Oui je pense. C'est à peu près ce que donnent les prévisions.
Le bateau de Gabart est en stand-by à Port-la-Forêt d'après la cartographie de Ouest-France alors que son port d'attache est Concarneau. Coville a 200 milles de retard sur le record. https://www.ouest-france.fr/sport/voile ... tographie/" onclick="window.open(this.href);return false;
Modifié en dernier par bigdudu le 05 janv. 2025 15:30, modifié 1 fois.
Temps de passage à l'équateur (retour)
Charlie Dalin, skipper de MACIF Santé Prévoyance et leader de la course, a franchi l’équateur dimanche 5 janvier à 15h38 (heure française, 14h38 UTC).
Accordéon avec l'entrée en premier de Dalin dans le pot-au-noir et l'écart qui se réduit. Comme il en sortira en premier normalement c'est là qu'on saura si sa victoire devient probable ou pas. Il a certes perdu beaucoup de milles cette nuit mais pas en temps compte-tenu des vitesses bien moindre ce matin qu'hier, 3 ou 4 fois plus faibles.
Abandon de Coville à la moitié du trophée Jules-Verne pour cause d'avarie du safran central. Ils sont trop loin pour faire une nouvelle tentative cet hiver. Gabart et son équipage devrait repartir dans quelques jours.
Dalin a accru son avance en distance, 125 milles sur Richomme ce matin. Mais comme ils filent à plus de 20 nœuds il vaut mieux parler de 6 heures d'avance ce qui était déjà le cas quand il n'y avait que 80 milles d'écart en allant bien moins vite. Le Cam est 14ème ce matin. Il n'a devant lui que des Imoca à foils très performants et en laisse quelques-uns derrière lui. Les autres Imoca à dérives droites sont loin derrière.
Si Le Cam avait eu une autre mentalité, celle de compétiteur qui souhaite avoir le meilleur bateau possible, il aurait surement gagné le Vendée Globe au moins une fois.
Dommage, mais à la fois, s'il n'était pas ce qu'il est, il n'aurait peut-être pas la même popularité. Son combat contre la toute puissance des bateaux à la pointe de la technologie est romantique, même s'il pisse dans un violon.
Il me fait penser à Marc Madiot qui peste contre les nouveaux vélos d'UAE.
Il fut un temps où il était à la pointe de l'innovation avec des trimarans rapides mais très fragiles. Il a été aussi la référence en classe Figaro pendant une longue période. Maintenant il ne veut plus prendre les risques, en partie financiers, que peuvent prendre les marins qui ont 20 ans de moins et refuse la course à l'armement avec des foils qui coûtent à eux seuls quasiment le prix des bateaux sans foils. Quand il était vraiment en mesure de gagner le Vendée Globe il n'a pas eu de réussite avec en particulier un naufrage quand il pouvait encore menacer Desjoyeaux. Cette année il survole la catégorie des bateaux sans foils et concurrence beaucoup de foilers. C'est vrai qu'on aimerait le voir avec le bateau de Boissières par exemple. Il serait probablement dans le groupe qui suit les 3 premiers alors que le Vendéen est à la ramasse avec les amateurs éclairés.
Interview de Yann Eliès, Ouest-France Jacques GUYADER.
Publié le 08/01/2025 à 17h57
Yann Eliès connaît très bien les deux leaders du Vendée Globe, dont il a été le co-skipper. Mais à quelques jours de l’arrivée, son analyse de la situation le pousse à donner un avantage à Charlie Dalin. Explications.
Yann Eliès, dans cette lutte finale Charlie Dalin semble un peu plus rapide que Yoann Richomme non ?
Dès l’année dernière, quand on a fait la Fastnet, avec Yoann, et qu’on s’est tiré la bourre avec Charlie, on a tout de suite vu un énorme potentiel de Macif sur mer plate, dans les conditions de vent où il fallait décoller. On sentait que c’était un bateau hyper polyvalent, adapté aux phases de transition… Le bateau a été conçu pour passer premier au cap de Bonne-Espérance et être intouchable sur la remontée de l’Atlantique, tout ça en essayant de limiter les dégâts dans le Grand sud. Et donc, le cahier des charges, il est réussi. Ce qui était un peu inattendu, c’est la performance de Charlie dans les mers du Sud, qu’il a réussi à gommer en gérant cette grosse dépression aux Kerguelen. Et en prenant un sérieux matelas d’avance.
C’est un moment crucial de ce tour du monde ?
Jusqu’à présent, c’est là que ça s’est joué. Parce qu’il s’est offert un bon bol d’air, un matelas, tout ce qui permet de faire jeu égal avec Yohann dans le Sud, jusqu’au cap Horn. À trajectoire égale, peut-être qu’il aurait perdu du terrain à ce moment-là. Parce que là, on a bien vu que Yohann était extrêmement rapide au portant dans le vent
Leur course vous impressionne ?
Ce qui est génial surtout, c’est de voir que les marins et les concepts qu’ils ont imaginés, avec leurs équipes et leurs architectes respectifs, sont remplis à 100 % des deux côtés. Mais qu’on est face à deux monstres, deux marins exceptionnels. C’est sûr qu’ils éclaboussent cette édition de leur panache. Et tout ça est magnifié par une météo exceptionnellement favorable, à la Francis Joyon dans le Jules-Verne 2017. Les différences de trajectoires dans le Pacifique, avec leurs poursuivants, sont incroyables. Les autres tiraient des bords de portant tandis qu’eux, avant, étaient passés quasiment en ligne droite. Tout droit. Même le début de l’Atlantique.
Et ils continuent d’avoir des conditions favorables ?
J’ai regardé les routages. Les deux premiers vont jusqu’en Bretagne en tribord amure, sans un virement, ni empannage ! Quasiment sans phase de transition. Ils vont au reaching portant jusqu’à quasiment l’île de Sein. Et après, ils font un bord Sein - Les Sables au près. Dans 10 nœuds de vent. C’est hallucinant. Quand tu penses qu’ils avaient presque deux jours de retard sur Armel Le Cléac’h à l’équateur, en descendant l’Atlantique Et là, ils vont arriver avec plus de huit jours d’avance. Ça fait quasiment dix jours de repris depuis !
L’arrivée peut-elle être serrée ?
Charlie continue à avancer. Il faut reconnaître que plus ça va, plus ça sent bon pour lui. En tout cas, jusqu’à ce qu’ils touchent le vent portant en approche des Açores, il n’y a pas photo… Tant qu’ils sont dans les vents d’une gamme de moins de 18 nœuds, surtout au près, Charlie va prendre une grosse avance. Après, au portant, Yoann peut réduire l’écart. J’ai des routages qui donnent 50 à 70 milles d’écart à la sortie des Açores, et 5 heures d’écart à l’arrivée.
Je finis par prier, pour que les deux, ou même les trois, en tout cas, qu’il y ait personne qui démâte, qu’il y ait personne qui perde tout là. Là, tu rentres dans une phase du Vendée, après 60 jours de course et si près de l’arrivée, où tu pries pour que tout ne s’arrête pas en fraction de seconde.
Charlie Dalin peut-il être perturbé par la pression que lui met Yoann Richomme ?
Charlie… je suis partagé. À la fois, il a souvent fait le second. J’en sais quelque chose. En solitaire, sur les grands rendez-vous, ceux qui comptent, il a parfois craqué. Mais, en même temps, je me dis que cette fois c’est différent. Il est quand même animé d’une sacrée motivation. On le voit depuis le début. La deuxième place, d’il y a 4 ans, il y pense tous les jours depuis quatre ans… Je ne vois pas bien comment il pourrait craquer, mais il y a toujours cette petite épée de Damoclès au-dessus de sa tête où il a toujours manqué de réussite ou manqué de précision dans le dernier geste. Je ne lui souhaite pas, bien sûr, c’est juste un constat.
Pour qui penche votre cœur ?
Je serais attaché à gagner aux côtés de Yoann, c’est certain. Ce ne serait pas ma victoire, mais je me sens un peu faire partie de l’équipe depuis ces derniers mois. Mais, je serais aussi très content pour Charlie.
Richomme a perdu une voile d'avant et son retard est remonté à 200 milles au pointage de 11h. Plus que jamais la victoire de Dalin dans quelques jours (mardi ?) se précise.
Sauf coup de théâtre le podium devrait donc être 1. Dalin, 2. Richomme et 3. Simon, les suivants étant très loin.
Richomme est revenu à 6 heures environ de Dalin (135 milles à plus de 20 nœuds) mais il reste normalement trop peu de distance pour qu'il le rattrape complètement avant la fin sauf grosse erreur ou casse. Arrivée lundi ou mardi au plus tard donc en à peu près 65 jours.