Alors voilà, je vais essayer de faire lapidaire, parce qu'il y en a une chiée de bouquins lus depuis un mois.
La bicyclette de Leonard, de Paco Ignacio Taïbo II ; roman noir espagnol, anarchique et marrant.
C'est avec le même personnage principal que La vie même (qui était très bon, bien que déjà bien barré). Avec le recule (ça doit faire un mois que je l'ai lu), j'en garde une excellente impression, mais pendant la lecture, j'ai eu le sentiment d'un gros foutoir ultra-bordélique avec des moments de stupéfaction ahurie, et d'autres de grâce hilarante. Juge plutôt : un écrivain désoeuvré depuis qu'il n'est plus maire de sa ville (voir La vie même) tue le temps en regardant des matchs de baskets féminins à la téloche. Et tombe amoureux d'une joueuse complètement barge. Il se retrouve embringué dans une histoire de trafic d'organes à la frontière US en cherchant à la retrouver. Mais en même temps, il écrit un roman qui narre ses aventures actuelles fantasmées et l'histoire de son grand-père passée et présente. Le tout se mêle dans une bordel formel, qui boucle in fine. Ah, et bien sûr il y a Léonard de V. qui a foutu dans la vie des amateurs d'art un vrai bordel sans le savoir. En conclusion, de mitigé je suis passé à plutôt emballé. Pas le plus accessible de tous les Taïbo, mais un des plus délirants.
Julian, de Robert Charles Wilson (lus avant : l'excellent Spin, le pas-totalement-abouti Darwinia) ; post-apocalyptique mystico-politico-médiéval.
A plus de pétrole. Les US sombrent dans le fondamentalisme religieux et le refus de la science ; ça se fritte avec la MittelEuropa dans le Labrador. C'est l'itinéraire d'un surdoué qui ne veut pas être président mais dont le destin est de l'être malgré les foudres du Président en exercice, son oncle. Un peu western, roman initiatique, steampunk et post-apo, c'est un mélange dont la seule faiblesse est le côté Hollande du narrateur, le pote de Julian, qui est un gentil garçon un peu mou (même s'il est paraît-il doué pour plein de trucs, et notamment l'écriture). C'est parce que c'est un mouton religieux un peu beaucoup aveuglé par le dogme, enfin c'est ce que j'ai cru comprendre. Avec un peu plus de punch, ç'aurait été un formidable chef-d'oeuvre. Là, c'est déjà une excellente lecture.
Tarif de groupe, d'Hugues Pagan ; du noir de chez noir français, dépressif et lucide sur l'honnêteté de la Police.
Pagan est un ancien flic. Les pauvres, il leur en met plein la gueule à ses anciens collègues. Tout y passe (et l'actualité lyonnaise nous montre que ce n'est pas fantasmé) : corruption, menaces, passages à tabacs, proxénétisme, meurtre. Les flics sont de brillants malfrats. Ultra sombre et vraiment excellent.
La suite plus tard.