nicobi a écrit:
Pour répondre à Natza.
On parle de politique de gauche, de politique de droite, mais soyez sérieux deux minutes, avez vous vu une politique de gauche sous Jospin et une politique de droite sous Raffarin-Villepin ?
J'ai pas lu toutes les réactions, mais ce débat me semble d'emblée biaisé par la question liminaire.
La question n'est en effet pas de savoir si on aura affaire à une politique de gauche ou de droite si le PS ou l'UMP arrivent au pouvoir, car, dans les deux cas, il s'agira d'une politique libérale. Je trouve que le débat politique souffre dans son ensemble d'une myopie excessive quant aux échelles spatiales et temporelles avec lesquelles nous devrons compter pour élaborer un projet de civilisation digne de ce nom au cours des décennies futures. Le jeu des intérêts à court terme en est la cause malheureuse et la Politique avec un grand P, c'est-à-dire l'organisation de la Cité pour le bien commun, est sacrifiée.
Evidemment, Den Boer ou STB en tête ne manquerons pas de me tomber dessus en clamant haut et fort que le libéralisme est la seule doctrine économique possible pour les sociétés modernes et qu'elle constitue l'horizon indépassable de l'Humanité. Cependant, si ce raisonnement semble implacable sur une courte échelle historique (le communisme tel qu'il était appliqué a montré sa monstruosité), on est également en droit de se demander si la victoire du libéralisme ne va pas mener l'Humanité droit dans le mur à long terme (entre le péril écologique décrit par l'immense majorité des savants, la désastreuse mise en concurrence spatiale des travailleurs du monde entier entre eux entraînant les "fameuses" délocalisations dans les secteurs industriels et technologiques, et les tensions entre Etats, au premier rang desquels on trouve les USA, pour l'accapparement des ressources stratégiques de la planète : cf les situations géopolitiques du Moyen-Orient et d'Asie centrale autour du pétrole et du gaz : le coktail est explosif).
Avec une planète à 9,5 milliards d'habitants après-demain, la question de la décroissance ne doit pas être éludée. Mais, bien sûr, le débat franco-français et l'échelle hexagonale sont totalement hors de propos dans cette optique, celle de l'UE étant un préalable impératif (à cet égard, les solutions proposées par Le Pen sont tellement absudes qu'elles feraient presque sourire si le gros borgne et les chemises brunes européennes ne se portaient aussi bien).
Il faut donc mettre en garde tous ceux qui attendent trop de l'élection présidentielle, car le désenchantement n'en sera que plus brutal, hélas. On peut donc toujours louer le discours "unitaire" de Bayrou, mais c'est un leurre.