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Par Farhad Khosrokhavar, directeur d’études à l’EHESS et directeur du Centre d’analyse et d’intervention sociologiques (Cadis, EHESS-CNRS)

Il aura fallu l’article du New York Times et, avant cela, les affaires du « burkini » et les réactions internationales pour qu’en France on puisse donner la parole à ceux qui voudraient faire entendre une version apaisée de la laïcité et dénoncer les dérives d’un laïcisme frénétique, qui compte désormais interdire le foulard ou les insignes islamiques dans l’espace public et criminaliser ainsi, sur le long terme, le voile.

Ce courant où se rejoignent les féministes éradicatrices, la droite populiste, l’extrême droite pure et dure française et européenne et nombre d’intellectuels laïcistes étouffe littéralement la voix des laïques modérés comme Jean-Louis Bianco, Jean Baubérot, Michel Wieviorka, Etienne Balibar et des féministes ouvertes comme Françoise Gaspard et Christine Delphy, entre autres.

Lire aussi : Comment le « burkini » est devenu la polémique du mois d’août

L’enjeu est massif et fondamental : il s’agit, d’un côté, d’une vision intolérante de la laïcité fondée sur la substantialisation et la réification de la musulmane (pour ses tenants, le foulard est par essence le symbole de l’infériorité de la femme) ; de l’autre, d’une vision sereine de la laïcité, qui entend préserver la neutralité de l’Etat au sein d’une société civile diversifiée.
Intolérance républicaniste

La laïcité triomphante couronnée par la loi de la séparation des Eglises et de l’Etat en 1905 a été beaucoup plus tolérante que le laïcisme actuel, qui se prévaut d’une version intransigeante et qui se rapproche dangereusement de l’islamisme théocratique inversé : là où l’Arabie saoudite et l’Iran interdisent l’apparition des femmes non voilées dans l’espace public, le laïcisme entend délégitimer et interdire les femmes voilées dans l’agora (la loi proposée par Nicolas Sarkozy et défendue par l’extrême droite en France et dans une bonne partie de l’Europe ne va-t-elle pas dans ce sens ?).

Lire encore : Le burkini ouvre une nouvelle ligne de fracture chez les féministes

Il est vrai que l’intolérance républicaniste s’inscrit dans le droit démocratique français et demeure par conséquent beaucoup moins répressive que dans les cas islamistes mentionnés, mais l’attitude de fond demeure identique : il s’agit de mettre sous la tutelle de l’Etat les modes de comportement – en particulier vestimentaires – des minorités ou de ceux qui pourraient affirmer leur volonté de « différence légère ».
Si aliénation il y a dans le port du foulard, elle est volontaire et fondée sur l’affirmation de soi

Ces identifications entre le foulard, le fondamentalisme, la servitude de la femme en voile et le communautarisme musulman sont marquées par la méconnaissance de nombre de recherches empiriques sur les jeunes femmes voilées en France et en Europe. Celles-ci montrent qu’il y a dissociation entre la soumission traditionnelle et le nouveau foulard, de même qu’il n’existe pas, pour la plupart des jeunes femmes voilées, soumission à une autorité patriarcale. Il existe encore moins de lien entre le fondamentalisme religieux et le foulard (sauf chez les salafistes).

Lire également : Burkini : aux Etats-Unis, des interdictions jugées « liberticides »

Le foulard dans sa nouvelle version peut être l’expression de l’adhésion individuelle à une version orthodoxe de l’islam, la volonté de se distinguer des autres musulmans ou laïques, la quête d’un sens religieux sous une forme nouvelle, la volonté de renouer avec un passé musulman imaginaire, la recherche de soi dans une nouvelle forme de sociabilité… Dans l’écrasante majorité des cas, l’initiative vient des jeunes femmes et, si aliénation il y a, elle est de nature volontaire et fondée sur l’affirmation de soi de la femme et non sur la soumission au mari, au père, au frère ou à la mère. Mais alors, de quel droit décréter l’aliénation des autres femmes, en s’appuyant sur sa propre conception de la féminité ?
Injonctions contradictoires

Cette conception intolérante opère au nom de la laïcité, mais lui fait subir des distorsions notables :

– elle décrète un monoculturalisme français qui trancherait avec le multiculturalisme anglo-saxon, déniant toute variabilité de l’espace public au nom du monolithisme laïque (en fait laïciste) : toute entorse à ce code « universel » serait un « particularisme » susceptible d’être mis au ban de la société ;

– elle décrète la soumission de tous les citoyens au code laïque, surtout sur le plan vestimentaire, tout particulièrement au sujet des femmes. Le foulard serait le signe de l’asservissement au patriarcat et il faut que tous les citoyens et toutes les citoyennes se conforment au « modèle laïc » qui serait celui d’une femme sans voile, d’un homme sans insigne religieux. Surtout, ce point de vue implique le refus de toute manifestation de religiosité dans l’espace public.
un dangereux populisme prend prétexte de la laïcité pour justifier l’intolérance vis-à-vis des musulmans

Cette version de plus en plus intransigeante de la laïcité s’est construite depuis les années 1980, avec la fixation définitive des populations musulmanes en France (l’affaire du foulard de Creil date de 1989). Elle devient de plus en plus répressive avec le temps, et le renouveau des attentats terroristes depuis 2012 (Merah, Nemmouche, frères Kouachi, Coulibaly…) l’a renforcée.

Plus la société est traumatisée (aux alentours de 250 morts dans les attentats djihadistes depuis janvier 2015) et plus les intellectuels et intellectuelles républicanistes ainsi que les politiciens populistes font porter la responsabilité aux musulmans et musulmanes en les accusant de briser le modèle républicain par leur comportement particulariste : les musulmanes porteuses du foulard seraient des fondamentalistes qui paveraient la voie au djihadisme.

Enfin, cette conception de la laïcité met les musulmans dans une camisole de force faite d’injonctions contradictoires : si on s’affirme comme musulman dans l’espace public, on est un fondamentaliste religieux, mais, en même temps, il faut dénoncer en tant que musulman les attentats terroristes des djihadistes et sortir de l’anonymat du citoyen musulman pour devenir musulman citoyen. Cette contradiction fait que, quoi que fasse le musulman, il est condamné d’avance.

Lire aussi : Burkini : au nom de quoi peut-on limiter la liberté vestimentaire des femmes ?

Cela n’est pas sans conséquences. Une partie des musulmans et des musulmanes pratiquants qui ont un niveau d’études élevé quittent la France et disent sans ambages qu’on les empêche en France de pratiquer sereinement leur religion. On leur impose un comportement et une tenue qui agressent leur liberté de conscience et leur empoisonnent la vie. Ceux et celles qui restent n’ont pas d’exemple de réussite. Par un effet naturel lié à la stigmatisation, ces musulmans qui restent peuvent être tentés par un fondamentalisme encore plus prononcé, comme solution de repli.
Les sirènes de l’islamisme radical

Quelques-uns peuvent écouter les sirènes de l’islamisme radical qui dénonce la France comme le théâtre de l’islamophobie et, même s’ils ne cèdent pas à cette incitation à la violence, ils peuvent se montrer réservés sur la coopération avec la République dans le combat légitime contre le djihadisme. En effet, comment peut-on dire, en tant que femme voilée « Not in my name » (pas en mon nom) au sujet de l’islamisme radical, si la tendance dominante dans la société française condamne les musulmanes porteuses de foulard et les traite de complices des fondamentalistes, voire des extrémistes ?

Lire aussi : « Ce qui pose problème ce n’est ni l’islam ni la laïcité mais l’histoire qui les a opposés sur le terrain politique »

Une autre conséquence est le rapprochement dangereux de cette version du républicanisme (incarnée par Nicolas Sarkozy et, dans une certaine mesure, par le premier ministre Valls, qui dit publiquement que le foulard est la servitude de la femme musulmane) avec les versions d’extrême droite en France et en Europe (Geert Wilders, l’un des chefs de file de l’extrême droite néerlandaise, a exprimé son admiration pour l’interdiction du « burkini » en France).
Une pédagogie appropriée

La France s’achemine sur le chemin dangereux d’un populisme qui prend prétexte de la laïcité et de la République pour justifier une attitude de plus en plus intolérante vis-à-vis des musulmans, et tout particulièrement de ceux qui affichent leur religion dans l’espace public. Cette attitude entraîne des conséquences dangereuses tant pour la République que pour la société, si on n’y met pas fin. Le retour à une laïcité sereine et paisible qui préserve la neutralité de l’Etat et la libre conscience des citoyens dans le respect des convictions religieuses des uns et des autres est nécessaire, si la France veut demeurer la patrie des droits de l’homme et de la femme.

Lire encore : Burkini : une victoire de l’Etat de droit

Cette France laïque a son passé culturel et politique, et les musulmans sont tenus de le respecter, mais cela doit aller de pair avec une pédagogie appropriée, fondée sur la persuasion et, surtout, sur le respect du musulman dans son altérité relative : tant qu’il ne devient pas fondamentaliste (montrant du prosélytisme, une volonté de forcer les autres à se conformer à un modèle de conduite stéréotypé) ou extrémiste (volonté d’en découdre avec la société démocratique), la France des droits de l’homme et de la femme se doit de respecter son choix existentiel, qui ne remet en rien en cause l’ordre public et républicain.

Farhad Khosrokhavar a notamment publié Radicalisation  (Editions de la Maison des sciences de l’homme, 2014) et, avec David Bénichou et Philippe Migaux, Le Jihadisme. Le comprendre pour mieux le combattre  (Plon, 2015)


(j'essaye une meilleure mise en page...)

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 12 Sep 2016 15:35 
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[...] si j’étais médecin et que je sauve la vie à quelqu’un, et que ce quelqu’un à son réveil se mette à remercier Jésus, j’aurais envie de lui enfoncer une paire de forceps dans le cul en lui conseillant de demander à Jésus de venir les lui enlever.


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Tiens mon Xavi, si tu as 4,95€ à dépenser, tu seras comblé. Pour ma part, je n'arrive pas à me décoller des pages qui traite de la GS Break Club.

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J'ai dîner il y a peu chez mon pote qui m'a fait découvrir ce "milieu" http://www.forumsmc.com/forum/viewtopic.php?f=3&t=3922&hilit=A+papa
Aujourd'hui si tu as du talent en mécanique auto, du temps et de la place (style un hangar <3 ) c'est incroyable comment tu peux assouvir une passion sans perdre d'argent. Ce qui est quand même extrêmement rare dans le monde des passionnés.

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Abide pliiiz

http://mobile.lemonde.fr/idees/article/ ... ef=acc_dir

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Pffff :idea: :banane: :x

C’était il y a moins d’un an. Le 19 octobre 2015, la scène politique canadienne bascule : les libéraux de Justin Trudeau battent le Parti conservateur (droite), et l’ancien premier ministre, Stephen Harper, s’efface après dix ans de pouvoir. Ce soir-là, Justin Trudeau, 43 ans, fait une allocution devant ses partisans. « Plusieurs d’entre vous s’inquiètent que le Canada ait perdu sa compassion et son apport constructif dans le monde au cours des dix dernières années. J’ai un message simple pour vous : nous sommes de retour », lance-t-il.

Il reprendra ce discours d’ouverture plusieurs fois après sa nomination comme premier ministre, le 4 novembre 2015. « Le Canada a appris à être fort non pas malgré ses différences, mais grâce à elles, et à l’avenir, cette capacité sera au cœur à la fois de ses succès et de ce qu’il peut offrir au monde », explique-t-il ainsi à Londres.

Dans un pays où se côtoient deux langues officielles et des dizaines de cultures différentes, non sans tensions identitaires, Justin Trudeau défend clairement le multiculturalisme. Gestes symboliques à l’appui. Le 12 septembre 2015, il prononce un discours de fraternité dans la mosquée d’Ottawa ; le 11 octobre, toujours à Ottawa, il participe, turban sur la tête, à une fête traditionnelle sikhe ; le 31 juillet 2016, il rejoint, à Vancouver, la marche annuelle de la communauté homosexuelle. Au même moment, le pays s’organise pour accueillir 25 000 réfugiés syriens, alors que ­l’Europe et les Etats-Unis s’empêtrent dans des débats tendus sur cette question.

En un an de pouvoir, Justin Trudeau est ainsi devenu l’anti-modèle de tous les nationalistes identitaires. La philosophie politique qui guide sa démarche ? Le jeune premier ministre soutient l’idée que le ­Canada est le premier Etat « postnational » : un pays qui ne se définit plus en fonction d’une identité nationale unique, d’une ethnie majoritaire ou d’un langage dominant, mais à travers des valeurs partagées par tous ses habitants, comme la compassion et l’entraide. Un discours qui, pour le moment, a le soutien de l’opinion.

Selon les derniers chiffres publiés, le 20 septembre, par la firme canadienne de sondages Nanos Research, 69 % des Canadiens estiment que Trudeau a les qualités d’un bon leader politique. La lune de miel se poursuit donc entre les citoyens et ce premier ministre qui n’a pas le profil traditionnel des hommes politiques : alors que ses prédécesseurs étaient juristes ou hommes d’affaires, il a été instructeur de « planche à neige », enseignant et militant défenseur du bénévolat.

Au cours de ses études, puis durant sa rapide carrière politique – il a été élu comme député en 2008, puis chef du Parti libéral du Canada (PLC) en 2013 –, Justin Trudeau n’a ainsi laissé aucun écrit substantiel. Le jeune homme souffre alors de la comparaison avec son père, Pierre Elliott Trudeau, considéré comme l’un des premiers ministres les plus importants du Canada.

Ce grand politique, qui dirigea le gouvernement de 1968 à 1979 puis de 1980 à 1984, ne s’est en effet pas contenté de rénover la Constitution du pays, dans laquelle est inscrite la Charte canadienne des droits et libertés. Il est aussi le père fondateur du « multiculturalisme canadien », qui prône la coexistence des cultures dans le pays. Et celui qui a aboli la peine de mort, légalisé le divorce, décriminalisé l’avortement et l’homosexualité.

Mais Justin Trudeau n’est pas pour autant un invertébré intellectuel, estime Guy Laforest, professeur de sciences politiques à l’université Laval, à Québec. ­Selon lui, le premier ministre est le fils spirituel d’un certain « idéalisme canadien », un courant de pensée qui rassemble des figures comme Michael Ignatieff, un ancien dirigeant du parti libéral (2008-2011), professeur à Harvard et ardent champion des droits de la personne, John Ralston Saul, le défenseur d’une ­ « civilisation métis », ou encore Charles Taylor, le philosophe qui est devenu le chantre du multiculturalisme et des « accommodements raisonnables ». Un Canada qui apporte, comme le souhaitait Pierre Elliott Trudeau, une contribution intellectuelle forte à l’édification de l’humanité du XXIe siècle.

Une chose est certaine : les idées que Justin ­Trudeau met en avant sont ancrées dans les fondements de sa formation politique. Le Parti libéral du Canada (PLC), qui est la plus vieille formation politique du pays, est historiquement centriste, mais à gauche sur certains sujets. « C’est un parti qui essaie depuis longtemps d’accomplir ce que Raymond Aron appelle la synthèse libérale sociale » en tentant notamment de corriger les inégalités produites par le capitalisme, explique Marc Chevrier, professeur au département de science politique à l’université du Québec, à Montréal.

Selon lui, grâce à Justin Trudeau, le parti a renoué avec ces valeurs. Sa promotion du multiculturalisme, son désir de ramener le Canada dans les institutions internationales, son discours sur la construction d’une nation économiquement forte portent la marque du parti. Marc Chevrier le confirme : « Sur le plan symbolique et idéologique, il est un continuateur du néonationalisme à vocation idéaliste. » Et s’il semble apporter un vent de fraîcheur, il s’inscrit très bien dans la tradition libérale canadienne fondée au XIXe siècle. Tout en y ajoutant des éléments de gauche au goût du jour, qui ne font pas beaucoup de vagues chez les Canadiens, comme la légalisation de la marijuana.

« Je vois Justin Trudeau comme un continuateur du Parti libéral à ses moments les plus forts et les plus innovants, ceux des années 1940 », estime Bradley Miller, professeur d’histoire à l’université de Colombie-Britannique, à Vancouver. A l’époque, précise-t-il, le PLC avait changé son image de marque avec l’aide d’une firme publicitaire pour devenir « un parti libéral qui distingue le progrès du changement » : il défendait des politiques progressistes sans préconiser des transformations fondamentales de la société.

Cette position originale permet alors à la formation centriste de grappiller à gauche et à droite, sans paraître incohérente. Le jeune premier ministre, en s’inscrivant dans ce courant, fascine l’historien. « Ce qu’il propose, c’est le progrès gérable et abordable, qui n’effraie pas les gens », résume Bradley Miller. Il lui rappelle beaucoup un ancien premier ministre canadien, le conciliant, l’optimiste, le modéré Wilfrid Laurier, qui avait été chef d’Etat… en 1896.
Un îlot de diversité et de tolérance

S’il déclare ne pas être pas un intellectuel comme son père, Justin Trudeau est de fait en train de continuer son œuvre, ou de la compléter. Pierre-Elliott Trudeau avait posé les jalons du multiculturalisme canadien : Justin Trudeau, lui, est « postmulticulturaliste », au sens où il veut incarner ce Canada « postnational » qui revendique sa pluralité, affirme Frédéric Boily, politiste à l’université de l’Alberta. Si bien qu’on a l’impression, ajoute-t-il, que le Canada est un îlot de diversité et de tolérance dans le monde occidental, épargné par la montée du nationalisme, de la xénophobie et du populisme.

Un an après le début de son mandat, le premier ministre aurait-il donc fait un sans-faute ? Le doctorant en sciences politiques Jordy Cummings, de l’université York, à Toronto, propose un point de vue plus nuancé. Ce politiste, qui milite pour les droits des travailleurs, a publié le 9 septembre un article dans le magazine Jacobin, de gauche, au titre évocateur : « Justin Trudeau n’est pas votre ami ».

Il y énumère les contradictions qui émaillent, selon lui, la politique du chef de gouvernement : il promeut les droits de la personne sur la scène internationale tout en vendant des blindés légers à l’Arabie saoudite ; il n’intervient pas dans des négociations entre la Poste canadienne et les syndiqués, tout en soutenant l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada qui menace, selon lui, des emplois locaux.

Si les analystes divergent sur la lecture de ces gestes, une idée commune les réunit : les mois à venir seront révélateurs. Dans plusieurs dossiers – enjeux autochtones, défense de l’environnement, débats économiques et sociaux –, le premier ministre devra trancher. Il a formulé des promesses, comme la réforme du mode de scrutin ou la réduction des émissions de gaz à effet de serre, mais les décisions concrètes, elles, se font attendre. Quand elles seront prises, l’aura de ­Justin Trudeau leur survivra-t-elle ?

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Abidbol tu fais aussi Le Monde Diplo ? :P

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Dedans il y a quasiment que de la merde en barre mais pour ceux que ça intéresse on peut notamment lire Libération.

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Salut Karibou, un avis sur la défense à 3 avec Adéoti axe gauche ?

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Bon de toute façon j'avais perdu le lien.

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Xavi Jacob a écrit:
Salut Karibou, un avis sur la défense à 3 avec Adéoti axe gauche ?


Il faut lui donner à boire du Brawndo, il y a des électrolytes dedans.

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Isaac a écrit:
Bon de toute façon j'avais perdu le lien.

Desole j'avais pas vu la demande. Mais je fais pas.

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