Diogene a écrit:
Bon alors, je me suis levé à 8h20 (couché tard, donc environ 7h30 de sommeil).
Une ou deux gorgées d'eau, un tout petit café pour pas avoir envie de fumer et une petite cuillère de miel.
8h45, départ un sucre en poche, le dernier Marilyn Manson dans les oreilles (je trouve le rythme et la cadence du dernier opus excellent pour ma course), podomètre à la ceinture... Et on the road pour 4,2 km.
Premier kilomètre où j'ai du trouver ma cadence, d'abord parti sur un rythme inférieur à ce que je pratique en journée, j'ai du accélérer un peu pour tout ce que est traversée de route. J'ai finalement trouvé mon rythme et tout a découlé tout seul, comme papa dans maman.
C'est vrai que le sentiment de légèreté est assez agréable. Au 2/3 du parcours, je me sentais de prolonger le parcours d'un ou deux kilomètres mais je me suis finalement ravisé me disant que c'était mon premier essai. Du coup, j'ai avalé les 500 derniers mètres sur un rythme très soutenu, même plus que ce que je peux faire en journée, sans pour autant monter dans la résistance. Au finale, 25 minutes très agréables.
J'enchaine la douche et je ressens aussi l'effet coupe-faim. D'ordinaire, au petit déj', c'est grand bol de chocolat et 2/3 tartines de pain grillé. J'ai préféré m'envoyer un kiwi et une orange avec le café plutôt que du plus consistant.
Bref, demain repos (j'vais pas trop abuser du footing matinal, disons maxi 3 par semaine) et vendredi je prolonge d'un kilomètre avec pour objectif d'entamer la semaine prochaine sur une distance équivalente à ce que je peux faire en journée (disons une semaine à 6 km). Puis, une fois que j'aurais bien repris le rythme (ce que je suis en passe de faire) je calibrerai mes sorties non plus sur la distance mais sur la durée avec des sorties de 40 à 50 minutes à partir de la semaine du 22 ou début juillet.
Bon ben presque pareil…
Levé à 5h38 (un truc de gueudin, un truc de fou, un truc de malade).
Debout à 6h40
J'me suis un peu assoupi entre temps.
Pas d'eau. Jamais d'eau en journée, même pas au réveil (finalement, c'est juste une question d'volonté). Une compote, garantie sans aucun produit naturel, un fond de tasse de café (la mauvaise idée du jour) et un verre - avec une scène de Titof en slob - de jus d'orange en pack archi-dégueux.
6h57, départ.
En poche, deux trois sucres en forme de cœur façon maison de retraite. Comment est-ce possible de trouver ce genre de sucre dans son placard ?
Et c'est parti pour le show. Environ 5,318 km, selon j'melapèteenrunning.com
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Premier kilomètre.
En route pour la joie.
Une envie de gerber quasi immédiate. Rien dans les pattes. Le souffle coupé. La gorge irritée. Je m'époumone et sans broncher.
Des mecs patibulaires qui clopent dans leur Kangoo intégralement pubés. Au feux, des regards suspects en forme de lutte des classes ; le djogueur, même matinal, reste un bourgeois. Mon rythme est déprimant. Impuissant dans l'effort, je remets à plus tard le besoin d'accélérer pour tenir - ce que j'estime être - mon rythme habituel.
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Kilomètre 2 pourris
Bienvenue dans la civilisation carbone.
Le Boulevard Liautey devrait être interdit par les conventions de Genève.
Je quitte la zone pétrolière. Mais l'hippodrome, habituellement apaisant, prend des allures de champs d'bataille.
Je passe en mode pitoyable… heureusement que (presque) personne me voit. Cependant, l'apparition précoce de goûtelettes de sueur sur le front n'est pas sans m'amuser.
C'est vrai que le sentiment de légèreté doit être assez agréable… pour qui coure régulièrement le matin. Moi, je morfle. Et pas à moitié. Je suis le Charolais sous l'caniard, je suis le pousse-pousse de Guy Carlier, je suis l'escargot sur le bitume.
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Kilo(en trop)mètre 3.
Des chiens aboient et ma caravane trépasse.
Je viens seulement de dépasser la moitié du parcours. C'est minable. J'ai plus aucun souffle. Je respire exagérément pour me convaincre que je suis encore en vie. Ce premier essai vire au drame.
Je croise des chiens !
Des chiens…
Encore des chiens…
Cet environnement est affligeant.
J'arrête ?
Non, faut quand même déconner, pas à 3 km 5.
J'arrête !
Nan mais pas là, pas devant un caniche qui défèque. Y'a des limites à l'humiliation, merde.
J'arrête…
Ok, c'est bon j'ai mon compte… 4 km (pile poils)… Déplorable.
Je quitte instantanément mon mode enclume, pour gagner le statut idéal de convalescent (celui qui excusera ma lamentable performance).
Un coup d'œil furtif et désabusé sur le chrono.
Euh l'délire !
J'ai jamais couru aussi vite.
Je cherche désespérément le smiley shock. Pas grave, la surprise reste de taille et l'émotion palpable.
Chuis un winner. Stranger in the chenil. Je m'aime. Je vais me marquer des buts.
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J'remets ça demain matin. Et là, ce sra pas l'même pastis.