Landry a écrit:
Débat qui a bien évolué et qui cristallise beaucoup de choses.
Entre le dégoût et l'admiration qu'il a sucsités en moi j'ai tranché vite le jour même.
Il me semble que ça commençait à synthétiser ce qui allait suivre.
Concernant les valeurs, elles ont été explicitées 1000 fois par le club avant, nous les connaissons, donc je ne comprends pas trop cette polémique : respect de ceux qui ont précédé au club, implantation régionale forte, respect de l'adversaire, comportement de gentlemen mais courage et témérité, gestion saine et solide, par exemple ?
Concernant l'aspect marketing, il me rebute franchement lorsque c'est un prétexte et qu'on la fait à l'envers au sens. Or là, la synthèse de missions complexes a été exécutée... avec talent.
J'y vous presque tout.
Certains ralent parce qu'il n'y aurait pas assez de "valeurs". Pourtant la tête de viking est totalement cohérente avec l'identité régionale.
L'utilisation d'un visuel représentant un être humain est rare. Elle fait probablement partie du choc inconscient ressenti ici. Une bonne vieille cathédrale, un bon vieux drakkar semblent plus respectueux de la tradition.
Or qui oserait dire que la tête de Maure bastiaise n'est pas "traditionnelle" ? Pour le coup on est même dans le summum de l'identitarisme.
Les couleurs sont là, sur ce logo, le nom de la ville, la date. Prestige et héritage. L'exploit a été de ne pas faire chargé. Parce que si la "mochitude" fait partie du cahier des charges...
On a donc bien présentes les valeurs d'identité régionale et de respect des anciens du club et nous savons tous ce que ça veut dire. En tous cas moi clairement et, pour avoir lutté pour leur respect ces dernières années, j'estime qu'il n'y a pas tromperie. Et le tour de force c'est d'avoir réussi ça tout en réalisant un visuel contemporain. Le logo change avec son époque. Je suis comme beaucoup attaché aux visuels centraux intemporels, comme le canon d'Arsenal (qui lui même voit les éléments périphériques se transformer selon l'époque) mais c'est du 50-50. Ça dépend aussi de l'histoire du club. Et en fait parce que nous n'en avons pas un, de visuel, qui s'est imposé à travers les âges, qu'il a toujours évolué, notre tradition... ben c'est ça. On n'a pas la possibilité de faire aujourd'hui un choix qui s'impose à tous en l'absence de visuel récurrent. Perdu pour perdu, continuer sur la ligne de la transformation est le geste respectant la tradition.
On peut faire entrer en ligne de compte sa nostalgie des visuels de l'enfance mais c'est à mon sens une erreur car le club doit continuellement se reprojeter dans le présent pour attirer les nouveaux publics, les jeunes. C'est seulement un élément mais il est capital. On peut souhaiter faire vieillir avec soi le club, le refermer sur un public de plus en plus vieux mais ce ne serait guère malin. La concurrence des autres sports est vive, voire de tout un tas de de spectacles qui détournent de la passion du football. L'amour des plus jeunes pour notre jeu n'est pas acquis. Ça peut paraître se rapprocher du tapinage mais la vie tourne autour d'une forme de séduction. Tout comme en éducation. Ce qui est important, c'est de ne pas tomber dans le vulgaire, le démago et la médiocrité. Ni harceler. Et surtout rester exigeant en équilibrant tout.
Or ça, ça a été démontré par les deux dernières saisons sportives.
Le marketing : pour les raisons précitées il faut séduire pour vendre. Pas tromper, mais attirer. Et oui, les finances indépendantes demandent un plus grand recours aux recettes ne provenant pas des droits TV.
On ne peut pas critiquer le Qatar et Thiriez d'un côté et ne pas vouloir qu'un merchandising existe pour tirer les sources de revenu "organique" vers le haut (et donc gagner en pourcentage du budget non lié à un argent dont on ne contrôle pas l'origine). À un moment l'argent doit venir de quelque part. Et je préfère que ce soit en vendant des objets kiffants grâce à un branding efficace et intelligent (et pas en foutant le public sur des écrans de smartphone pour accentuer son "inattention au jeu"). Le vulgaire de l'opération commerciale à trois balles n'est pas présent ici. On est parvenu à réaliser le bon compromis et à amener à cet équilibre entre nécessité contemporaine et budgétaire, tradition et style.
Je confirme donc que c'est une réelle réussite à mon sens au vu d'un cahier des charges quasi impossible à tenir, d'un équilibre qui relève du fildeférisme. Meilleure synthèse de tous les besoins, j'en vois pas.
Tant de bonnes raisons et pourtant c'est laid!