François de Malherbe a écrit:
bigdudu a écrit:
L'abolition de la peine de mort ? Quand il est monté sur l'échafaud ?
Il était déjà assez mal en point à ce moment là.
J'ai eu droit, en seconde, au récit très détaillé de ses dernières heures.
J'avais en sortant de cours un peu la nausée.
Citation:
Dans l’égout où il avait été découvert, François Hanriot avait reçu un coup de baïonnette qui lui avait arraché l’œil de son orbite. Il en fut sorti sanglant, défiguré et couvert de fanges. Robespierre avait reçu une balle dans la mâchoire ; Couthon avait eu la tête fracassée et Augustin Robespierre s’était gravement blessé en sautant par la fenêtre de l’hôtel de Ville. Deux mourants (Robespierre le jeune et Hanriot) et un infirme (Georges Couthon) marchèrent en tête en descendant l’escalier de la Conciergerie ; le convoi finissait par un mort : le cadavre de Philippe-François-Joseph Le Bas suivait Robespierre.
À 16 heures 30, les charrettes sortirent de la cour du Mai et débouchèrent sur les quais. Le peuple de Paris était dans les rues. Robespierre était assis dans le fond de la charrette, sur un peu de paille qu’un aide-bourreau avait placé sous lui, il avait le dos appuyé contre les ridelles ; son visage plus tuméfié que le matin, était aussi plus pâle. Apparemment insensible, il tint presque constamment ses yeux fermés. Georges Couthon regardait autour de lui avec une sorte de stupeur.
René-François Dumas répondit à quelques insultes : « Je n’ai qu’un regret, celui de ne point avoir fait guillotiner tous les scélérats qui nous injurient ». Georges Couthon hocha la tête. Seul Saint-Just ne manifesta aucune réaction. Lorsque les charrettes furent arrivées devant la maison où logeait Robespierre, les charrettes furent arrêtées ; des rondes se formèrent et furent dansées autour des charrettes ; un enfant apporta un seau de sang de chez un boucher voisin et avec un balai et l'on en barbouilla la façade de la maison. En se retrouvant devant cette demeure, Robespierre ferma les yeux qu’il avait ouverts lorsque les charrettes s’étaient arrêtées et pendant quelques secondes ses paupières tremblèrent. Les charrettes mirent cinq minutes pour repartir tant la foule était dense. Il était 18 heures 15 lorsque les charrettes arrivèrent place de la Révolution.
Gobeau fut exécuté le premier. Maximilien de Robespierre était resté debout, appuyé contre la charrette, tournant le dos à l’échafaud. Son frère était soutenu par des gendarmes ; ses blessures le rendaient incapable de se tenir sur ses jambes (il avait eu les jambes cassées en se jetant par une fenêtre de l’Hôtel de Ville de Paris). Quand ce fut le tour de Saint-Just de monter, il embrassa Georges Couthon, et, en passant devant Robespierre, il lui dit un seul mot : « Adieu ». Sa voix n’indiquait pas d’émotion. Robespierre lui répondit par un signe de tête, se détourna et le suivit des yeux jusqu’à qu’il eût été placé sur la bascule. Maximilien de Robespierre fut exécuté le dixième ; il monta seul et sans être aidé. Lorsqu’un des aides du bourreau arracha brusquement les linges qui lui entouraient la tête, Robespierre poussa un cri de douleur effroyable. La mâchoire désarticulée pendait, la bouche s’ouvrait et le sang en coulait. On se dépêcha de le placer sur la bascule et moins d’une minute après le couperet tombait.