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Répondre en citant le message  MessagePosté: 11 Nov 2018 11:27 
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udinese a écrit:
Costil a l'air enchanté de l'arrivée des Américains :lol:
Tweet: https://twitter.com/girondins/status/1060128731572985857

Il croit revivre le jour le plus long le benoit.

_________________
Alors tocard de service, Mayer en mousse, mais de l argent dessus car la mousse est positionné vers le nord: ainsi on perd pas le nord...
C est beau ce que j écris lol[/quote]


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 11 Nov 2018 11:37 
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En ces temps d'article Ouest France sur les carences de l'attaque fraîchement recrutée, il serait honnête, je trouve, de faire un article sur les miracles de l'attaque fraîchement libérée.

Entre Santini, devenu remplaçant en belgique et transparent dans la petite coupe d'europe, Rodelin, "recrue du siècle" chez Guingamp, Kouakou sans club, Jeff Louis au gnouf, et Stavitski, un quart d'heure de jeu dans l'année, va falloir en écrire pour me convaincre que Bammou/Ninga c'est de la merde et que le problème des années passées se résumait à Vincent Bessat.
Le seul de la bande qui peut encore enfiler un maillot de club pro sans se faire instantanément foudroyer, c'est Bazile. De fait on parle du maillot du Havre.


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 14 Nov 2018 08:06 
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Patrice Garande : « Chez l’entraîneur, il y a un côté un peu maso »

Comment un entraîneur de football vit les différentes facettes de son métier au quotidien, ses difficultés, son rapport aux joueurs, ses interrogations, ses doutes, ses plaisirs ? L’ex-coach du SM Caen Patrice Garande, actuellement sans poste, nous a reçu à son domicile situé à la périphérie de Caen. Il livre son témoigne.

Entraîneur, c’est quoi ?

"Pour moi, c’est vivre ma passion d’une manière différente de celle d’un acteur de terrain. Tu prolonges cette passion et tu la vis à travers les autres, en étant un peu metteur en scène d’un film pas écrit d’avance, mais avec un objectif final.

Cela se vit avec un staff, la prise de conscience de l’environnement dans lequel tu es, l’identité du club, les rapports aux médias, et bien sûr un groupe de 20-25 joueurs que tu dois gérer, au sein duquel tu dois faire des choix, avec les conséquences que cela comporte. Il y a le terrain, le jeu, et la relation aux autres, ce qui fait la complexité humaine.

Pour un entraîneur pro de L1 ou L2, l’objectif c’est de gagner des matches. Entraîneur dans un centre de formation, c’est former des joueurs, là tu es plus dans la transmission. Entraîner, ce n’est pas forcément une vocation, un type comme Zidane par exemple… C’est parfois une opportunité qui se présente, mais cela ne s’improvise pas non plus. Le diplôme ne fait pas l’entraîneur, mais si tu as les outils pour le devenir et un passé de joueur, c’est plus simple.

Cherbourg (où Garande a entraîné en CFA puis National de 1999 à 2004) a été un révélateur pour moi. J’ai compris là-bas que j’aimais vraiment ça. Ce qui me plaît dans ce métier, c’est que le jour du match, je retrouve l’adrénaline de l’époque où j’étais joueur. Cette impression de tout mettre sur le tapis durant 90 minutes pour chercher la gagne, et de préparer les mecs pour ça."

Le quotidien de l’entraîneur

"Quand tu rentres chez toi, tu penses tout le temps à ce que tu as fait, ce que tu vas dire le lendemain aux joueurs, ce qu’il ne faudra pas oublier à la causerie de veille de match, tu vois un truc à la télé qui va te donner des idées ou te faire réfléchir… Parfois tu es là sans être là, dans les pensées c’est H 24, 7 jours sur 7. Avec l’expérience, on apprend à couper pendant les congés, à ne plus être pendu tout le temps au téléphone. Mais au quotidien, c’est impossible de couper.

Rares sont les semaines où on prépare un match sans devoir changer des choses le samedi, à cause de petits pépins. Les changements de dernière minute peuvent perturber le sommeil. Moi je dors peu, et le jour de match me paraissait tellement long, la mise au vert, la sieste… Tu n’as qu’une envie, c’est d’y être tout de suite.

J’ai la chance d’avoir une famille qui aime le foot. Il y a des moments plus compliqués forcément, quand les résultats ne sont pas là. Elle essaye de me faire déconnecter, de me rappeler qu’au fond tout ça n’est pas si grave…

Parfois, les proches n’ont pas les mots, ne savent pas quoi faire, c’est plus difficile pour eux que pour moi ! Ce qui les marque le plus, c’est ce qui se dit sur toi sur internet, mais cela fait partie d’un métier public, il faut l’accepter."

L’entraîneur et les joueurs

"J’ai compris que la seule façon de recevoir dans ce métier, c’était en gagnant les matches. Il ne faut pas attendre quoi que ce soit en retour. L’affect ne doit pas compter quand l’entraîneur fait des choix.

Avec la génération d’aujourd’hui, les choses sont différentes, mais pas moins bien qu’avant. On est obligé d’avoir les codes, même si au départ on ne les connaît pas tous.

Des relais pour un entraîneur, ça existe. Il faut des cadres sur lesquels t’appuyer, en qui tu as confiance, qui ont confiance en toi, et qui sont capables d’analyser, prendre le pouls du groupe. Certains ont une grande influence sur l’équipe et ne sont pas pour autant capitaines. La discussion que tu as avec eux est importante, mais ce qui prime encore plus, c’est le retour qu’ils en font aux partenaires. Sinon, ce travail ne sert à rien.

Le relationnel, c’est d’abord les résultats qui le favorisent. Quand tu as un groupe de 25-30 mecs, ceux qui ne jouent pas, quand ça perd…

Le groupe vit bien quand il gagne, mais ce n’est pas tout le groupe : ceux qui ne jouent jamais ne sont pas bien, ceux qui jouent peu ne sont pas très bien, et c’est humain. Il peut y avoir des freins dans le travail avec certains éléments.

Il faut forcément une certaine ambiance dans un groupe, mais les problèmes arrivent si des clans se créent. Un clan contre l’autre, même si franchement, au Stade Malherbe, je n’ai jamais senti ça. Cela n’a rien à voir avec les affinités, qui sont tout à fait normales."

L’entraîneur et sa communication

"Quand tu es entraîneur, tu fais forcément de la comm’, tu ne peux pas tout dire. Ce qui peut être difficile à gérer, c’est l’interprétation des choses, qui varie selon les gens, les joueurs eux-mêmes.

Quoi que tu dises, il y aura des gens d’accord, d’autres qui te fracasseront. Au début de ma carrière, je voulais être aimé de tout le monde, mais je me suis rendu compte que c’était impossible. Est-ce qu’un entraîneur doit être acteur ? Je ne sais pas jouer un rôle, j’essaye d’être moi-même. Mais quelquefois, dans des causeries notamment, tu es obligé d’en rajouter un peu.

Chaque fois qu’un entraîneur prend la parole devant les médias, des messages sont envoyés, et il y a une interprétation des joueurs. A 90% le rôle d’un entraîneur est de les protéger : quelquefois ce n’est pas le cas, mais l’important c’est que le message ait été passé en interne avant. Je ne pense pas qu’il peut y avoir un message interne et externe différents, sauf si les joueurs sont prévenus avant. Il y a un équilibre forcément fragile."

Les difficultés d’un entraîneur

"Dans ce métier, tu es observé par tout le monde. Tu dois toujours avoir la pêche, être entraînant avec un maximum d’énergie, sinon les autres en manquent. Mais qui donne de l’énergie à l’entraîneur dans les moments difficiles ? Qui se pose la question de savoir si toi tu vas bien ? Où, toi, tu prends l’énergie ?

Presque tous, voire tous les entraîneurs sont un peu paranos. Cela peut se comprendre : quand tu prends une décision de manière collégiale, si cela ne marche pas, c’est toi seul qui prendras la responsabilité de l’échec et l’assumeras. Les réussites, par contre, sont redistribuées avec le staff et vers les joueurs. On en souffre forcément, intérieurement.

Il y a des moments où on est un peu seul, fatigué. Mais je ne me suis jamais senti démuni. Le lundi de repos, c’est un moment que j’adorais. J’arrive au stade, je suis tranquille dans mon bureau, et il se passe beaucoup de choses. C’est là où tout repart, où tu puises de l’énergie.

Tu as toujours en tête l’objectif final. À Caen, c’était garder le club en L1, et d’y arriver quels que soient tes moyens. Cela te tient, et c’est pour ça que dans mon bilan je le mets tout en haut, peut-être à l’excès. Dans ma façon de vivre le foot, je ne suis pas un rêveur. Mais j’ai la valeur du travail, c’est un mot que j’adore.

J’ai ma personnalité, et surtout un défaut, celui d’être impulsif et impatient. Je peux monter rapidement dans les tours et employer des mots qui peuvent choquer. Mais avec l’âge qui avance, j’espère que c’est de moins en moins le cas !"

Doutes et plaisir de l’entraîneur

"Un entraîneur ressent forcément du doute ou de l’anxiété, plus ou moins fortement selon les moments. Mais il ne faut pas qu’il le montre, car si les joueurs le sentent… Tu te poses toujours des questions, avant de jouer, sur les compositions d’équipe… C’est normal. Il ne faut pas que ça inhibe, mais j’aime bien les gens qui doutent. Ce n’est pas de la peur, c’est plutôt une remise en question.

Est-ce qu’on prend du plaisir ? Dans l’exercice de son métier, au quotidien, un entraîneur en prend toujours. Y compris quand il y a des relations difficiles avec certains joueurs. Le plaisir, c’est d’abord celui d’être actif : aujourd’hui, je paierais pour avoir des emmerdes tous les jours en tant que coach !

Quand ça va mal, c’est dans tout ce qui se passe autour, ce qui peut être dit, écrit, qu’on ne prend plus de plaisir. Cela peut toucher l’équipe, il faut la préserver de ça. Il y a un côté un peu maso chez l’entraîneur.

Je disais toujours : un joueur ne prend du plaisir que dans la victoire. Quand je perdais un match, personnellement, j’avais mal physiquement le lendemain. Mais on prend du plaisir après, dans l’analyse, la projection du match suivant. Tu as tout de suite la possibilité de rebondir s’il y a une bonne analyse de tout : ce qui s’est passé sur le terrain, ce que toi sur le banc tu as fait avec ton staff."

Entraîneur sans poste

"C’est vide. C’est une image, mais on passe de 50 coups de fil par jour à rien. Au départ, j’étais fatigué, ça m’a fait un bien fou de prolonger les vacances. Puis la reprise de Malherbe a été dure à vivre. Il faut mettre en place une nouvelle vie. J’ai recommencé le sport, je fais du vélo, je prends des cours d’anglais… Je vais plus au cinéma qu’avant, j’ai la vie de monsieur tout le monde !

Je ne regarde pas non plus tous les matches de foot. Je trie un peu, je ne regarde pas les matches du samedi soir par exemple… Je suis en manque, dans l’attente. Tu passes de l’espoir, on te contacte, ce n’est pas toi qui es pris finalement (Garande a récemment eu des contacts avec Guingamp, qui lui a préféré Gourvennec)… Le plus important, c’est de faire le deuil du poste précédent, de penser à soi, à ce qu’il y a devant. Aujourd’hui, c’est le cas.

Est-ce que je pourrais faire autre chose ? Pas encore en tout cas ! Quand on fait ce métier, on sait que le chômage peut arriver. Après je me suis fixé une limite, je ne peux pas rester inactif indéfiniment."

_________________
Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 14 Nov 2018 09:30 
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Merci Mo !


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Kanté en top tendance sur twitter.
Il n'aura pas le ballon d'or cette année mais il est en bonne voie pour être béatifié de son vivant.
Tweet: https://twitter.com/ActuFoot_/status/1062685697100910592


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 14 Nov 2018 15:02 
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Les masques tombent! On en apprend de plus en plus belles sur les pratiques de ce monsieur Fortin! Après les copinages d'entraîneurs, les matches truqués et les recrutements d'analphabètes au marketing, les montages offshore! Heureusement que Gilles Sergent a su mettre fin avec élégance, douceur et efficience à cette pantalonnade de présidence!


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 14 Nov 2018 16:52 
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Benoit Cauet a écrit:
Les masques tombent! On en apprend de plus en plus belles sur les pratiques de ce monsieur Fortin! Après les copinages d'entraîneurs, les matches truqués et les recrutements d'analphabètes au marketing, les montages offshore! Heureusement que Gilles Sergent a su mettre fin avec élégance, douceur et efficience à cette pantalonnade de présidence!

C'était pour le transfert entre Leicester et Chelsea.

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La Normandie est rouge et rouge !


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N’Golo Kanté, le joueur qui ne voulait pas être payé à Jersey

14 NOVEMBRE 2018 PAR YANN PHILIPPIN
Le milieu de terrain vedette de l’équipe de France n’est pas que gentil. Après avoir créé une société offshore, il s’est ravisé et a refusé d’être rémunéré dans un paradis fiscal, en dépit de l’insistance de Chelsea. « N’Golo est inflexible : il veut simplement un salaire normal », a expliqué son conseiller au club anglais.


Stade de France, 9 septembre. Après leur descente ratée des Champs-Élysées, les Bleus célèbrent leur coupe du monde dans la foulée de leur victoire face aux Pays-Bas. Parmi les joueurs qui rejoignent un par un le centre du terrain, trois explosent l’applaudimètre : Kylian Mbappé, Antoine Griezmann, et N’Golo Kanté. Pendant la fête, les Bleus se rassemblent autour de lui et font chanter aux supporters sa chanson du Mondial : « Il est petit, il est gentil, il a stoppé Léo Messi, mais on sait tous c’est un tricheur, N’Golo Kanté. »

C’est donc de notoriété publique : Kanté triche aux cartes avec les Bleus. Mais les documents Football Leaks, obtenus par Der Spiegel et analysés par Mediapart et ses partenaires de l’EIC, montrent que le joueur refuse de faire de même avec le fisc.
Les documents en notre possession montrent qu’après avoir créé une société à Jersey, avec l’aide d’un agent intéressé, il a voulu faire les choses dans les règles en dépit des intérêts de son club, Chelsea.

Car N’Golo Kanté s’est ravisé. Il a refusé pendant dix-huit mois de valider le montage fiscal convenu avec son club londonien, quitte à retarder le paiement de 1,9 million d’euros. Il a finalement touché ses droits à l’image en Angleterre. Il y paiera ses impôts. Seule une interrogation subsiste : il n’a pas dissous sa société offshore, sans qu’on sache pourquoi. Malgré nos multiples relances (lire la Boîte noire), ni le milieu des Bleus ni son entourage n’ont répondu à nos questions.

N’Golo Kanté, 1,68 m à la toise, est un îlot de modestie dans la jungle du foot business. En 2016, à Leicester, il roulait dans sa Mégane d’occasion achetée en Normandie. Désormais à Chelsea, il s’est offert une Mini Cooper. En septembre dernier, après une prière du soir dans une mosquée de Londres, N’Golo Kanté a sympathisé avec des fans chez qui il est allé manger.

Issu d’une famille modeste d’immigrés maliens, orphelin de père à 11 ans, N’Golo Kanté a grandi à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) et tapé ses premiers ballons à Suresnes. Mais son talent a été trop longtemps ignoré. Snobé par les centres de formation, il intègre en 2010, à 19 ans, l’US Boulogne, où il joue en cinquième puis en troisième division. Il rejoint Caen en 2013. Ses performances contribuent largement à la montée du club l’année suivante en Ligue 1, où Kanté brille de nouveau. À l’été 2015, il est enfin courtisé par de grands clubs. Il a déjà 24 ans.
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Un duel s’engage entre l’Olympique de Marseille et Leicester City, qui remporte la mise pour 8 millions d’euros. Le club anglais a missionné un agent pour arracher Kanté coûte que coûte : le Français Gregory Dakad, membre du bureau londonien de Wasserman, une grosse agence américaine de représentation de sportifs. Dakad négocie avec Philippe Flavier, l’agent de Kanté, qui le suit depuis ses débuts en amateur à l’US Boulogne.

L’argent du premier gros transfert du milieu de terrain suscite les convoitises. Juste avant la signature du deal avec Leicester, Kanté congédie brutalement Flavier. « J’en ai été ému, je l’ai connu jeune, je le considérais comme mon fils, confie l’agent à Mediapart. Il a fallu que le temps fasse son effet, mais ce sont les affaires du foot. Je suis très fier de N’Golo. On s’est échangés des textos pendant toute la coupe du monde. C’est un joueur exceptionnel et un garçon délicieux. »
Le nouvel intermédiaire choisi par N’Golo Kanté s’appelle Abdelkarim Douis, 31 ans aujourd’hui. Originaire de Nanterre, il a monté en 2012 une société de transport de personnes liquidée deux ans plus tard, et n’a pas de licence d’agent. « Il n’avait pas de compétence particulière dans le foot, c’était simplement quelqu’un de l’entourage de N’Golo, raconte Philippe Flavier. Il arrive souvent que des joueurs se rapprochent ou tombent sous la coupe de gens qu’ils ont connus quand ils étaient plus jeunes, qui viennent du même environnement, et se disent mieux placés pour s’occuper des intérêts du joueur. »

Le contrat de N’Golo Kanté avec Leicester prévoit un salaire brut de 1,6 million d’euros par an, et une commission d’agent de 160 000 euros(1). Mais curieusement, cet argent n’a été versé ni à l’agent de Leicester Gregory Dakad, ni au nouveau conseiller de Kanté Abdelkarim Douis. Le magot a atterri dans une société détenue par Kamel Bengougam, un agent français qui représente l’international algérien de Leicester Riad Mahrez. Bengougam a-t-il redistribué une partie de l’argent aux deux agents de Kanté ? Aucun des trois hommes ne nous a répondu.

Douis et Dakad continuent à veiller sur les intérêts de N’Golo Kanté, autant que sur les leurs. À peine un an plus tard, le jackpot est en vue. Champion d’Angleterre avec Leicester, sélectionné avec les Bleus en mars 2016 et finaliste de l’Euro, N’Golo Kanté s’est imposé, en l’espace d’une saison, comme l’un des meilleurs milieux défensifs de la planète. Les prétendants se bousculent : Arsenal, Manchester City, Chelsea… et le PSG.

Comme l'ont rapporté L’Équipe et Le Parisien, à Paris, le dossier est géré par le directeur sportif adjoint Olivier Létang, qui a rencontré le joueur, puis négocie avec ses représentants. Mais un problème survient début mai 2016. Il ne s’agit pas du salaire ou du projet sportif, mais du montant des commissions des agents, qui se montrent particulièrement gourmands. La loi française plafonne les commissions à 10 % du montant du transfert, limite qui n’existe pas en Angleterre. Selon un document interne du PSG, avec une commission à 10 %, il est « presque sûr » que Kanté ne viendra pas à Paris.

L’affaire remonte jusqu’au service juridique et au directeur financier, Philippe Boindrieux. Le club envisage de verser 10 % à chacun des agents, l’un en tant que représentant du PSG et l’autre en tant que conseil de Kanté. Mais cette double représentation étant interdite en France, le PSG doit renoncer. Un rendez-vous est organisé au siège du club le 24 mai 2016 avec les représentants du joueur pour trouver un accord. Sans succès.

Quel rôle a joué l’appétit de ses agents dans la décision de Kanté de ne pas aller à Paris ? Interrogés par Mediapart, les intéressés, le PSG et Olivier Létang (aujourd'hui président du Stade Rennais), n’ont pas répondu.

Le milieu défensif des Bleus a finalement choisi Londres, et ses agents ont bien touché le gros lot. Le 15 juillet 2016, Chelsea conclut son transfert avec Leicester pour 32 millions de livres (38,5 millions d’euros). Le même jour, Marina Granovskaia, directrice générale adjointe de Chelsea et femme de confiance du propriétaire, Roman Abramovitch, écrit aux principaux dirigeants pour leur annoncer les détails du deal avec Kanté.

« Ne vous évanouissez pas ! », prévient-elle au sujet des commissions négociées par ses deux agents : Gregory Dakad va toucher 6 millions de livres (7,2 millions d’euros) et Abdelkarim Douis 4 millions de livres (4,8 millions d’euros). Soit 10 millions au total, plus de 30 % du montant du transfert. Un pourcentage stratosphérique, même pour la très libérale Angleterre.

N’Golo Kanté obtient quant à lui son premier très gros salaire : 5 millions d’euros par an en ultra net. Mais un montage offshore a été réalisé pour réduire ses impôts et son coût pour le club : une partie de son salaire lui sera versée sous forme de droits à l’image, dont la moitié à une société-écran immatriculée à Jersey, célèbre paradis fiscal de l’archipel des îles anglo-normandes.

« La personne qui a conçu la formule était sous ecstasy ? »
On ignore qui de Chelsea ou de ses proches a proposé ce montage à N’Golo Kanté. Une chose est sûre : il a été conçu six semaines avant le transfert, alors que le joueur négociait encore avec plusieurs clubs anglais. Et on y trouve la trace d’Abdelkarim Douis, ce proche de Kanté qui a remplacé son agent historique un an plus tôt.

Le 2 juin 2016, Douis, désormais enregistré comme intermédiaire à la fédération britannique, crée sa société à Londres, KDS Football Management Limited, qui encaissera sa commission sur le futur transfert.
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Le même jour, N’Golo Kanté crée au Royaume-Uni la société NK Sports. Le lendemain, est immatriculée à Jersey une société baptisée NK Promotions (notre document ci-dessus). Son capital est officiellement détenu par deux cabinets de domiciliation qui servent d’actionnaires de paille. N’Golo Kanté n’apparaît nulle part.

Le 22 juin 2016, N’Golo Kanté transfère la propriété de ses droits à l’image pour le territoire anglais à NK Sports. Le 19 juillet, soit quatre jours après le transfert, il transfère ses droits à l’image pour le reste du monde à NK Promotions à Jersey. Les deux contrats sont signés de la main du joueur, et par son agent Abdelkarim Douis en qualité de « témoin » (notre document ci-dessous).
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Tout est prêt pour le montage avec Chelsea. L’astuce ? N’Golo Kanté ne touchera que 80 % de ses revenus annuels (7 millions d’euros brut) sous forme de salaire, taxé à 47 %. Le reste (1,4 million d’euros) est payé sous forme de droit à l’image, ce qui permet à Chelsea de ne payer aucune cotisation sociale.

10 % vont à la société britannique NK Sports, qui ne paie que 20 % d’impôts. Et 10 % à la société immatriculée à Jersey, qui détient les droits de N’Golo Kanté pour le reste du monde. En théorie, cet argent doit être taxé dans les autres pays où N’Golo Kanté apparaît dans des publicités (en France par exemple). Mais le fisc britannique estime que ce n’est pas son problème. Pour le coup, l’impôt sur la part payée à Jersey est égal à zéro.

L’opération doit rapporter gros : l’économie d’impôts pour Chelsea et N’Golo Kanté se chiffre à 1 million d’euros par an, selon nos calculs effectués sur la base des documents Football Leaks.

Ce genre de montage est fréquent en Angleterre. Mais il n’est pas généralisé. Par exemple, Olivier Giroud, coéquipier de Kanté chez les Bleus et à Chelsea, est payé à 100 % en salaire par le club londonien, avec un taux d’imposition normal.

Surtout, cette combine fiscale est de plus en plus risquée. Pendant des années, le Her Majesty Revenues and Customs (HMRC), le fisc de sa Majesté, s’est montré très compréhensif. C’est terminé. Le HMRC a récupéré pour 330 millions de livres dans le football depuis 2015, et enquête actuellement sur 171 footballeurs, 44 clubs et 31 agents.

La loi britannique est claire : le système ne doit pas être un salaire déguisé, mais un investissement rationnel. En échange des 1,4 million d’euros annuels versés aux sociétés de N’Golo Kanté, Chelsea reçoit 50 % des revenus publicitaires sur les accords conclus avec lui depuis son arrivée (ce qui exclut son seul gros sponsor, l’équipementier Adidas). Pour rentrer dans ses frais, Chelsea doit donc engranger 2,8 millions d’euros de sponsoring grâce au joueur chaque année.

Les documents Football Leaks montrent qu’on en est loin : pendant ses dix-huit premiers mois à Chelsea, le milieu de terrain n’a attiré que deux sponsors, pour des deals de quelques dizaines de milliers d’euros par an qui ne sont finalement pas réalisés. S’agit-il d’un montage d’évasion fiscale abusif ? « Nous ne commentons pas les spéculations concernant des contrats confidentiels ou des sujets relatifs à nos joueurs », nous a répondu Chelsea.

En juillet 2016, le club semblait pourtant totalement décontracté. D’autant plus que N’Golo Kanté semblait avoir validé le montage fiscal en transférant ses droits à Jersey. Après négociation, la version finale de son contrat de droits à l’image est envoyée aux conseillers du joueur fin septembre. Le client « va approuver », répond l’avocat de Kanté à Chelsea.

Mais N’Golo Kanté ne signe pas. Les dirigeants du club londonien relancent ses représentants pendant des mois. Une nouvelle version du contrat est rédigée. Les pontes du club s’énervent. En avril 2017, neuf mois après l’arrivée de Kanté, le directeur du football de Chelsea, David Barnard, va même le voir personnellement pour lui demander de signer. Nouveau refus.

L’explication ne tombe que le 11 mai 2017, via un courriel envoyé aux dirigeants du club par le conseiller fiscal de Kanté : « Après avoir lu de nombreux articles de presse sur les droits à l’image et les enquêtes fiscales lancées contre les joueurs et les clubs, N’Golo est de plus en plus préoccupé par le fait que le montage qu’on lui a proposé pourrait être remis en cause par le fisc. […] N’Golo a décidé […] qu’il ne voulait prendre aucun risque. » Il ne veut plus du tout être payé en droits à l’image, que ce soit au Royaume-Uni ou à Jersey.

Le club traîne des pieds, car il veut commercialiser l’image du joueur. Chelsea assure aussi que le montage est parfaitement légal. Ça ne suffit pas. « N’Golo est inflexible : il veut simplement un salaire normal », comme n’importe quel employé britannique, répond son conseiller fiscal le 22 mai 2017.

Le milieu de terrain refuse même de toucher les 20 % de sa rémunération liés aux droits à l’image tant que le problème n’est pas réglé. En mai 2017, le club lui doit déjà 1 million d’euros. N’Golo Kanté s’en fiche. En juin, ses conseillers s’inquiètent… car un supplément de salaire a été versé sur son compte. Chelsea les rassure : ce ne sont pas des droits à l’image payés sans son consentement, mais son bonus pour avoir remporté le titre de « joueur de l’année » en Angleterre.

Mais il y a un souci : si l’on supprime l’optimisation fiscale, il faut payer plus d’impôts. Chelsea fait tourner ses calculettes : remplacer les 20 % de droits à l’image par du salaire coûterait 190 000 euros par an de cotisations sociales au club. Sans compter les centaines de milliers d’euros d’impôts supplémentaires dont devrait s’acquitter N’Golo Kanté.

Qui doit payer la facture fiscale ? N’Golo Kanté veut qu’elle soit entièrement à la charge de Chelsea. Le club n’est pas très chaud. Une négociation s’engage. L’accord définitif n’est signé que le 5 février 2018, un an et demi après son arrivée au club.

Le milieu défensif des Bleus a finalement consenti à un compromis. Il accepte de toucher 20 % de son salaire en droits à l’image (deux fois moins taxés que les salaires), mais via sa société britannique NK Sports, qui paiera l’impôt sur les sociétés au Royaume-Uni.

Il y a aussi la question du supplément d’impôts à payer pour compenser l’absence de versements à Jersey. La facture sera partagée entre le club et le joueur, selon une clé de répartition ultracomplexe des futures recettes des sponsors. « La personne qui a conçu la formule était sous ecstasy ? », s’interroge un cadre du club.

Demeure un dernier mystère. N’Golo Kanté n’a pas dissous sa société à Jersey : elle a simplement concédé ses droits sur l’image de Kanté en dehors du Royaume-Uni à la société britannique NK Sports. Pourquoi le joueur n’a-t-il pas fermé sa société offshore ? Certains espèrent-ils encore le faire changer d’avis ? Se garde-t-il lui-même cette possibilité pour plus tard ? Ou est-ce un simple oubli ? N’Golo Kanté ne nous a pas répondu.

Du côté de Chelsea, l’accord a été en tout cas un immense soulagement. À la mi-février 2018, le club a enfin pu payer à N’Golo Kanté les arriérés de droits à l’image qui étaient gelés depuis dix-neuf mois parce que le joueur ne voulait pas être payé à Jersey. Il y en avait pour 1 706 246 livres, soit 1,9 million d’euros.

De son côté, Abdelkarim Douis, l’agent qui a servi de « témoin » à Kanté à Jersey, a élargi sa clientèle. Fin juillet 2017, il a facilité le transfert à 7 millions d’euros de l’attaquant français Aboubakar Kamara d’Amiens à Fulham, moyennant une commission de 250 000 euros. Il avait aussi négocié un intéressement (jusqu’à 670 000 euros) sur la future revente du joueur, ce qui est interdit par le règlement. Après examen du contrat, la Fédération anglaise de football a dû prier Fulham de bien vouloir supprimer la clause.

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 14 Nov 2018 18:10 
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L'article laisse un peu l'impression que Kanté se ravise pour ne pas risquer le scandale. Et qu'il a quand même viré sans trop de ménagement Philippe Flavier avant de quitter Caen.

Mais bon, c'est un monde de merde dans lequel il ne doit pas être facile de naviguer.

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kitchman a écrit:
C'était pour le transfert entre Leicester et Chelsea.


Mouai.

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Et très opportunément le patron de Leicester, le seul à pouvoir balancer le nom des big boss derrière tout ça, disparaît dans un accident.

COM PARA ZARD!


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kitchman a écrit:
Benoit Cauet a écrit:
Les masques tombent! On en apprend de plus en plus belles sur les pratiques de ce monsieur Fortin! Après les copinages d'entraîneurs, les matches truqués et les recrutements d'analphabètes au marketing, les montages offshore! Heureusement que Gilles Sergent a su mettre fin avec élégance, douceur et efficience à cette pantalonnade de présidence!

C'était pour le transfert entre Leicester et Chelsea.


+1

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Un club comme le SMC est plus efficient que les poids lourds du championnat.
Ah tu ne le savais pas ? Eh bien maintenant tu le sais.
http://polifoot.fr le classement des connaisseurs.


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Nov 2018 11:48 
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Benoit Cauet a écrit:
kitchman a écrit:
C'était pour le transfert entre Leicester et Chelsea.


Mouai.

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Et très opportunément le patron de Leicester, le seul à pouvoir balancer le nom des big boss derrière tout ça, disparaît dans un accident.

COM PARA ZARD!


+1

Surtout que tout le monde cache les raisons de cet "accident". Les médias nous cachent que l'"hélicoptère est tombé parce que le pilote a fait un malaise et ils savent également que ce malaise est dû à l'ingestion d'un yaourt... vendu par les Maitres Laitiers du Cotentin.

Fortin ne recule devant rien pour cacher ses vicissitudes.

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Tel est mon bon plaisir.


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Hastings a écrit:
L'article laisse un peu l'impression que Kanté se ravise pour ne pas risquer le scandale. Et qu'il a quand même viré sans trop de ménagement Philippe Flavier avant de quitter Caen.

Mais bon, c'est un monde de merde dans lequel il ne doit pas être facile de naviguer.


Je suis pas le seul à avoir un peu tiqué : Non, N'Golo Kanté n’est pas un modèle de vertu.

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 20 Nov 2018 19:49 
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Belle reconversion. On avait déjà dû en parler au début. Je ne savais pas que ça s'était autant développé.
https://www.ouest-france.fr/normandie/c ... ne-5934796


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