CAEN HUMILIE !!!!
Cyclisme. Benoît Cosnefroy, le futur phénomène normand ?
En lice vendredi 22 septembre lors des Championnat du monde espoirs à Bergen (Norvège), le Cherbourgeois (Manche) gravit les échelons un à un et a tout d'un futur grand. Portrait. « Il est capable d'être champion du monde vendredi 22 septembre en Norvège. » Cette phrase signée Julien Jurdie, son directeur sportif chez AG2R, en dit long sur le garçon. « C'est un coureur déjà complet, avec de grosses qualités physiques et mentales, malgré son jeune âge (21 ans) », ajoute Jurdie. Formé au club de Bricquebec dans la Manche, Benoît Cosnefroy a rejoint le pôle espoir de Caen en 2011, à 15 ans, l'année de sa seconde. Il y est resté 3 ans, jusqu'à ses 18 ans. Après avoir passé son bac en 2014, il s'est engagé l'année suivante avec le club de Chambéry (Savoie), centre de formation d'AG2R. Son entraîneur de l'époque, David Louvet, se souvient de ses premiers entraînements : « Au début, j'étais plutôt inquiet. Il n'avait pas toujours bien travaillé avant d'arriver chez nous. » « Puis, avec des entraînements plus volumineux, il a rapidement évolué. Il a commencé à percer en junior, dès sa première année. Par contre, il était toujours placé (2e ou 3e), mais il ne gagnait pas », complète le formateur. C'est grâce à son gros tempérament et à sa prise de confiance au fil des courses qu'il a pu enfin débloquer son compteur et enchaîner les succès. Ce qui lui a également permis d'énormément progresser. Promis à un bel avenir Ensuite, le Cherbourgeois a continué son petit bonhomme de chemin à Chambéry, où il a montré toute l'étendue de ses qualités. « Ces deux dernières années, il a fait son trou en amateur, niveau au sein duquel il faisait partie des meilleurs Français, affirme Julien Jurdie. Cette année, il a clairement dominé la catégorie espoirs avec, en prime, une belle victoire d'étape sous le maillot de l'équipe de France au Rhône-Alpes Isère Tour, en mai dernier. Il a également brillé aux Championnats d'Europe sur route espoirs, où il a terminé deuxième. » En tout cas, certains ont été surpris de sa victoire dimanche 17 septembre, lors du GP d'Isbergues, sa première en professionnel. « Je suis vraiment étonné, puisqu'il a gagné un mois et demi seulement après être passé pro... », avoue Jurdie. D'autres le sont beaucoup moins. C'est le cas de son coéquipier chez AG2R, Mikaël Chérel : « C'est un jeune coureur, l'un des meilleurs espoirs au monde, qui a beaucoup de talent et de maturité physique. Il a su être opportuniste en prenant l'échappée, et ça lui a souri. » David Louvet est du même avis : « Benoît est quelqu'un qui va de l'avant, qui ne se pose pas de questions. Il est déterminé, ne lâche rien, il aime les échappées au long cours. » Benoît Cosnefroy est logiquement promis à un bel avenir. « Je le côtoie régulièrement. Il a une démarche très pro dans la manière d'aborder le vélo. Il ne se prend pas la tête. C'est une bonne chose à ce niveau-là, les résultats viendront plus facilement », confie Pierre Gouault, son beau-frère, coureur professionnel chez HP BTP-Auber 93. « Il va vite au sprint, il passe bien les bosses, roule bien sur le plat. Il a un profil passe-partout qui va lui permettre de remporter de belles et nombreuses courses. Il faut qu'il reste ambitieux », juge Mikaël Chérel. « Il mérite ce qui lui arrive » Julien Jurdie estime de son côté que le Manchois est au début d'une belle et longue carrière chez les pros et évoque la saison prochaine. « On veut lui trouver un vrai profil dès 2018. Le monde professionnel est différent du milieu amateur. Il va être dans la découverte l'an prochain. Mais vu ses qualités, l'avenir est tout rose », admet le directeur sportif d'AG2R. « Il a toujours franchi un palier, partout où il est passé. En plus, il est très bien entouré et accompagné, ce qui fait qu'il a un bon équilibre, explique David Louvet. S'il s'appuie sur ses qualités et qu'il reste toujours posé, positif, il ira loin. » Chérel, originaire de la Manche comme Cosnefroy, est évidemment satisfait d'avoir un coureur issu du même département que lui, en capacité de réussir une belle carrière. « Je suis vraiment heureux pour lui. En plus, c'est un bon camarade. Il mérite ce qui lui arrive », conclut-il.
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