Inscription: 26 Juin 2010 21:32 Messages: 30450 Localisation: DTC
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Meurtri par le décès brutal de son père à l’adolescence, l’attaquant international croate du SM Caen Ivan Santini, a puisé dans la religion la force de se relever. Il entretient aujourd’hui sa grande foi pour être un footballeur accompli, mais surtout « un homme bon ».
Quand Ivan Santini, l’attaquant du SM Caen marque, ce sont toujours les mêmes gestes. La course est joyeuse, les coudes à l’angle droit, les deux index vers le ciel et le regard perdu dans les nuages. « Pour montrer que ce n’est pas mon œuvre, mais celle de Dieu. C’est une façon de le remercier, détaille le Croate. Il n’y a pas de chance, ou même d’accident dans la vie. » Des galères, pourtant, le Caennais en a connues. Elles l’ont construit, forgé sa détermination, fait sa rage de vaincre, couvé son professionnalisme.
« Tu es fou ! Tu ne fais pas de la danse classique ! »
Le sablier s’inverse. À 17 ans, l’enfant de Zadar (Croatie) est à l’essai pour rejoindre les Girondins de Bordeaux. Le stage dure cinq jours, mais l’attaquant ne convainc pas le staff bordelais, jugé trop fébrile. Il rembobine : « A l’entraînement, je n’étais pas bon, j’étais très vite fatigué et je faisais attention aux défenseurs, je ne voulais pas les bousculer. On me disait : « Tu es fou, tu ne fais pas de la danse classique ! (rires) En dehors, tu peux être gentil avec tout le monde, mais sur le terrain, il faut être un lion ! » » Le jeune Ivan passe de pénibles heures loin de sa famille, sans un mot de français. Il trouve en la Bible, seule lecture apportée avec lui, son refuge et la force qui lui manquait. « Ça m’a immédiatement changé » , se souvient-il.
Le jeune Ivan passe de pénibles heures loin de sa famille, sans un mot de français. Il trouve en la Bible, seule lecture apportée avec lui, son refuge et la force qui lui manquait. « Ça m’a immédiatement changé » , se souvient-il.
Deux ans plus tard, son père s’endort sans jamais se réveiller, à l’âge de 42 ans. Un décès brutal que « la foi (m’) a aidé à préparer » . Ivan Santini est alors au plus bas. Orphelin soudain d’un père jusque-là en bonne santé, à charge d’une mère et d’une sœur en deuil. Il est sans club depuis six mois, sort d’une expérience compliquée au Red Bull Salzbourg (D1 autrichienne) et se remet d’une opération.
Sa croyance s’intensifie. Il s’occupe des siens, soigne ses maux par les prières : « Je savais qu’à un moment, les choses allaient tourner. J’ai été patient. La foi m’a fait accepter la situation. Sans elle, ça aurait été bien plus compliqué à gérer. »
À Ingolstadt, Fribourg, Courtrai ou au Standard de Liège, jamais plus le Croate n’a égaré son Livre sacré. Il se rend « au minimum une fois par semaine » dans une église du centre-ville caennais et s’assied au confessionnal une fois par mois.
« Cela m’apporte la paix intérieure, déroule-t-il. Je prie beaucoup les jours de matches, mais pas seulement. J’essaye toujours de faire de mon mieux, mais parfois c’est du ressort de Dieu, il a peut-être d’autres plans pour moi. Peut-être que si je marquais 20 buts ou si j’étais dans une équipe qui joue la Ligue des champions, je deviendrais fou. Si je suis à Caen, c’est pour une raison, et c’est très bien comme ça. »
Deux buts sur les trois dernières journées
Magnifique buteur contre Lyon dimanche dernier (1-2), Ivan Santini s’extirpe doucement d’une période trouble faite de deux mois sans marquer. Avec cinq unités au compteur, dont deux sur les trois dernières journées, l’international croate repart de l’avant, et a su puiser son second souffle de sa foi. Même si, à ses yeux, ce n’est qu’anecdotique… « Beaucoup de footballeurs prient pour avoir du succès, parce que c’est ce qu’ils veulent de plus important au monde. Mais pour moi, ce n’est pas ça qui importe. C’est juste d’être un homme bon. C’est mon plus grand objectif dans la vie. Être un bon mari, un bon père et un bon ami. Être un bon footballeur, ce n’est que du bonus finalement. »
_________________ Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.
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