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Répondre en citant le message  MessagePosté: 17 Jan 2019 20:44 
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Le monde avance en «somnambule» vers le désastre climatique, craignent les organisateurs à Davos (lapresse.ca)

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Jan 2019 00:10 
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Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Jan 2019 11:10 
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Sommes-nous prêts pour la fin du monde ? (Les chemins de la philosophie. France Culture)

L’imminence de la catastrophe serait-elle la meilleure invitation à l’action ? Pourtant, comment expliquer qu’à de rares exceptions près, en matière de réchauffement contre le réchauffement climatique, il ne se passe rien ? Aveuglement, impuissance ou jouissance de la destruction ?

Avec Cynthia Fleury, Dominique Bourg et Pierre-Henri Castel.

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Jan 2019 11:11 
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bigdudu a écrit:
François de Malherbe a écrit:
Ce qui fait éminemment avancer le débat sur le début de la fin !

Je ne vois pas trop où est le débat dans tes liens plus pessimistes et anxiogènes les uns que les autres que tu nous proposes à longueur de journée. Alors qu'ils soient au moins bien écrits est la moindre dex choses.

Tu parles de *liens* pessimistes et anxiogènes, ou *d'informations* pessimistes et anxiogènes ?
Autrement dit qu'est ce qui te dérange dans le fond, la façon d'accumuler les innombrables signes de dégradation de notre planète, ou le fond des diverses informations qui indiquent que le monde commence à changer de trajectoire ? C'est justement la multiplicité des domaines touchés (environnementaux, sociaux, politiques...) qui fait le cœur du problème.

La question, pour la poser de façon OPTIMISTE, est de regarder le problème en face. BIEN dans le blanc des yeux. Et ne pas le sous-estimer ou simplement regarder ailleurs.

Il y a deux débats, l'un concerne les spécialistes qui nous fournissent les indices : quelle fiabilité sur les prédictions? L'autre, le débat qu'on doit tous avoir, c'est quelle philosophie d'approche doit on collectivement adopter :
Je n'y crois pas on fait comme avant tout va bien, on est indestructibles ?
C'est un souci mais franchement, ça devrait le faire non ? Je vais faire du compost, tiens.
C'est un souci mais bouffons tant qu'il reste quelque chose sur la table, après nous le déluge ?
La catastrophe est au bout du chemin et on arrive au bout, il faut freiner des quatre fers pour organiser le futur et respecter ceux qui nous succèdent ?

Chacun choisit et panache comme il l'entend, l'important c'est que personne ne pourra dire qu'il n'a pas été prévenu.

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Jan 2019 11:26 
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C'est ce qui me désole... je ne crois pas à la prise de conscience tant qu'il n'y aura pas de souffrances. Peut être que quand les gens auront faim, ou froid... mais là il sera trop tard pour beaucoup.

A ce moment on verra le rapport à la violence et aux lois (cher à beaucoup), il sera certainement différent, par nécessité, faute d'anticipation.


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Jan 2019 14:47 
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François de Malherbe a écrit:
Le monde a connu un pic du ciment en 2015

Le tableau annuel de la production mondiale de ciment montre combien la transition a été brutale. Dans les années 2000, en particulier, la croissance est soutenue et exponentielle. En 2009, la production mondiale de ciment augmente de 7 % en une seule année. Mais cette tendance prend fin d’un seul coup en 2015, sans le moindre signe avant-coureur. La production mondiale de ciment poursuit son lent déclin depuis.



Juste pour la France, la plupart des bâtiments étaient construits en parpaings, mais depuis quelques années c'est la brique qui le remplace. Il faudrait voir s'il ont construit moins ou si l'on a juste changé de matériaux.


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Jan 2019 15:21 
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François de Malherbe a écrit:
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Je la connaissais mais avec Michael Jackson

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Citation:
En effet, sur Terre « les deux tiers de ce qui est construit est en béton armé, le béton armé est constitué lui-même de deux tiers de sable »


C'est la construction en béton qui doit déterminer la demande et donc la production de ciment. Or dans le béton il y a également une immense pression sur la ressource en sable. C'est celle ci qui est très préoccupante pour l'état de la planète.

Un ptit lien anxiogène quoique parfaitement objectif :
L'extraction de sable marin "Nous croyions qu'il y en aurait pour toujours"

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Jan 2019 17:10 
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l exile a écrit:
je ne crois pas à la prise de conscience tant qu'il n'y aura pas de souffrances. Peut être que quand les gens auront faim, ou froid... mais là il sera trop tard pour beaucoup.


+1

Effectivement, ça se passera comme ça, et c'est pour bientôt. (tout à l'heure à l’échelle de l'humanité)

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Merci Mo!


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Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Jan 2019 20:33 
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Une illustration concrète de ce que donne une société humaine effondrée:

Le Monde a écrit:
Au Zimbabwe, les émeutes du désespoir

En un peu plus de douze mois, les conditions de vie se sont fortement dégradées. Et au lendemain d’une grève générale de trois jours, le pays s’enfonce dans la crise.

Par Jean-Philippe Rémy

Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Magasins pillés, blessés, morts, armée déployée dans les quartiers et, toujours, une économie sur le point de suffoquer faute de dollars : au lendemain d’une grève générale de trois jours, le Zimbabwe contemple, vendredi 18 janvier, les décombres de ses espoirs. Depuis la chute de Robert Mugabe, en novembre 2017, le pays avait eu des raisons de croire au changement, au renouveau promis par le nouveau chef de l’Etat, Emmerson Mnangagwa.

En un peu plus de douze mois, les conditions de vie se sont dégradées. L’essence a commencé à manquer ; les rares entreprises encore en activité ont progressivement fermé. En décembre 2018, l’inflation s’établissait à 42 %. Même la bière devenait plus difficile à trouver. L’annonce que le Zimbabwe allait, pour se tirer d’affaire, remettre en circulation une monnaie nationale n’a trompé personne. Au mieux, le pays pourrait adopter le rand sud-africain ; au pire, retourner au dollar zimbabwéen, ce qui l’exposerait à la tentation irrépressible d’imprimer massivement des billets, relançant le phénomène d’hyperinflation de 2008-2009 qui avait conduit à l’abandon de cette monnaie exprimée en centaines de milliers de milliards sans la moindre valeur, sur la fin.

Les carburants les plus chers au monde
Mais le coup de grâce est venu lorsque le président, Emmerson Mnangagwa, a annoncé dimanche 13 janvier une augmentation du prix de l’essence (diesel passant de 1,36 à 3,11 dollars/litre, super passant de 1,24 à 3,31 dollars/litre). Ces prix, déjà les plus élevés au monde, ne tiennent pas compte d’un autre facteur : ils sont exprimés en dollars « réels », c’est-à-dire payés en coupures physiques de la monnaie américaine.

Or, les Zimbabwéens n’en possèdent pratiquement plus et n’ont pour accomplir leurs transactions que des « bond notes » (sortes de bons du Trésor) ou de l’argent électronique. Leurs dollars ne sont pas des dollars, mais des représentations qui valent actuellement trois à quatre fois moins que les billets verts. Et pourraient encore se dévaluer. A ce stade, il faut imaginer qu’un litre d’essence se vend en réalité – même si cela est interdit – à plus de douze dollars (plus de dix euros).

Cette augmentation a eu lieu alors que les pénuries avaient déjà rendu la vie impossible et déclenché un grand mouvement de protestation dans la rue. Le taux de chômage se situe à 90 %, les importations chutent, faute de devises. Elever ainsi le prix du carburant signifie que la plupart des Zimbabwéens ne peuvent presque plus se déplacer, faute de pouvoir payer les trajets en « kombis » (taxis collectifs) ou faire le plein de leur véhicule. Les voitures, pour ceux qui en possèdent, ont fréquemment été transformées en boutiques itinérantes, vendant dans le coffre des habits, des petites choses bon marché, ou des plats cuisinés à la maison et vendus à l’assiette le long des routes. Ils n’auront désormais plus cette possibilité.

Du désespoir dans l’air
Parallèlement, une petite élite continue d’aller manger des crevettes géantes dans les restaurants tapageurs de Harare ou fait ses courses dans les centres commerciaux de luxe du nord de la capitale, jettant en passant un coup d’œil aux derniers modèles de grosses voitures de luxe du concessionnaire BMW. Ceux qui ont des Porsche les ont prudemment laissées au garage. Il y a du désespoir dans l’air. Et de l’émeute.

Aussitôt après son annonce sur le prix du carburant, le président Mnangagwa s’est engouffré dans un jet privé – les deux derniers avions de la compagnie nationale sont cloués au sol – avec sa délégation, et mis une bonne dizaine de milliers de kilomètres entre lui et les problèmes nationaux, entamant un long voyage qui a commencé à Moscou. C’est depuis la Russie qu’il a annoncé, plein d’optimisme, être en train de finaliser des emprunts pour donner une bouffée d’oxygène au Zimbabwe, et s’est étrangement ridiculisé lors d’une conférence de presse avec un Vladimir Poutine glacial en affirmant qu’il était son « grand frère » et qu’il fallait qu’il « tienne la main du Zimbabwe ».

Son parcours devait l’emmener ensuite au Kazakhstan, en Biélorussie, en Azerbaïdjan, avant de terminer au Forum de Davos, en Suisse. En 2018, il avait été la star de la réunion d’investisseurs, arborant son écharpe aux couleurs du Zimbabwe comme la bannière d’un pays faisant alors figure de magnifique opportunité. Cette année, il représentera un pays au bord de l’effondrement, et où l’armée tire sur la population.

« Violences aveugles »
Avant d’arriver dans les Alpes, la réalité du Zimbabwe s’est rappelée à son souvenir. C’est depuis l’étranger qu’il lui a fallu commenter, sur Twitter, les effets de la grève générale lancée dès le lendemain de son départ par la ZCTU, la centrale syndicale zimbabwéenne, afin de protester contre cette mesure « provocatrice qui va ajouter encore plus de misère à la souffrance des classes laborieuses. » Emmerson Mnangagwa dénonçait les « violences aveugles ».

Son message n’a pu être lu que par les curieux à l’étranger, puisque dans le même temps, Internet était coupé à l’échelle du pays. Puisque presque personne n’est employé au Zimbabwe, en quoi consiste une grève générale ? Les deux mots pour désigner ce mouvement (« stay away, shutdown ») correspondent plutôt au concept de « ville morte » : les activités sont paralysées. Personne ne circule, personne ne manifeste, chacun reste chez soi.

Les rues de certains quartiers proches des grandes villes sont devenues, cependant, des lieux à manifestations désordonnées. Des pillages ont commencé. Qui œuvrait ? Un observateur estime que dans la foule de jeunes en colère se sont glissés des « agents provocateurs » (en français) pour créer le chaos. D’autres sources pointent la participation aux violences des jeunes de la ZANU-PF, le parti au pouvoir. Le siège du principal parti d’opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), a du reste été incendié, puis mis à sac. En deux décennies de répression et de violences infligées au MDC, cela n’était jamais arrivé.

Passages à tabac acharnés
Des pillages ont eu lieu surtout dans les quartiers périphériques, ou modestes, ou encore dans le centre de Bulawayo. Des axes routiers ont été bloqués. C’est alors qu’a démarré la campagne de répression. Et elle n’a pas pris fin avec la conclusion du mouvement de grève, mercredi soir. Des policiers en armes gardent les stations-service ou les supermarchés encore ouverts. Dans les hôpitaux, les membres de l’Association des médecins pour les droits de l’homme ont établi un premier décompte à l’échelle du pays : soixante-huit blessés par balle. Cinq personnes seraient déjà décédées. Ce chiffre est appelé à être affiné, et à gonfler, dans les jours à venir.

Les causes des autres blessures, telles que les relève l’Association des médecins, décrivent en creux le niveau de violence des derniers jours de répression, avec des plaies infligées par des « objets tranchants, des coups de bottes, des bâtons ». Les rares images montrent des passages à tabac acharnés menés par des hommes en uniforme. Des témoignages recueillis avec difficulté dans les environs de Harare et de Bulawayo, de Gweru (mais d’autres villes de province ont subi le même sort), parlent de déploiements de soldats dans les quartiers populaires où la répression a été menée à l’aveugle. Poussés par la faim dans la rue à la recherche de pain, des hommes et des femmes surpris par des patrouilles de soldats ont été battus férocement, par des groupes armés de « sjamboks » (fouets) ou de gourdins. Dans certains quartiers considérés comme des bastions du MDC, comme Chitungwiza, la grande ville satellite près de Harare, des soldats ou des policiers sont entrés dans les maisons, tirant des gaz lacrymogènes, bastonnant les habitants au hasard.

Agents des services secrets
A Kadoma, par exemple, une petite ville du Mashonaland occidental, un blogueur s’est terré chez lui, tremblant de voir des hommes en uniforme faire irruption dans sa maison, écoutant les cris dehors, les tirs. Il témoigne anonymement et a découvert que, dans son voisinage, un homme est tombé sous les balles de l’armée ou de la police. Une autre source, dans un township près de Bulawayo, parle d’un autre mort à proximité de son domicile : un vieil homme qui a succombé à une asphyxie après un tir de lacrymogène dans sa chambre, en pleine nuit.

Qui sont-ils, ces hommes en uniforme impliqués dans de telles opérations ? Certaines sources bien informées affirment qu’il s’agit d’agents des services secrets, l’Organisation centrale de renseignement (CIO), mais rien ne permet de le vérifier. Ce d’autant que l’organisme a été d’abord marginalisé à l’arrivée au pouvoir d’Emmerson Mnangagwa, suspect de sympathies pro-Mugabe. L’ex-président avait assis son contrôle du pays sur plusieurs piliers, dont la police et la CIO, plus que sur l’armée. Le coup d’Etat de novembre 2018, savamment mené par les militaires, qui ont porté Emmerson Mnangagwa au pouvoir, a alors été accompagné par un reformatage des rapports de force au sein des organes de sécurité.

Lorsque les élections générales, au mois d’août 2018, ont tourné à la contestation, ce sont des unités de l’armée qui ont ouvert le feu sur des manifestants du MDC qui, jusque-là, n’avaient fait que brûler un pneu ou deux en clamant la victoire de leur candidat, Nelson Chamisa – Emmerson Mnangagwa a remporté cette élection dans la tension. Il y avait eu six morts. Aujourd’hui encore, le pouvoir feint de s’interroger sur l’origine des ordres qui ont conduit à utiliser des armes automatiques et déployer des blindés légers dans le centre de la capitale. Emmerson Mnangagwa a-t-il été dépassé par les militaires, qui forment la colonne vertébrale du pouvoir ? Le vice-président, le général Constantino Chiwenga, était-il aux commandes à Harare ce jour-là ?

Violences « coordonnées par l’opposition »
Ces derniers jours, en l’absence du chef de l’Etat, c’est en tout cas ce dernier qui dirige le pays. Il reste à établir le bilan des troubles mais, d’ores et déjà, il semble que plus de mille arrestations ont eu lieu. La plupart sont la conséquence de rafles dans les quartiers supposés contestataires, avec des hommes et des garçons – parfois mineurs – enlevés chez eux et conduits dans des postes de polices bourrés à craquer de détenus. Evan Mawarire, le pasteur contestataire qui avait défié Robert Mugabe en 2016 et lancé la mode du drapeau national porté en cape en signe de protestation, a été arrêté lui aussi. Il est à présent poursuivi pour « subversion », alors qu’il était simplement à la maison, avec sa bible et son téléphone dont la connexion Internet avait été coupée.

Des responsables du MDC semblent aussi avoir été interpellés ou se cachent. Il est trop tôt pour savoir au juste si le parti d’opposition sera inquiété après cette séquence de violences à laquelle il ne s’est pas associé. Mais la ministre de l’information, Monica Mutsvangwa, a d’ores et déjà déclaré à la télévision nationale que ce qui était à l’œuvre au Zimbabwe relevait du « terrorisme », et que les violences étaient « bien coordonnées par l’opposition ».

Le secrétaire général d’un petit parti, le Mthwakazi Republic Party (MRP), a été tué par balles par les forces de sécurité chez lui, « sous les yeux de ses enfants » se désolent ses proches. Il venait de demander aux hommes en uniforme de cesser de tirer des gaz lacrymogènes dans les maisons, mettant des personnes en danger dans le quartier de Cowdry Park, à Bulawayo. Le MRP dénonce le fait que des hommes de la CIO, « revêtent des uniformes de la police et vont donnent l’assaut sur des maisons ». « Un régime qui en arrive au point d’ouvrir le feu sur des résidents non armés est sur le point de perdre le pouvoir », veut croire le MRP.

Un système répressif bien rodé
Le passé, au Zimbabwe, prouve malheureusement le contraire. Le maillage à l’échelle du pays par les services de renseignement, mais aussi la police et l’armée – de nombreux militaires ont été déployés dans les provinces dans le cadre d’une opération en faveur de l’agriculture –, a permis d’organiser les vagues de répression à partir des années 2000, lorsque le pouvoir de l’ex-président Mugabe se jugeait menacé par le MDC. C’est dire si le système répressif est rodé pour écraser le Zimbabwe urbain, celui où bouillonne la contestation face au parti au pouvoir, la ZANU-PF, tandis que les campagnes sont jugées plus dociles, car mieux surveillées et plus susceptibles de subir des mesures de rétorsion ciblées en cas de sympathies pro-opposition trop nettes.

Même si le mouvement « ville morte » s’est terminé mercredi, le Zimbabwe ne revient pas à la normale. Des militaires patrouillent toujours dans les quartiers. Internet a été de nouveau coupé. Le bilan des premiers jours n’est pas établi encore avec certitude. Patiemment, un responsable de la Commission des droits de l’homme du Zimbabwe tente de joindre ses contacts dans les provinces pour dresser un portrait plus détaillé des violences.

L’interruption d’Internet et la difficulté pour passer des appels sur les mobiles ont empêché la circulation des informations. Internet n’a du reste été rétabli que pendant moins de vingt-quatre heures, jeudi. C’est que la coupure avait aussi un effet déstabilisant : une grande partie de l’économie en difficulté du Zimbabwe passe à présent par des transactions électroniques. Les derniers employés salariés du pays sont ceux du gouvernement, et reçoivent leur salaire en monnaie électronique virtuelle, fabriquée comme si une machine à imprimer des billets dématérialisés fonctionnait à plein régime.

Faute d’Internet, le Zimbabwe est condamné à s’arrêter totalement. Il est impossible de payer, notamment, pour obtenir de l’électricité. Mais une autre déflagration menace le pays : si cette montagne de dollars électroniques devait s’effondrer, le Zimbabwe entrerait dans une dimension plus grave encore de la crise.

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Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Jan 2019 20:50 
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Angus a écrit:
l exile a écrit:
je ne crois pas à la prise de conscience tant qu'il n'y aura pas de souffrances. Peut être que quand les gens auront faim, ou froid... mais là il sera trop tard pour beaucoup.


+1

Effectivement, ça se passera comme ça, et c'est pour bientôt. (tout à l'heure à l’échelle de l'humanité)

C'est la thèse d'Yves Cochet, qui s'appuie sur le philosophe Günther Anders (à partir de 10'). (Pour Karibou, dans cette interview de décembre 2017, il nomme le Zimbabwe comme cas d'Etat effondré).
A écouter en intégralité pour les néophytes de la notion de collapsologie.


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(Notons l'anticipation de la démission de Nicolas Hulot).

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Le Zimbabwe, malheureusement, ne s'est pas effondré, il n'a jamais vraiment décolé.
C'est un des pays les plus pauvre du monde depuis longtemps.Et évidemment les coups d'état...là c'est typique d'un régime qui tire un coup de semonce, avant, dans quelques mois ou années se faire détroner par d'autres qui auront su s'organiser.
L'article a trop rien à voir avec la perte de matières première et la dégradation de la planète si ce n'est que la nouvelle Rhodésie a eu des tonnes de diamants, mais est toujours pauvre.Et de montrer que le sport national africain est un fléau pour ce continent.


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François de Malherbe a écrit:
(Notons l'anticipation de la démission de Nicolas Hulot).


Quoi?
Ils savaient et ne t'ont rien dit?
:?:


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Le Zimbabwe est actuellement dans une situation critique, où il n'assure pas les besoins de base de sa propre population par des services encadrés par la loi : eau, alimentation, logement, habillement, énergie, sécurité...) --> c'est un Etat effondré, à l'instar de la Somalie, du Yémen ou du Venezuela...
Sans être devin, et en raison des contractions énergétiques, je mise prochainement sur des Etats comme le Mexique (vite, le Mur !!), l'Algérie ou l'Egypte, ce qui va poser de sacrées problématiques en termes de flux migratoires.

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