A la réflexion, il y a peu d'auteurs contemporains que je suis avec assiduité au point d'acheter leur ouvrage au fur et à mesure qu'ils paraissent.
Sans trop savoir pourquoi,
Tanguy Viel est dans cette charrette.
Tanguy Viel publie aux Editions de Minuit des textes qui pourraient trouver leur place dans La Série Noire. Enfin, c'est un peu ce que raconte Jean-Bernard Pouy dans sa
Brève Histoire du Roman Noir.
Ca pose son bonhomme de devenir la figure montante du temple de la littérature blanche (voyez avec Molko pour un cours sur les Editions de Minuit) avec des textes sombres d'une grande nervosité reposante.
Parce que Tanguy, c'est avant tout un putain de style qui fait le grand écart : phrase longues, saccadées mais fluides et claires. Ca ressemble à du Begaudeau version "dans la diogonale" ou "jouez juste" sauf que la syncope est presque apaisante. On glisse sur un texte qui nous embarque. Tanguy c'est donc du blanc et du Noir. Du gris quoi. Un peu comme Brest, ville où se déroulent ses histoires.
Tanguy, ça serait Miossec qui aurait opté pour la littérature plutôt que la chanson.
Tout ça pour dire que son dernier opus
"Paris-Brest" tient bon la barre.
Si vous souhaitez le découvrir, commencez donc par
"L'Absolue perfection du crime".
Si vous voulez du plus vrillé, barje, malsain, préférez
"le Black-Note".
Evitez
"Insoupçonnable"qui est bien sans plus.