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Répondre en citant le message  MessagePosté: 10 Juin 2013 12:18 
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La rédaction du monde vient de livrer son papier au sujet d'Edward Snowden:

Le Monde a écrit:
A la minute où Glenn Greenwald a mis sur son fil Twitter un lien avec l'interview publiée par le Guardian, Edward Snowden, 29 ans, est devenu un héros pour tous ceux qui voient Big Brother s'installer sur le monde. "J'espère provoquer un débat entre les citoyens du globe sur le genre de monde dans lequel nous voulons vivre", a-t-il justifié dans une interview recueillie à Hongkong où il s'est réfugié pour échapper à des poursuites aux Etats-Unis. "Je ne peux, en mon âme et conscience, laisser le gouvernement américain détruire la vie privée, la liberté d'Internet et les libertés essentielles pour les gens tout autour du monde au moyen de ce système énorme de surveillance qu'il est en train de bâtir secrètement."

Trois jours après la publication par le Guardian, puis le Washington Post, de documents explosifs montrant l'étendue de la surveillance planétaire exercée par l'Agence américaine de sécurité nationale (NSA), Edward Snowden, ancien agent de la CIA, a affirmé, dimanche 9 juin, être l'auteur des fuites. "Je n'ai pas l'intention de cacher qui je suis parce que je sais que je ne fais rien de mal", a-t-il expliqué au journaliste et juriste américain Glenn Greenwald, l'auteur de l'enquête du Guardian.

Le Washington Post, qui a révélé le 7 juin l'existence du programme d'espionnage des géants de l'Internet Prism, a aussi publié un compte rendu de ses contacts avec le jeune espion informaticien qui avait choisi un mot latin comme pseudonyme : verax ("porteur de vérité"). Depuis quatre ans, M. Snowden travaillait pour la NSA comme employé de divers sous-traitants, dont Dell ou Booz Allen Hamilton, qui l'avait posté depuis trois mois sur son site de Hawaï. "La NSA a construit une infrastructure qui lui permet d'intercepter pratiquement tout", dénonce-t-il : "Si je veux voir vos e-mails ou le téléphone de votre femme, je n'ai qu'à utiliser des interceptions. Je peux avoir vos mots de passe, relevés de téléphone, cartes de crédit (...). Je ne veux pas vivre dans un monde où tout ce que je fais et dis est enregistré."

SCÉNARIO DE FILM D'ESPIONNAGE

Le coming out de l'ancien espion a stupéfié le monde du renseignement. Il a intensifié le débat sur les pouvoirs secrets de la NSA et le fait que non seulement ses actions, mais aussi certaines parties de la législation qui les encadre, sont couvertes par le secret. Son départ discret pour Hongkong a ajouté au scénario de film d'espionnage.

Edward Snowden a démenti être "passé à l'ennemi". Mais le fait est qu'il a choisi un lieu sous souveraineté chinoise, au moment même où Barack Obama demandait à son homologue Xi Jinping de faire cesser le piratage des entreprises américaines. Interrogé sur les accusations américaines, il répond : "Nous piratons tout le monde tout le temps."

Edward Snowden a grandi dans le Maryland, à côté de Fort Meade, le siège de la NSA. Il n'a jamais fini ses études, mais il s'est enrôlé dans l'armée en 2003. Après avoir eu les jambes brisées dans un accident à l'entraînement, il a quitté l'armée et a été recruté à la CIA dans la sécurité informatique. Son ascension, alors qu'il n'a pas eu son diplôme de fin d'études secondaires étonne les spécialistes, de même que sa mission à Genève, en 2007, avec un passeport diplomatique.

UN NOUVEAU "WHISTLEBLOWER"

Grâce à son geste, il espère que la surveillance électronique de masse pratiquée par la NSA pourra être enfin contestée en justice. Au début de l'année, la Cour suprême avait refusé de se saisir du dossier au motif que les plaignants étaient incapables de prouver que la surveillance existait. Maintenant, les juges auront des preuves, à l'image de la réquisition du 25 avril à la compagnie de téléphone Verizon, révélée dans le Guardian.

Le jeune espion informaticien a immédiatement pris rang parmi les grands whistleblowers ("lanceurs d'alerte") de l'Histoire, les individus qui, seuls, se décident à affronter leur administration ou leur entreprise pour alerter le public. L'un des plus célèbres est Daniel Ellsberg, l'employé du département d'Etat qui a fait fuiter les "papiers du Pentagone" dénonçant la guerre du Vietnam en 1971. "Snowden est le héros que j'attendais depuis quarante ans", a-t-il salué. Le plus jeune est Bradley Manning, l'analyste militaire en Irak, qui, à 22 ans, a fait passer quelque 700 000 documents à WikiLeaks, le site de Julian Assange. Coïncidence ? Le jeune soldat comparait depuis le 3 juin à Fort Meade, le siège, justement, de la NSA.

Edward Snowden revendique davantage de discernement. Pour l'instant, il n'a livré "que" deux documents à la presse mais classés "top secret". Bradley Mannning avait téléchargé tout ce qui lui passait sous la main et fait suivre à WikiLeaks. "J'ai soigneusement évalué chacun des documents que j'ai sortis pour m'assurer qu'ils étaient bien dans l'intérêt du public, affirme-t-il. Il y a toutes sortes de documents qui auraient eu un impact énorme mais je ne les ai pas sortis parce mon but n'est pas de heurter les gens. Mon but c'est la transparence."

Dans les deux cas, revient la même interrogation : comment des employés d'un niveau de responsabilités somme toute modeste ont-ils pu avoir accès à des systèmes aussi confidentiels ? Les experts mettent en cause les recrutements précipités de l'après 11 septembre 2001. En janvier, les services du directeur du renseignement national (DNI) ont publié des chiffres témoignant de l'inflation sécuritaire : 4,9 millions de personnes ont une "security clearance" aux Etats-Unis, dont 1,4 sont habilitées au "top secret".

Par rapport à Bradley Manning, le geste d'Edward Snowden est éminemment politique. Une contestation radicale de la conduite des programmes de surveillance tels qu'ils ont été lancés – clandestinement – par George Bush et poursuivis par Barack Obama – après introduction d'une supervision judiciaire. "Moi, assis à mon bureau, j'avais assurément l'autorité pour surveiller quiconque, depuis vous ou votre comptable, jusqu'à un juge fédéral ou même au président, si j'avais un e-mail personnel", assure-t-il au Guardian.

Politiquement, M. Snowden se situe dans la tradition libertarienne, le mouvement qui séduit aujourd'hui les jeunes, comme l'a montré l'engouement pour son chef de file, le républicain Ron Paul, pendant les primaires républicaines de 2012. Edward Snowden, qui a contribué à hauteur de 250 dollars à la campagne de Ron Paul, indique qu'il n'a pas voté Obama en 2008. Après l'élection, il l'a soutenu mais il a été déçu de voir qu'il ne mettait pas un frein à la NSA.

"PRISE DE CONSCIENCE PROGRESSIVE"

Comment s'est-il décidé à passer à l'action ? Il n'y a pas eu d'événement particulier. Simplement "la prise de conscience progressive que les présidents peuvent mentir pour parvenir au pouvoir et briser leurs promesses publiques sans conséquences". Il a aussi été écoeuré par certaines pratiques de la CIA (à Genève, il affirme que ses collègues essayaient de recruter un banquier en le faisant boire et en mettant en scène une arrestation pour conduite en état d'ivresse).

Mi-mai, le jeune homme a commencé ses préparatifs. Il a copié les derniers documents qu'il voulait mettre sur la place publique dans les locaux de la NSA à Hawaï. Il a prévenu son supérieur qu'il prenait un congé pour soigner une épilepsie diagnostiquée en 2012. Il a dit à sa compagne qu'il devait s'absenter, sans autre précision. Le 20 mai, il s'est embarqué pour Hongkong. "Il est tragique qu'un Américain doive aller dans un endroit qui a une réputation de moins de liberté", déplore-t-il. Il compte sur le soutien international et la publicité, pense-t-il, est sa meilleure protection.

Pour Barack Obama, qui a énergiquement défendu les activités de la NSA, sa seule présence à l'autre bout du monde est un défi et un test des nouvelles relations qu'il essaie d'établir avec Pékin. Il avait fallu l'élection de M. Obama pour que les Etats-Unis retrouvent une certaine aura dans le monde. Les révélations sur les pratiques de la NSA risquent de compromettre le soft-power que le président américain avait entrepris de restaurer.

Corine Lesnes.



Numerama a également pondu son article sur le sujet: Edward Snowden, l'auteur des révélations fuit les Etats-Unis.

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 10 Juin 2013 12:37 
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Un papier publié sur Slate et signé Andréa Fradin s’intéressant aux modalités bien françaises cette fois de l'écoute des citoyens par les services et administrations étatiques:

Prism: comment les Français sont écoutés par la NSA, et par des services bien de chez nous

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Google et Facebook, complices ou victimes de la NSA ?

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 22 Juin 2013 17:57 
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Je ne sais pas si ça a déja été dit !
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Free vient d'actualiser le logiciel interne de sa Freebox Revolution, c'est donc la version 2.0 du bousin surnommé Freebox OS.

Parmi les changements ce qui est remarquable ce sont essentiellement les outils facilitant beaucoup le téléchargement via bittorent et les newsgroup mis par défaut à la disposition des freenautes.

Il y a aussi l'apparition de l'auto hébergement, c'est à dire que le boitier serveur de la freebox se comporte effectivement comme un serveur et distribue des données qu'on y aura placé à ceux à qui ont aura donné le lien d'accès.

Le tout semblant avoir été pensé pour être accessible au tout venant, ça risque donc de grincer des dents du côté des ayants droits en tout genre.

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 28 Juin 2013 23:23 
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Au rayon incroyable mais vrai, nous avons la Hadopi qui a décidé d'étudier de quelle façon rémunérer les échanges non marchands et par conséquent comment légaliser le téléchargement non marchand des œuvres soumises au droit d'auteur.

Ça laisse quelque peu pantois qu'une initiative comme celle là vienne de la part de ceux en charge de la riposte graduée mais bon...

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 04 Juil 2013 12:28 
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Le Monde sort des révélations au sujet d'un équivalent du programme de surveillance des réseaux et télécommunications de la NSA intitulé Prism.

Cette fois ci il s'agit d'un programme de surveillance clandestin intitulé "l'infrastructure de mutualisation" ça provient des services de renseignement Français, ça récupère et enregistre tous les faits et gestes des français sur les réseaux informatiques et téléphoniques, ça les conserve, ça les partage entre tout plein d'administration en toute obscurité et illégalité.
Il va de soit que la Cnil n'a pas été consultée et n'est même pas en mesure de confirmer ou d'infirmer l'existence de ce dispositif d'espionnage généralisé de la population française.

Image

Le Monde a écrit:
Révélations sur le Big Brother français

Si les révélations sur le programme d'espionnage américain Prism ont provoqué un concert d'indignation en Europe, la France, elle, n'a que faiblement protesté. Pour deux excellentes raisons : Paris était déjà au courant. Et fait la même chose.

Le Monde est en mesure de révéler que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE, les services spéciaux) collecte systématiquement les signaux électromagnétiques émis par les ordinateurs ou les téléphones en France, tout comme les flux entre les Français et l'étranger : la totalité de nos communications sont espionnées. L'ensemble des mails, des SMS, des relevés d'appels téléphoniques, des accès à Facebook, Twitter, sont ensuite stockés pendant des années.

Si cette immense base de données n'était utilisée que par la DGSE qui n'officie que hors des frontières françaises, l'affaire serait déjà illégale. Mais les six autres services de renseignement, dont la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), les douanes ou Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment, y puisent quotidiennement les données qui les intéressent. En toute discrétion, en marge de la légalité et hors de tout contrôle sérieux. Les politiques le savent parfaitement, mais le secret est la règle.

Lire aussi : "Tous les services de renseignement occidentaux s'espionnent"

Un dispositif clandestin

Ce Big Brother français, petit frère des services américains, est clandestin. Pourtant, son existence figure discrètement dans des documents parlementaires. Les huit députés et sénateurs de la délégation parlementaire au renseignement rappellent, dans leur rapport du 30 avril, que "depuis 2008, des progrès ont été réalisés en matière de mutualisation des capacités, notamment en ce qui concerne le renseignement d'origine électromagnétique, opéré par la DGSE au profit de l'ensemble de la communauté du renseignement".

Les parlementaires proposent même d'aller plus loin, de "renforcer les capacités exploitées par la DGSE" et de "consolider l'accès des autres services aux capacités mutualisées de la DGSE".

La cible : les "métadonnées"

Les services de renseignement cherchent non pas le contenu des messages, mais leur contenant. Il est plus intéressant de savoir qui parle et à qui que d'enregistrer ce que disent les gens. Plus que les écoutes, ce sont ces données techniques, les "métadonnées", qu'il s'agit d'éplucher.

La DGSE collecte ainsi les relevés téléphoniques de millions d'abonnés – l'identifiant des appelants et des appelés, le lieu, la date, la durée, le poids du message. Même chose pour les mails (avec possibilité de lire l'objet du courrier), les SMS, les fax... Et toute l'activité Internet, qui passe par Google, Facebook, Microsoft, Apple, Yahoo!... C'est ce que la délégation parlementaire au renseignement appelle très justement "le renseignement d'origine électromagnétique" (ROEM), traduction du Sigint (signal intelligence) de la NSA.

Ces métadonnées permettent de dessiner d'immenses graphes de liaisons entre personnes à partir de leur activité numérique, et ce depuis des années. De dessiner une sorte de journal intime de l'activité de chacun, tant sur son téléphone que sur son ordinateur. A charge ensuite pour les services de renseignement, lorsqu'un groupe intéressant a été identifié, d'utiliser des techniques plus intrusives, comme les écoutes ou les filatures.

Un supercalculateur boulevard Mortier

Le dispositif est évidemment précieux pour lutter contre le terrorisme. Mais il permet d'espionner n'importe qui, n'importe quand. La DGSE collecte ainsi des milliards de milliards de données, compressées et stockées, à Paris, sur trois niveaux, boulevard Mortier, dans les sous-sols du siège de la DGSE.

Le directeur technique de la DGSE depuis 2006, Bernard Barbier, a évoqué le dispositif en public à deux reprises, en 2010, lors du Symposium sur la sécurité des technologies de l'information et des communications, puis devant l'Association des réservistes du chiffre et de la sécurité de l'information, des propos rapportés sur de rares sites spécialisés, dont Bug Brother, le blog de Jean-Marc Manach hébergé par Le Monde.

Bernard Barbier a alors parlé du "développement d'un calculateur à base de FPGA" (des circuits logiques programmables), qui est "probablement le plus gros centre informatique d'Europe après les Anglais", capable de gérer des dizaines de pétaoctets de données, – c'est-à-dire des dizaines de millions de gigaoctets. La chaleur dégagée par les ordinateurs suffit à chauffer les bâtiments de la DGSE...

La France est dans le top 5 en matière de capacité informatique, derrière les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Israël et la Chine. M. Barbier estimait à 4 milliards le nombre d'objets connectés en 2013, avec un débit de l'ordre de 1 milliard de communications simultanées. "Aujourd'hui, nos cibles sont les réseaux du grand public, indiquait le directeur, parce qu'utilisés par les terroristes."

La DGSE, à la tête de "la plus forte équipe de crypto-mathématiciens" de France, pénètre les systèmes informatiques – et collecte évidemment des millions de données personnelles.

Un renseignement "mutualisé"

Les autres services de renseignement français ont accès en toute discrétion à cette gigantesque base de données, sobrement baptisée "infrastructure de mutualisation". Il s'agit de la direction du renseignement militaire (DRM), la direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD), la direction centrale de la sécurité intérieure (DCRI), la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED), de Tracfin et même du petit service de renseignement de la préfecture de police de Paris.

Selon le Sénat, 80 % des moyens de la direction technique de la DGSE sont utilisés par ces autres services. Chacun donne le nom de la cible visée à son interlocuteur de la DGSE, qui répond "hit" (touché) ou "no hit" selon qu'elle figure ou non dans la base de données. Puis les services de la DGSE rendent intelligibles les métadonnées, en y ajoutant du renseignement classique.

Les demandes de consultations sont loin de se limiter au seul terrorisme ou à la défense du patrimoine économique. Le libellé très flou de la protection de la sécurité nationale permet notamment d'identifier les entourages de personnalités au plus haut niveau de l'Etat, quelles que soient leur qualité et la nature des liens espionnés.

Absence de contrôle

Le dispositif est parfaitement illégal – "a-légal", corrige l'un des patrons d'une des agences de renseignement. "Le régime juridique des interceptions de sécurité interdit la mise en œuvre par les services de renseignement, d'une procédure telle que Prism, assure la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL). Chaque demande de réquisition de données ou d'interception est ciblée et ne peut pas être réalisée de manière massive, aussi quantitativement que temporellement. De telles pratiques ne seraient donc pas fondées légalement." La CNIL ne peut infirmer ou confirmer l'existence du système français – elle n'a d'ailleurs pas accès aux fichiers de la DGSE ou de la DCRI.

La loi encadre certes strictement les interceptions de sécurité, autorisées par le premier ministre, sur avis de la Commission nationale consultative des interceptions de sécurité (CNCIS), mais n'a en rien prévu un stockage massif de données techniques par les services secrets. "Voilà des années que nous sommes dans l'autorisation virtuelle, confie l'un des anciens patrons des services. Et chaque agence se satisfait bien de cette liberté permise grâce au flou juridique qui existe autour de la métadonnée."

Un parlementaire confirme "qu'une grande part des connexions électroniques en France est effectivement interceptée et stockée par la DGSE". Mais officiellement, "l'infrastructure de mutualisation" n'existe pas.

Quand la police judiciaire utilise des données de la DGSE

C'est l'un des points les plus problématiques du programme de surveillance de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) : les moyens techniques d'interception des services secrets sont aussi utilisés par des officiers de police judiciaire. Il existe ainsi des liens directs entre la direction centrale de la police judiciaire et la DGSE dans le domaine du terrorisme ou pour des enquêtes criminelles menées à l'étranger, comme en Afrique, où les services français sont très présents.

Les gendarmes ont aussi fait appel à cet outil dans des affaires de pédophilie. La police judiciaire peut, enfin, solliciter les moyens de la DGSE via la Direction centrale du renseignement intérieur, la DCRI. Les données, obtenues en dehors de toute légalité, entrent alors souvent dans la procédure judiciaire sous la forme de renseignements anonymes.

Par Jacques Follorou et Franck Johannès


"Il y a un vrai 'Prism' à la française"


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 05 Juil 2013 20:28 
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Le journaliste Jean-Marc Manach interviewé en vidéo par lefigaro.fr au sujet de la surveillance des réseaux: Comment nous pouvons tous être espionnés.

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Un des fondateurs de Pirate Bay voudrait voir fermer son site car il estime que de par son importance il empêche l’émergence de meilleures solutions de partage, qu'il freine l’évolution des choses.

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La coexistence entre le partage et l'offre légale, avec l'exemple norvégien


Un petit bilan d'Hadopi

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Pub : les annonceurs se révoltent contre les « extrémistes » de Firefox

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Dans libéral il y a le mot liberté


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Comment le CSA compte réguler tous les contenus culturels numériques

Citation:
La réponse graduée sera reprise par le CSA


Citation:
« d’assurer, sur les sites de partages de vidéo en ligne, le respect de règles de déontologie, d'éthique des contenus et de préservation du pluralisme notamment les associations familiales. »


Citation:
Pour les plus « vertueux », Lescure va jusqu’à proposer « une priorité dans la gestion des débits »»


Citation:
Pour Philippe Aigrain, cofondateur de la Quadrature du Net, le mouvement de la « télévisionnisation de l’internet » est la pire des choses. « On est (...) passé d’un monde où un petit nombre d’émetteurs « parlait » à des milliards de récepteurs à un monde où ces émetteurs centralisés sont toujours là, mais où, en parallèle des milliards d’émetteurs échangent entre eux, parfois directement et parfois à travers différentes formes d’intermédiation qui peuvent elles-mêmes être sources de nouveaux pouvoirs. Télévisionniser l’internet, espace de l’abondance (des sources, des contenus, des interactions) en le plaçant sous la tutelle d’une autorité administrative dont la nature est précisément de gérer l’allocation de la rareté, constitue une violence symbolique majeure. »

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Le Monde a écrit:
Jaron Lanier : "Si la technologie concentre les richesses, elle va devenir l'ennemi de la démocratie"

Qui possède le futur ?" C'est la question-titre du livre de Jaron Lanier, Who Owns the Future ? (Simon & Schuster, 416 p., 28 dollars, soit environ 20,60 euros), publié en mai par ce gourou de l'Internet, créateur à répétition de start-up et inventeur des termes de "réalité virtuelle". Il décrit un phénomène qu'il n'avait pas anticipé : la concentration des richesses dans un univers de réseaux censé aplanir les inégalités. L'économie, dit-il, repose de plus en plus sur l'information. Celle-ci n'étant pas assez monétisée, la richesse collective se dilue. Le tout-gratuit est sur le point de ruiner la classe moyenne et l'économie de marché.

Vous affirmez dans votre ouvrage que l'Internet détruit la classe moyenne. Que voulez-vous dire ?

Jaron Lanier : l'automatisation commence à détruire l'emploi, comme si la vieille peur du XIXe siècle devenait la réalité. A l'époque, il y avait cette inquiétude énorme que l'emploi des gens ordinaires était menacé par le progrès des machines. Quand les voitures ont remplacé les chevaux, les gens pensaient que cela devenait tellement facile de conduire qu'il n'y aurait plus de raison de payer pour le transport. Tous ceux qui travaillaient avec les chevaux allaient perdre leur emploi. Mais les syndicats étaient encore puissants. Ils ont imposé l'idée qu'il est normal de payer quelqu'un, même si le travail est moins pénible et qu'il est plus facile de conduire un taxi que de s'occuper de chevaux.

Avec l'Internet, les choses deviennent tellement faciles que les gens rejettent cet arrangement payant. C'est une erreur. Cela a commencé avec Google, qui a dit : on vous donne un moteur de recherche gratuit ; en contrepartie, votre musique, vos photos, vos articles vont aussi être gratuits. Avec l'idée d'un équilibre : vous avez moins de revenus mais vous avez accès à des services gratuits. Mais ce n'est pas équilibré. Bientôt, les consommateurs vont accéder aux produits grâce aux imprimantes 3D. Graduellement, les choses physiques deviennent contrôlées par les logiciels, et tout devient gratuit.

Mais certains s'enrichissent...

Jaron Lanier : l'objectif, au début de l'Internet, était que l'on donne du pouvoir à tout le monde parce que tout le monde aurait accès à l'information. En fait, Google, et tous ceux qui collectent les informations au sujet des autres parce qu'ils offrent ces services gratuits, deviennent de plus en plus puissants. Plus leurs ordinateurs sont gros, plus ils sont puissants. Même si vous regardez la même information que Google, Google en retire beaucoup plus de pouvoir que vous.


L'autre remarque à faire est que, dès que quelqu'un prétend avoir une technologie qui peut remplacer les gens, c'est faux. Exemple : la traduction automatique. Vous pouvez prendre un document en anglais, l'entrer dans un ordinateur et le ressortir en français. Cela ne sera pas du bon français, mais quelque chose va ressortir.

C'est gratuit. Quel est le problème ?

Jaron Lanier : les sociétés qui font de la traduction automatique collectent des millions d'exemples de documents qui ont été traduits par des vraies personnes. Ils repèrent des morceaux de phrases qui sont semblables à ceux de votre document, les traduisent paquet par paquet et assemblent le puzzle. Cela ressemble à un cerveau électronique gigantesque mais, en fait, il s'agit du travail de tonnes de gens qui ne sont pas payés et ne savent même pas qu'ils sont utilisés.

Pour chaque nouvelle technologie qui prétend remplacer l'humain, il y a en réalité des gens derrière le rideau. Il faut garder trace de ceux qui fournissent un vrai travail et leur permettre d'être indemnisés. L'automatisation dépend systématiquement des informations produites par un nombre élevé de gens, ce qu'on appelle le "Big Data". Ces données ne viennent pas des anges ou de phénomènes surnaturels : elles viennent des hommes ! Si on les payait pour ces données, on pourrait soutenir l'emploi.

Quelles sont ces données qui ont tant de valeur ?

Jaron Lanier : les sociétés qui possèdent les puissants ordinateurs créent des modèles de chacun d'entre nous. Google a un modèle de vous. De même que l'Agence nationale de la sécurité américaine (NSA), Facebook, et même certaines organisations criminelles. Elles collectent des données sur vous et les utilisent pour faire des projections. Le but est de modifier les comportements.


Pour vous manipuler ?

Jaron Lanier : les manipulations sont infimes. Cela peut être trouver le moyen de vous faire accepter un prêt qui n'est peut-être pas aussi intéressant qu'un autre. Ou comment vous inciter à faire tel ou tel achat. C'est un système froid, fondé seulement sur les statistiques. Il travaille très lentement. Mais, sur la durée, cela fait beaucoup d'argent. C'est comme cela que Google est devenu si riche : les gens qui paient Google peuvent obtenir une toute petite modification du modèle de comportement. C'est un système géant de modification comportementale.

Un système différent du modèle traditionnel de publicité, qui a toujours été une forme de rhétorique, de persuasion, de style. Ici, il n'y a aucune créativité. C'est une forme de manipulation sans esthétique, mais très graduelle et très fiable, parce que ce sont juste des statistiques.

Il s'agit aussi de manipuler le type d'informations que vous recevez. Si vous allez sur la Toile, vous ne voyez plus les mêmes informations qu'un autre : celles que vous voyez sont organisées spécifiquement pour vous par ces algorithmes. C'est un monde où tout est ouvert et où, en même temps, la plupart de ce que les gens voient est manipulé. Les gens qui manipulent ont des ordinateurs bien plus puissants que la plupart d'entre nous.

Qui possède les plus gros ordinateurs ?

Jaron Lanier : personne ne le sait. Ils sont conservés dans des "villes" gigantesques d'ordinateurs. Ils sont en général placés dans des endroits isolés, près de rivières, qui permettent de refroidir les systèmes. Peut-être appartiennent-ils à Google, peut-être à la NSA. Personne ne le sait. En Europe, la plupart de ces ordinateurs se trouvent en Scandinavie.

Le problème n'est pas qui a accès à l'information, mais qui fait quoi avec cette information. Si certains ont des ordinateurs beaucoup plus puissants, cela ne peut pas créer une société équitable. Au lieu d'essayer de plaider pour la transparence et le respect de la vie privée, nous devrions nous préoccuper de ce qui est fait avec les données accumulées. Nous vivons à une époque où il y a deux tendances contradictoires. D'un côté, tout le monde dit : n'est-ce pas formidable, cette décentralisation du pouvoir, grâce à Twitter, etc. De l'autre, la richesse est de plus en plus centralisée. Comment est-il possible que le pouvoir soit décentralisé et la richesse de plus en plus centralisée ? En fait, le pouvoir qui est décentralisé est un faux. Quand vous tweetez, vous donnez de vraies informations aux gros ordinateurs qui traquent vos mouvements.

Comment rémunérer nos tweets ?

Jaron Lanier : je préconise un système universel de micropaiement. Les gens toucheraient une rémunération – fût-elle minime – pour l'information qui n'existerait pas s'ils n'existaient pas.

Cette idée circulait déjà dans les années 1960, avant même que l'Internet soit inventé. C'est juste un retour aux origines. Si on arrivait à savoir combien les entreprises sont prêtes à payer pour avoir des informations, cela serait utile... Les gens pensent que le montant serait infime. Mais si on regarde en détail, c'est faux. Les données concernant M. Tout-le-Monde ont beaucoup de valeur. Cela serait un soutien économique puissant pour la nouvelle classe moyenne. Chaque donnée individuelle aurait une valeur différente. Certaines seraient plus cotées parce qu'elles sortent de l'ordinaire.

Vous êtes devenu antitechnologie ?

Jaron Lanier : pas du tout ! J'ai participé à l'arrivée des technologies de l'Internet, que je critique maintenant ! Mais il faut regarder les résultats dans le monde réel. J'avais pensé que l'âge de l'Internet permettrait une augmentation fantastique de la richesse et des opportunités. A la place, on voit une concentration intense des richesses. C'est un phénomène mondial.

Si la technologie concentre les richesses, elle va devenir l'ennemi de la démocratie, peu importe le nombre de tweets. Je refuse l'autosatisfaction quand je vois tous ces gens ordinaires qui perdent pied alors que leur situation ne devrait que s'améliorer grâce aux progrès technologiques.

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« Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons. »
Влади́мир Ильи́ч Улья́нов
This is such a mind fuck.


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