La revue de presse du jour :
L'Equipe
Caen peut y croire
Grâce à leur large victoire face à des Havrais dépassés, les Caennais sont désormais à 1 point du podium.
CAEN - de notre envoyée spéciale
LA LONGUE OVATION des supporters caennais au coup de sifflet final dit bien leur espoir en cette fin de saison où rien ne résiste à leurs protégés. Hier soir, sans vraiment dominer dans le jeu, mais en se montrant bien plus efficaces et concentrés, les joueurs de Franck Dumas ont poursuivi leur quête de la troisième place synonyme d'accession à la L 1. Cinquièmes hier matin, ils sont aujourd'hui quatrièmes, devant Bastia, où ils se déplacent la semaine prochaine, et à 1 point du podium (Lorient ne joue que lundi soir). Pourtant, les Havrais, bien en place, avaient à cœur de mettre un terme à l'infernale série caennaise de onze matches sans défaite, exactement comme ils l'avaient fait à l'aller (2-0). Mais dans une fin de saison où ils ne jouent plus rien, leur manque de motivation leur a fait commettre des erreurs de marquage coupables. A l'inverse, leur adversaire, rigoureux et bien plus athlétique, n'a pas volé le droit de continuer a rêver.
Il n'aura pas fallu longtemps à Caen pour afficher sa détermination, et surtout sa supériorité sur un adversaire joueur, certes, mais beaucoup moins solide. Les Caennais, plus rapides, plus physiques, plus remuants, prenaient dès l'entame le monopole du jeu. Et à force d'être dominés dans l'engagement, les Havrais, pourtant loin d'être dominés dans le jeu, allaient prendre l'eau. A peine plus d'une demi-heure, et leur adversaire menait déjà 3-0. Il semblait écrit que les Caennais profiteraient du placement erratique des défenseurs du HAC sur coups de pied arrêtés. Gouffran était le premier à en bénéficier, quand, sur un coup franc côté droit de Florentin, il reprenait, seul devant le but, d'une tête piquée qui battait Mandanda (1-0, 19').
Zubar impressionne
Un peu plus de cinq minutes plus tard, le même Gouffran, toujours seul aux six mètres, plaçait sa tête, encore, à la réception d'une passe acrobatique en forme de retourné de Compan (2-0, 26e). Les Havrais encaissaient encore le coup quand, sur un remake parfait du premier but, Thiam prenait la place de Gouffran dans le rôle du gars libre de marquage qui dévie un coup franc de Florentin de la tête dans le but (3-0, 32e). Les Havrais, débordés et pas vraiment dangereux, pouvaient vérifier au tableau d'affichage : ils avaient bien pris trois buts. Trois, comme leur nombre de duels gagnés en quarante-cinq minutes.
L'avance des Caen nais leur promettait déjà une deuxième mi-temps paisible, même si Lesage, jamais à court d'idées, tentait de réveiller les siens sur une frappe superbe des vingt mètres que Planté détournait (50e), et même si Hoarau, à peine entré, mettait le feu dans la surface locale avant de trouver Planté (64e). Dumas faisait tourner, et Caen gérait sans encombre une seconde période moins rythmée que la première, où Samson, récompensé de ses appels incessants, corsait l'addition en allant crucifier Mandanda d'une frappe du droit après une ouverture d'Hengbart (4-0, 76e). Du coup, le penalty transformé par Gauvin après une faute de Ben Askar sur Traoré (80e) restait anecdotique. Le kop de Malherbe pouvait chanter : « La Normandie, c'est rouge et bleu. » Et la Ligue L1 ?
MÉLlSANDE GOMEZ
• Franck DUMAS (entraîneur de Caen) : « On a ajouté la manière. Ça faisait un petit moment qu'on gagnait de justesse à domicile, mais, ce soir, il y avait du spectacle. Je tire un coup de chapeau à cette équipe havraise qui n'a jamais fermé le jeu. »
• Thierry UVENARD (entraîneur du Havre) : « En première mi-temps, je n'ai pas l'impression qu'on ait été dominés, mais à la pause, on est menés de trois buts. Ce que je regrette, c’est que nous commettions des fautes évitables. »
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Ouest-France
Le Stade Malherbe en pleine euphorie
En signant sa cinquième victoire consécutive, le Stade Malherbe a maintenu la pression sur les occupants du podium. Son voisin havrais n'a pas pesé lourd. Caen se hisse à la 4e place.
Tout feu, tout flamme. Dans un stade d'Omano quasiment bondé, le Stade Malherbe n'a pas fait les choses à moitié en faisant voler en éclats la défense du Havre. Ce cinquième succès d'affilée, le plus ample de l'épatante série en cours, ne peut que conforter les Caennais dans leur volonté farouche de mener au bout la course-poursuite entreprise il y a trois mois.
Entre cousins Vikings, la bataille navale a rapidement basculé dans le camp bas-normand. Si Le Havre avait tenté le premier abordage, sur une demi-volée d'Ait Ben Idir (12') et un corner direct de Lesage repoussé par Planté (15'), il ne fallut qu'un quart d'heure au drakkar malherbiste pour éperonner son rival, après une parade de Mandanda devant Compan (14'). Trois salves nettes et sans bavures. Au sein d'une défense amorphe, Florentin déposa deux offrandes sur la tète de Gouffran (18'), puis celle de Thiam (32'). Dans l'intervalle, Compan avait régalé l'assistance d'une volée en extension que Gouffran avait également bonifiée (25').
Trois crânes caennais avaient plongé Le Hac dans un océan en furie. Martot tenta bien d'initier une rébellion mais Planté veillait au grain (28'). Dans un derby qui se musclait, le Stade Malherbe gardait le cap, à l'image de Planté, qui parada sur un coup franc de Lesage (50'), de Compan dont l'essai lécha un poteau adverse (57'). De leur côté, en jouant leur va-tout offensif, les Haut-Normands s'attachaient à sortir de la dépression, mais Hoarau, à peine entré, échoua sur Planté (64'). Comme de bien entendu, ils s'exposaient au retour de bâton.
Mandanda écopait sur le pont pour faire échec à Samson (67') ou, à une volée de Compan (74'), mais il baissa pavillon devant une échappée de Samson, lancé par Hengbart vers un 4e but (76'). Le Hac se consolait à peine en sauvant l'honneur sur un penalty de Gauvin (79'), accordé pour une faute de Ben Askar sur Traoré. Simple péripétie, comme ce raté d'un Gouffran esseulé (87'), au terme d'une partie emballée par son flibustier de voisin.
Jean-Pascal ARIGASCI.
Caen avait les jambes, Gouffran a mis les têtes.
Piégé lors de la phase aller sur coup de pied arrêté, Caen n'en fini plus de marquer ainsi. La justesss de la patte de Florentin, deux coups de tête de Gouffran, puis un autre de Thiam, ont récompensé un collectif volontaire et présent. PLANTE (8 sur 10). Vigilant sur un corner direct de Lesage, il s'interpose deux fois fois devant Manot, et a rassuré dans les airs, où le Hac était craint. D’une main ferme, il sort ensuite un coup franc de Lesage pouvant ramener le suspense (51').Impeccable.
HENGBART (7,5). Le latéral droit caennais n’a jamais été pris en défaut. Une nouvelle prestation propre, assortie d'une passe décisive pour le 4-0.
THIAM (8 ). Suspendu à Montpellier, il effectuait son retour dans l'axe. Il a tenu Traoré, sans fioriture (surtout pas), ni carton (même pas). D'une tête, il a ensuite souligné les difficultés défensives havraises dans les cieux et ouvert son compteur à Malherbe. Dumas l'a fait souffler en lançant BEN ASKAR (58'). qui a quelque peu peiné à se mettre au diapason et causé un penalty.
SORBON (7,5). Sa présence aérienne, pas forcément son registre préféré, a écarté le danger (10'). Si Caen cavale, c'est aussi grâce à sa défense qui n'a pris que 7 buts en 12 matches. Le gamin assure.
SEUBE (7,5). Toujours là, il gagne un duel amenant la première action malherbiste. N'a de nouveau rien manqué, et défendu à bon escient vers le but. Le port du brassard, dont il a hérité après la sortie de Zubar, lui va bien.
GOUFFRAN (8 ). La première faute de son copain Digard, qu'il appelle « le casseur », a été pour lui. Le premier but. Si important, itou. L'attaquant repositionné milieu droit a placé le coup de tête juste pour sa 5e réalisation en L2. La 6e a suivi, façon renard des surfaces.
ZUBAR (8 ). Il a « grave la rage » d’être suspendu pour le déplacement à Bastia. Son impact physique est rien moins que colossal, et manquera d'autant. Touché, et pour préparer l'affaire corse, il a été remplacé par LECA (53'), qui tiendra son rôle à Furiani et a signé un beau numéro offensif (67').
DEROIN (6,5). Le meneur caennais était en jambes, et a obtenu le coup franc synonyme de 1er but. Son rayonnement, lors une rencontre basculant sur coup franc, s'est toutefois révélé limité.
FLORENTIN (8 ). Il n'avait plus été titulaire depuis six journées, et n'était pas même rentré lors des deux dernières. L'ancien Troyen a pu retoucher le ballon, pas mal de ballons même, en milieu gauche. Mais c'est en fait coté droit, et sur coup de pied arrêté, qu'il a signé deux passes décisives (ses 4e et 5e de la saison), pour les crânes de Gouffran, puis Thiam. Du même endroit, il avait entre-temps permis à Compan de démontrer ses qualités de karatéka. Rentrée réussie, dira-t-on, avant son remplacement par EUDELINE (79').
COMPAN (8 ). Il avait renoué avec le but voilà une semaine, après neuf matches de mutisme. D'abord appelé à jouer dans la profondeur, il a réalisé de belles choses. Il se trouve d'ailleurs à la conclusion d'une action que Mandanda fait achopper d'une parade de classe (13'). Mais signe une passe décisive remarquable de justesse et de volonté, d'une remise en ciseau sur la ligne de but ! Mandanda (encore) le prive de son neuvième but (73').
SAMSON (7,5). Il a parfois servi de pivot dans ce match où les buts ne sont pas venus d'actions construites. Puis le poison Samson, jusqu'alors constante menace, a frappé contre son ancien club. Il le voulait ce but !
Dominique FAURIE.
Radio Malherbe
• Trophée. Stéphane Samson a été désigné joueur du mois de mars. Le trophée parrainé par le conseil régional lui a été remis avant le match.
• Trophée (bis). Caen et Le Havre connaissent déjà un de leurs matches de préparation. Le 14 juillet, à Honfleur, les deux équipes s'étalonneront. Une rencontre placée sous le signe de la section normande de l'Union syndicale des journalistes sportifs (lire en Page Calvados).
• Sifflet. Bruno Derrien a reconnu la pelouse du stade d'Ornano, selon un rite immuable. « Elle est bonne au moins ? », lui a demandé avec humour un des responsables de la sécurité. L'arbitre du match s'est fendu d'un sourire. Son dernier match à Caen remontait au fameux SMC-Lyon en L 1, qui avait poussé Jean-Michel Aulas, le président de l'OL à débarquer avec un huissier pour constater l'état déplorable du terrain.
• Rescapés. Il restait six joueurs du dernier Caen - Le Havre, joué le 21 mars 2004. Trois Caennais (Hengbart, Seube, Deroin) et trois Havrais (Davidas, Lesage, Ducrocq).
• Bougies. Le Malherbe Normandy kop était en fête hier soir. La section des supporters bas-normands célébrait son 10e anniversaire, comme le rappelait une banderole spécialement conçue pour l'occasion.
• Onze. Aucune surprise dans le onze de départ caennais : Brahim Thiam a récupéré sa place en défense centrale, repoussant Aziz Ben Askar sur le banc, tandis que Nicolas Florentin suppléait Reynald Lemaître, souffrant. Au Havre, un seul changement : Anthony Gauvin a repris sa place au sein de la charnière centrale, provoquant le retour sur le banc de Guillaume Hoarau .
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