, enfin décisif cette saison.
Trois coups de boule. Trois buts. Quatre points supplémentaires dans la musette. Caen peut dire merci à « DDS » et garde six longueurs d’avance sur la zone rouge avant d’aller visiter Dijon, un concurrent direct pour le maintien, samedi. « Les coups de pied arrêtés, c’est un élément très important du foot qu’on travaille énormément, soumet Patrice Garande. Pendant longtemps, on n’a pas été assez performant dans ce domaine, là on commence à l’être, et j’aimerais bien que ça continue ! »
« Je me sens en pleine bourre »
Le coach du SMC aimerait aussi que la flamme perdure chez Da Silva, devenu meilleur buteur des défenseurs de Ligue 1 avec quatre réalisations, devant Meunier (PSG), Glik (Monaco) et Lala (Strasbourg) pointés à trois. L’ancien Rouennais a souri quand on lui a soumis la stat. « En ce moment j’ai de la réussite, le ballon arrive là où il faut et ça rentre… Là où je franchis peut-être le plus un cap, ce sont sur les buts marqués. »
Quatre en 23 matches, c’est autant que lors de ses neuf premières saisons pros. Mais cela ne dit pas tout de son influence grandissante, son rôle de cadre assumé, le degré de maturité qu’il semble atteindre à bientôt 30 ans. « Je suis en progrès, enchaîner les saisons en L1 me fait aussi engranger de l’expérience, me donne plus de sérénité en match, dit-il. Je suis arrivé sur le tard en L1, c’est peut-être aussi pour ça que cette maturité vient un peu plus tard. Mais il y a aussi la forme du moment, je me sens en pleine bourre comme on dit ! J’ai des cannes, je suis bien dans la tête, en confiance. »
Pourtant, Caen défend moins bien
Cette impression de domination est paradoxale, car elle s’exerce au cœur d’une défense beaucoup moins souveraine qu’avant (hormis le 0-0 à Guingamp, deux buts encaissés par match depuis la venue de l’OM le 19 janvier), dans une équipe qui marque plus mais dont l’équilibre apparaît plus instable.
Sur les deux buts rennais, « DDS » n’a pas été génial non plus. Il y a surtout eu des problèmes de réglages avec Diomandé, dont les approximations l’ont fragilisé au départ.
Sans Djiku, suspendu samedi et qui sera de retour à Dijon, ce n’est pas non plus la même limonade. « On marque des buts, malheureusement on en prend aussi pas mal en ce moment, il faut être vigilant par rapport à ça, n’a pas manqué de rappeler Da Silva. En tant que défenseur, on est obligé de le souligner et de faire en sorte que ça s’améliore. Sur les buts contre Rennes, on doit être beaucoup plus concentré. C’est presque interdit à ce niveau d’en prendre deux comme ça. »
Il faudra s’en souvenir à Dijon, face à une attaque assez virevoltante. Et continuer de ne pas trop penser à l’avenir. En fin de contrat en juin, l’ancien Clermontois a des envies d’ailleurs. Pas prêt à donner suite à la proposition de prolongation de quatre ans soumis par ses dirigeants.
Sa situation contractuelle agit comme un booster
Saint-Étienne l’aurait notamment sollicité au mercato d’hiver, mais Caen ne voulait pas entendre parler d’un départ en cours de saison. Le risque sportif pour l’équipe était bien plus important que la perte financière liée au départ d’un joueur en fin de contrat.
Sur toutes ces questions, le joueur se veut discret. Mais sa situation contractuelle semble aussi agir comme un booster. « J’essaye d’y penser le moins possible, de me focaliser sur mes perfs, car ça peut être aussi une pression négative, assure-t-il. J’en fais plutôt une pression positive, mais il reste encore beaucoup de matches, et je sais que je dois maintenir cette régularité. » Damien Da Silva, dont la cote continue de grimper gentiment, sait évidemment qu’il a tout à y gagner.