Tiens, pour toi Dio, et pour ceux qui aiment Jim Thomson, j'ai lu pendant mes vacances
La bête qui sommeille, de Don Tracy.
C'est un vrai roman coup poing dans la droite ligne de Jim (mais écrit un peu plus tôt) qui dépeint le racisme et la perte d'humanité des individus en groupe. Effrayant et lucide.
Sinon, en vrac :
Policiers :
Vargas, Sous les vents de neptune : bonne histoire, bonne écriture, mais quelques grosses ficelles qui ternissent le bilan.
Le Carré, Un homme très recherché : parle d'Islam, son extrêmisme et sa tolérance, toute l'ambiguité qui va avec ; parle des services secrets, de leur cynisme et de l'anéantissement des sentiments humains sous le poids d'un certain système de pensée ; du militantisme humaniste, de sa beauté vaine (qui m'a beaucoup fait penser à la mélancolique chanson de Beck, Fighting for a lost cause). Très bon, car tout en nuance, même si le simplisme américano-occidental en prend plein la gueule.
Litt gen :
Arto Paasilina, Le bestial serviteur du Pasteur Huuskonen : C'est un conte caustique qui égratigne avec un humour tout en finesse les aberrations de la pensée traditionnelle, et notamment de l'influence absurde des religions sur la vie quotidienne et nos modes de pensée. Et puis il y a l'ours, magnifique et burlesque. Un bon moment de lecture, pas prise de tête pour deux sous, mais pas con non plus.
SF :
Mike Resnik, Kirinyaga : Décrit, dans un futur où beaucoup de choses sont techniquement possible mais où la tolérence est toujours aussi étriquée, l'existence ou plutôt le tentative de survie d'une utopie Kikuyu. Avec évidemment tout ce qui heurte nos raisonnements et nos codes moraux occidentaux. Un côté vain, mais qui fait réfléchir : comment peut-on juger ce qu'on ne cherche pas d'emblée à accepter en tant que tel ? Ingérance ou pas ? Faut-il laisser faire ce qu'il nous semble inacceptable, mais qui pourtant participe à la diversité de l'humain ? Passionnant, écrit sous forme d'une succession de conte, c'est un must.
Ian McDonald, Le fleuve des Dieux : Une anticipation vertigineuse dans l'Inde du futur à travers les points de vue d'une dizaine de protagonistes (certains sont tou de même plus présents). Il faut parfois s'accrocher (l'idéal serait de tout lire d'une traite, mais il faut bien une bonne vingtaine d'heures, facile). C'est un chef d'oeuvre absolu de la SF (je précise, car il faut être sensible à l'exercice d'anticipation, notamment scientifique et sociale, pour complètement apprécier).
J'en ai lu d'autres, avant, mais allez vous faire enculer.
Là, je suis dans Garden of love, de Marcus Malte. C'est magnifique, et je sens la bonne grosse claque. C'est énorme.