Champion de France en 2017 et vice-champion la saison écoulée, Monaco se retrouve en grande difficulté et avant-dernier de la L1, après 12 journées. Un scénario imprévu, dont ont déjà été victimes d'autres grosses équipes des grands Championnats européens depuis les années 1990.
1. Allemagne : Kaiserslautern, 1995-1996
Sacré champion en 1991, Kaiserslautern a terminé vice-champion en 1994 et 4e en 1995. Autant dire que le club de Rhénanie-Palatinat constitue l'une des places fortes du foot allemand. Mais les départs de deux joueurs - Ciriaco Sforza au Bayern et Stefan Kuntz à Besiktas - vont lui faire cruellement défaut. D'autant que le président du club, Norbert Thines, préfère consacrer l'argent de ces transferts à la modernisation de son stade, le Betzenberg. Dès l'entame de la saison, Kaiserslautern éprouve des difficultés. La formation comporte pourtant des joueurs réputés, tels que les défenseurs Andreas Brehme et Miroslav Kadlec, ou les attaquants Pavel Kuka et Olaf Marschall.
Mais avant la trêve hivernale, le club ne possède qu'un point d'avance sur le 16e à mi-Championnat. Si l'éphémère international brésilien Arilson est débauché pour la somme record de 4,2 millions de Deutsche Mark (environ 2 millions d'euros) la situation demeure précaire et, en mars 1996, l'entraîneur Friedel Rausch est remplacé par Eckhard Krautzun. Mais la chute est inexorable. Lors de la dernière journée, l'équipe ne peut faire mieux qu'un match nul à Leverkusen (1-1). Comme l'Eintracht Francfort (17e), Kaiserslautern (16e), qui avait participé à toutes les saisons de la Bundesliga depuis 1963, est relégué pour la première fois de son histoire. Il saura vite rebondir puisqu'il remporte la Coupe d'Allemagne la semaine suivante et sera de nouveau Champion d'Allemagne... deux ans plus tard !
2. Angleterre : Leeds United, 2003-2004
Certes, l'équipe a terminé le précédent Championnat à la 15e place. Et le club, demi-finaliste de la Ligue des champions en 2001, a dû vendre en un an Rio Ferdinand, Robbie Keane, Kewell, Woodgate, Dacourt ou Bowyer en raison de sérieux problèmes économiques. Mais la formation de Peter Reid a tout de même les atouts pour se maintenir - Viduka, Alan Smith, Radebe, Milner, Lennon, Pennant, Batty, Harte ou Kelly. Des joueurs évoluant en France ont également été prêtés pour l'aider dans cette optique : Cyril Chapuis, Lamine Sakho, Salomon Olembé et Didier Domi.
Le début de saison est pourtant cataclysmique. Après 12 journées, Leeds, dernier, ne possède que 8 points, et Peter Reid est démis de ses fonctions. Eddie Gray lui succède, et Leeds parvient à sortir un moment de la zone de relégation. Mais une terrible série de sept défaites d'affilée, subie entre fin décembre et début février, le repousse à six points du premier non-relégable, Portsmouth. L'arrivée en prêt de Zoumana Camara, tandis que Chapuis repart, n'y change rien. Leeds est officiellement condamné lors de l'avant-dernière journée et finit 19e de Premier League. Depuis, le club du Yorkshire n'y a plus remis les pieds.
3. Espagne : Atlético de Madrid, 1999-2000
Auteur du doublé Coupe-Championnat en 1996, l'équipe madrilène a perdu de sa superbe lors des trois saisons suivantes. Mais elle nourrit de grandes ambitions à l'orée du Championnat 1999-2000. Avec Molina, Gamarra, Chamot, Capdevila, Hugo Leal, Bejbl, Valeron, Lardin, Solari, Kiko, Hasselbaink ou encore José Mari, l'effectif a fière allure. Seulement, la saison devient rapidement un cauchemar : un administrateur judiciaire dirige le club pendant trois mois et, sur le plan sportif, l'équipe occupe la 14e position après 19 journées, avec seulement trois points d'avance sur le premier relégable.
La situation se dégrade encore, quand Claudio Ranieri quitte ses fonctions, remplacé par Radomir Antic. Les Colchoneros poursuivent leur chute et se retrouvent 18e après la 27e journée. Malgré la 2e place au classement des buteurs d'Hasselbaink (24 réalisations), qui rate un penalty important lors de la 37e journée, ils ne sortiront jamais de la zone de relégation, terminant la Liga au 19e rang. L'Atlético est relégué en D2 pour la première fois... depuis 1930 ! La formation madrilène, éliminée en 8es de finale de la C3 par Lens et un grand Pascal Nouma (2-2, 2-4), s'inclinera en outre en finale de la Coupe du Roi face à l'Espanyol Barcelone (1-2).
4. France : Lens, 2007-2008
Depuis 1991-1992, Lens n'a terminé que trois fois au-delà de la 9e place. Mais la dernière saison a laissé des traces. Longtemps sur le podium, le RCL a laissé échapper la Ligue des champions lors de la dernière journée, à Troyes (0-3). Après cette issue au goût amer, Francis Gillot a quitté son poste, et c'est Guy Roux, pour sa première expérience hors d'Auxerre, qui le remplace. Avec Aruna, Monterrubio, Carrière, Kalou, Mangane, Hilton, Sablé, Akalé, Runje ou Bisevac, le club nordiste fait figure d'outsider. Mais Guy Roux, qui s'était vu infliger une interdiction d'entraîner en juin en raison de son âge, démissionne au bout de quatre matches, affirmant qu'il n'a « plus la grinta ».
Jean-Pierre Papin prend les rênes de l'équipe, alors 18e. Onzième lors de la 16e journée, la formation nordiste, active lors du mercato hivernal (arrivées de L. Rémy et Belhadj, départs de Pieroni ou Akalé), coule. Malgré la nomination de Daniel Leclercq pour seconder Papin, elle ne remporte qu'une victoire lors de ses 15 derniers matches. Dix ans après son titre de champion, Lens est relégué lors de l'épilogue du Championnat, à Bollaert contre Bordeaux (2-2). Une conclusion vraiment noire d'une saison également marquée par la polémique de la banderole, lors de la finale de la Coupe de la Ligue perdue face au PSG (1-2).
5. Italie : Fiorentina, 1992-1993
Emmenée par Gabriel Batistuta, Stefan Effenberg, Brian Laudrup et le nouvel international italien Francesco Baiano, la Fiorentina est ambitieuse. La formation de Luigi Radice fait d'ailleurs un début de saison très honorable et pointe en deuxième position après treize journées. Le tournant se situe début 1993. Le 3 janvier, après une défaite à domicile contre l'Atalanta de Marcello Lippi (0-1) lors de la 14e journée, l'entraîneur est licencié et Cecchi Gori nomme à la tête de l'équipe Aldo Agroppi, déjà en poste en 1985-1986. Le président florentin vient de précipiter la chute de son club.
Le nouveau technicien ne gagne aucun de ses huit premiers matches, et la Fio ne compte plus qu'un point sur le premier relégable après 22 journées. La situation ne s'améliore pas et un binôme Luciano Chiarugi - Giancarlo Antognoni est introduit alors qu'il ne reste plus que 5 matches à jouer. En vain. Malgré un succès 6-2 lors du dernier match du Championnat, la Fiorentina termine 16e et premier relégable. Au final, le bilan après le départ de Radice a été catastrophique : en 20 journées, la formation toscane a remporté trois victoires, pour neuf nuls et huit défaites. Surtout, après 54 années d'affilée dans l'élite, la Fiorentina est reléguée en Serie B.
_________________ Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.
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