François de Malherbe a écrit:
Complètement d'accord !
D'où la nécessité de faire de la politique autrement !
J'ai longtemps été convaincu qu'un programme était la pierre angulaire d'une campagne: la logique était que le candidat doit annoncer ce qu'il veut faire, comment et avec qui pour que l'électeur puisse faire un choix éclairé.
Et puis au final, Je n'y crois plus. Le problème du programme, c'est aussi qu'il enferme et qu'il n'est valable qu'à un instant T. De plus, sa fonction électorale fait qu'il va contenir des propositions "démago" (sans que ce soit péjoratif pour le coup) car elles sont destinées à une certaine cible électorale sans que leurs mises en oeuvre ne puisse voir le début d'une réalité. En plus rares sont les candidats qui n'y ajoutent pas quelques promesses qui ne relèvent pas de la compétence du pouvoir qu'ils briguent (ce qui s'appelle prendre les gens pour des cons, du coup). Aux Municipales caennaises, seul Cassevitz était sincère là-dessus.
Il y a trois exemples qui sont frappants, sur la notion de programme :
2007: Sarkozy fait sa campagne sur une libéralisation de l'économie, la loi TEPA, gagner plus etc. Sauf que un an plus tard, patatras, crise financière, c'est tout l'inverse qu'il faut faire. Sauf que le Sarko, s'il a fini par s'autoabroger, il a mis le temps car "coincé" par son programme. Au final, il a été accusé par son camp de ne l'avoir pas mis en oeuvre jusqu'au bout. Lui, estime que la crise l'a obligé à tout revoir.
2012: Je ne vais choisir qu'un exemple parmi les 385 qu'il est facile de trouver : Début 2012, Hollande promet de bloquer les prix de l'essence dans un contexte de hausse du baril à cause des spéculations des potes banquiers de STB. A son élection, la bulle s'est dégonflée et les prix descendent. Du coup, pour respecter l'esprit de sa promesse (garantir l'essence bon marché, c'était à l'époque d'avant), il est obligé de ne pas la tenir !
2017: ou plutôt décembre 2016, Fillon vient de gagner la primaire de la droite en marchant sur tout le monde avec un programme à faire passer Sarkozy pour un communiste. Programme antisocial, d'un libéralisme économique assumé... dès sa victoire se pose à lui une question : faut-il rassembler la droite derrière lui et donc infléchir son programme jugé trop à droite par la majorité de son camp (oui... c'est dingue, non ?) ou doit-il considérer qu'il a justement gagné parce qu'il promettait de ne pas infléchir et qu'il donnait 'impression qu'ils 'y tiendrait ? Il a choisi de conserver son programme et aussitôt, il a commencé à se faire taper dessus dans son propre camp: reprenez les sondages et vous verrez qu'il descend dès décembre, principalement parce que LR y a mis autant d'enthousiasme que le PS derrière Hamon.
Et pour le coup, ça ne va pas du tout plaire à FdM, mais le seul politique que J'ai entendu théoriser les limites du programme, c'était Macron début 2017, quand il "assumait" ne pas en avoir. C'est la seule fois où son discours m'a paru intéressant (la prochaine, sera son discours d'élimination au soir du premier tour le 25 avril, vers 20h20, 20h30).