Notes OF :
À l’issue d’une drôle de soirée, le SM Caen retiendra qu’il intègre le top 5 de la Ligue 2, moins de deux mois après que Nicolas Seube ait récupéré cette équipe au bord de la zone rouge. À Bastia (1-2), le Stade Malherbe était prévenu et il n’a pas été déçu. Amplement dominé en première période, il aura su relever la tête et renverser la rencontre grâce à une sacrée force de caractère, déjà vue à Annecy. En souffrance avant le repos, plusieurs de ses joueurs auront passé une soirée délicate sur le plan individuel, notamment dans les couloirs. À l’inverse, la justesse dans le jeu de Mickaël Le Bihan et l’activité de Noé Lebreton après le repos auront fait beaucoup de bien aux Normands.
CLEMENTIA (5 sur 10). Après une horizontale pour contrer une frappe de Vincent (10’), il s’est montré vigilant face à Ducrocq (12’). On pensait sa sortie hasardeuse au devant de Vincent, mais il s’est bien rattrapé en jaillissant dans les pieds du Bastiais (28’). Le Martiniquais touche le ballon sur le penalty de Santelli, sans pouvoir empêcher l’ouverture du score adverse (1-0, 32’). Encore vigilant devant Alfarela (54’), il a livré une prestation sobre, tout en efficacité.
COEFF (3). S’il a été l’auteur d’un centre intéressant vers Autret (31’), son impact offensif est resté limité. Et dans la foulée de cette rare incursion, il a perdu le ballon bêtement dans sa moitié de terrain, en étant surpris par l’agressivité d’Alfarela, ce qui a abouti à l’obtention du penalty pour Bastia (31’). Comme son équipe, il a ainsi passé le plus clair de son temps à subir la domination bastiaise, dans un couloir droit où Kyeremeh ne l’a pas non plus beaucoup aidé. Mieux après le repos, dans le sillage du collectif normand, il a terminé la rencontre dans le couloir gauche.
TRAORE (4). Impérial en défense centrale depuis début décembre et l’arrivée de Nicolas Seube sur le banc, le capitaine de l’équipe de France U20 a connu son premier accroc à Bastia. En jugeant mal la trajectoire sur le centre de Bianchini, il a touché le ballon de la main, avant que son partenaire Mbock n’en fasse de même dans la foulée (31’). L’Ornais a par ailleurs rendu une copie plutôt propre, et peut se réconforter en se disant que cette erreur n’a pas eu d’impact sur le résultat final.
THOMAS (5). Pris dans le dos et trop négligent, comme Traoré, sur un dégagement direct de Placide (37’), il a plutôt assuré de bonnes couvertures en première période, même si Malherbe a souffert. Averti pour avoir protesté après le penalty non sifflé sur Kyeremeh (56’), il faut tout de même reconnaître au capitaine caennais sa faculté à monter au créneau pour son équipe et ne rien lâcher. Il provoque l’expulsion de Charbonnier et a exprimé toute sa rage de vaincre sur le penalty obtenu par Zady Sery.
GAUCHO (3). Il n’avait pas occupé le poste de latéral gauche depuis un bout de temps et cela s’est vu d’entrée. Pris de vitesse d’entrée par Bianchini (2’), il a de nouveau laissé l’ailier bastiais dévoré son couloir et adresser un centre dangereux trois minutes plus tard (5’). Il aura mis beaucoup de temps à trouver des repères fiables dans son couloir, et la vivacité de Bianchini ne l’a pas aidé dans cette entreprise. Averti après l’égalisation (61’), il a eu le mérite de s’accrocher, en remportant notamment quelques duels grâce à son impact physique. Remplacé par MEDDAH (79’), auteur d’une entrée convaincante dans le couloir droit.
MBOCK (4). Revu six petites minutes en Ligue 2 depuis sa dernière titularisation en championnat le 27 novembre, Hianga’a Mbock avait une occasion à saisir. D’entrée, il a cherché à mettre de l’impact mais n’est pas parvenu à soulager son équipe face à des Bastiais déchaînés. Auteur d’une vilaine semelle sur Ducrocq, il a été rapidement averti (23’). Il a ensuite été à la fois coupable de décoller le bras de son corps et malheureux de voir le ballon rebondir sur lui au mauvais endroit (31’). Après ce penalty bastiais, il a tenté de chercher ses attaquants grâce à son jeu long, avec plus ou moins de succès. Pour lui comme pour le staff, sa soirée était teintée de déception, jusqu’à cette égalisation sur un geste acrobatique à bout portant (1-1, 60’). Remplacé peu de temps après par DAUBIN (64’), qui a contribué à stabiliser le milieu de terrain pour permettre à Malherbe de se projeter davantage.
LEBRETON (5). En grande difficulté dans les pressings et l’impact pendant une grosse demi-heure, face à un milieu bastiais très inspiré, le Manchois a tenté de sonner la révolte avant la pause, en grattant plusieurs ballons et en obtenant un bon coup franc. Pendant cinquante minutes, il a alors affiché une très grosse activité, en étant omniprésent après le repos aux quatre coins du terrain. En témoigne sa tête sur le poteau juste avant l’égalisation de Mbock (60’), puis cette course vers son but pour gêner Vincent à bout portant (66’). Jusqu’au bout du match, il aura donné de sa personne pour éloigner la menace.
KYEREMEH (4). Au sein du naufrage caennais en première période, il fait partie de ceux qui ont clairement bu la tasse. Pas une accélération, pas une tentative non plus. Circulez, y’a rien à voir. Accroché par Traoré à plusieurs reprises dans la surface, il aurait pu bénéficier d’un penalty (55’) et s’est montré bien plus remuant après le repos. Remplacé par BRAHIMI (72’), qui s’est montré très actif et a eu une occasion de but, mais a perdu son face-à-face avec Placide (90’+6).
LE BIHAN (6). Dans la lignée de son entrée en jeu remarquée face à Concarneau, Mickaël Le Bihan s’est mis en évidence en Corse. Installé en soutien de Mendy, il s’est vite montré juste et précieux avec et sans le ballon. Il y a eu ce joli festival au coeur de la défense bastiaise, avec contrôle orienté et dribble chaloupé au programme, mais ses deux frappes puissantes aux six mètres ont été contrées (6’). Dans la foulée, il y a aussi eu ce superbe retour sur Alfarela, parti seul en contre (7’). Le Bihan s’est parfois mué en animateur de jeu, comme sur cette occasion de Mendy qu’il a initiée (22’). C’est encore lui qui a distillé un centre millimétré sur la tête de Lebreton, juste avant l’égalisation (60’). Il aura été le seul à faire planer une menace régulièrement.
AUTRET (3). Conscient de devoir faire plus dans le contenu, Mathias Autret n’y est pas parvenu à Bastia. Il est resté très discret, a manqué tous ses coups de pied arrêtés, avant d’adresser enfin un bon centre, à l’origine de l’égalisation de son équipe (60’). Remplacé par ZADY SERY (64’), décisif dans son style unique : en percutant le long de la ligne de corner, l’Ivoirien a provoqué la faute de Tomi et le penalty victorieux (81’).
MENDY (5). Après un centre détourné de Gaucho, il s’est retrouvé seul aux six mètres pour effectuer une tête en reculant, mais elle s’est envolée au-dessus du but (22’). Auteur d’une frappe trop molle aux six mètres (61’), il a fini par trouver la lumière en transformant le penalty victorieux en puissance et avec sang-froid (1-2, 84’). Il a failli récidiver mais Placide a sorti son intérieur du pied droit (88’). L’essentiel était ailleurs : Alexandre Mendy a conforté son statut de meilleur buteur de Ligue 2 mais a surtout encore offert des points à son équipe, qui intègre le top 5 du championnat.
_________________ Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.
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