l exile a écrit:
François de Malherbe a écrit:
Le mouvement des Gilets Jaunes est tout simplement le symptôme d'une économie qui se contracte en raison de la déplétion énergétique.
Vouloir l'aborder avec une grille de lecture politique du passé est illusoire. Le dernier siècle écoulé a d'abord été marqué par une extraordinaire croissance économique, qui a permis en parallèle un enracinement tout aussi extraordinaire de la démocratie libérale. Dans une économie en croissance, il est loisible de mettre n'importe qui à la tête d'un gouvernement, parce que ça marchera quand même. D'autres formes de gouvernance sont pourtant à réinventer dans un monde en déclin. C'est le défi de notre génération : savoir vivre ensemble sans se taper dessus tout en se montrant résilient face aux chocs qui nous attendent dans un environnement de pénuries.
Ça fait plaisir de lire ça, mais ça n’intéresse pas grand monde, c'est trop compliqué... Et surtout qu'il y a de grande chance que dans le futur on gagne moins en travaillant plus, ce qui n'est pas envisageable par la majorité de la population au vu des revendications des différents mouvements.
D'ailleurs ça se voit sur ce débat, ca chamaille pour des broutilles mais pas de réel envie de changement. On se croirait un peu en campagne présidentielle. Du technique, du politique, avec toujours plus de détails et de complexification pour bien noyer le fondamental.
Moi aussi, ça me fait bien plaisir de lire des messages comme les tiens ou bien ceux de Kainri ou NickP.
Le problème des débats politiques est qu'ils sont complètement biaisés par une doxa économique issue du XVIIIe siècle qui a évacué la question des ressources, postulées comme infinies. Ces ressources ont certes été une divine bénédiction pour l'Humanité, qui s'était contentée, jusqu'alors, de survivre en gérant les pénuries, ce qui est intrinsèque à notre espèce. Si nous ne prenons que l'exemple de l'agriculture industrielle, c'est sidérant, alors que le phosphate et le pétrole vont cruellement manqué dès la prochaine décennie. Or, ce sont ces ressources qui ont permis une croissance démographique, qui a brisé le cliquet malthusien. La population humaine est en effet passée de 1,6 milliard d'habitants en 1900 à 6 milliards en 2000 ! L'historien de l'environnement John R. McNeill a bien montré que l'Humanité allait dans le mur sur le long terme, portée par une vague d'expansion démographique accompagnée de prélèvements non soutenables sur le milieu. C'est certainement l'événement environnemental le plus important de notre espèce depuis quelques siècles. Le problème, c'est que la société d'abondance que nous connaissons nous a éloignés dangereusement de la nature et qu'une rupture brutale risquerait d'être mortifère, tant ce nouveau paradigme de vie de l'espèce humaine va être rude à inverser.
Surtout quand je lis du STB !