Mercadal : « Le 4-3-3, système que j’aimerais employer »Si les hommes arrivent au compte-gouttes au SM Caen, Fabien Mercadal sait où il veut aller. Le technicien, qui va découvrir la Ligue 1 cette saison, ne souhaite pas pour autant gommer les traces du passé, autant le sien que celui du club. Entretien avant la première opposition amicale, ce samedi (17 h 30) face à Concarneau (National) à Arzon.
Le SM Caen a posé ses valises à Arzon (Morbihan) mercredi et restera en stage jusqu’au 20 juillet prochain. Au programme, une intense préparation physique qui se poursuit et de l’introduction petit à petit de schémas de jeu sur le terrain. Sous la chaleur bretonne, Fabien Mercadal aura l’occasion, ce samedi après-midi (17 h 30) à Arzon, de s’offrir un premier aperçu des forces en présence.
Face à Concarneau (National) et au cours d’une opposition où le temps de jeu de chacun sera limité à 45 minutes, les trois premières recrues (Zelazny, Ninga et Tchokounté) auront la chance de se montrer à leur nouvel entraîneur. Principe Oniangué, pour sa part arrivé plus tardivement, a simplement rejoint le groupe dans le Morbihan ce vendredi après-midi et devrait être juste pour y participer. Fabien Mercadal, après légèrement plus d’une semaine d’entraînements, fait déjà un premier point pour Ouest-France.
Fabien, vous êtes en stage à Arzon depuis mercredi. Quel regard portez-vous sur cette préparation ?
Déjà, c’est un endroit magnifique. Presque aussi beau que Caen (sourire). Plus sérieusement, on est dans de bonnes conditions. On travaille beaucoup, entre la préparation athlétique et le terrain. On profite d’avoir les garçons sous la main pour faire les deux. Mais pour l’instant, l’état d’esprit est très intéressant. Parfois, c’est compliqué, parce que les séances sont longues, mais ça n’abandonne pas.
Le rythme est donc intense.
Oui, on est sur deux heures par séance, à raison de deux par jour. Mais tout ne se passe pas uniquement sur le terrain, on a encore des parties musculation et gainage qui prennent du temps. Certains garçons, qui sont rentrés avec un surplus de masse grasse, s’entraînent même trois fois par jour. On ajoute pour eux une séance à 7 h le matin, pour les faire fondre. C’est le cas dans tous les clubs. On les réajuste simplement, tout le monde est sérieux, c’est bien. On a un staff compétent et étoffé d’un point de vue athlétique, des personnes autour de nous, comme l’intendant ou le team manager, qui nous aident. C’est une belle équipe, ça donne de la force.
Des activités de groupe sont au programme du stage ?
Pour l’instant, non. Nous soufflons un peu, avec notre premier après-midi de repos aujourd’hui (hier). On veut emmagasiner un maximum de fraîcheur pour l’opposition. Dimanche, ce sera thalasso avant de réattaquer très fort lundi matin. On prendra le temps, la semaine prochaine, de rassembler tout le monde autour d’une activité nautique.
De sorte à fédérer le groupe ?
C’est déjà bien avancé, je trouve. Les garçons se respectent et on sent que certains ont du caractère, ce qui n’est pas pour me déplaire. Il faut que quelque chose naisse, mais j’ai des bonnes ondes. C’est tout neuf, c’est vrai, mais j’ai aussi connu, ailleurs, des débuts de saison où je ressentais autre chose. Là, personne n’abandonne et je ne regrette pas ma décision, de ne pas faire de loft. Les concernés se sentent respectés et s’investissent au moins autant que les autres. Tout le monde est gagnant.
Quelles relations avez-vous l’habitude d’entretenir avec vos joueurs ?
Dès l’instant où ils sont axés à servir le projet de jeu et le collectif, j’ai de l’affection et donc une proximité se crée. Mais je peux aussi être très tranchant, quitte même à en abandonner s’ils sont perdus pour le collectif. Je suis proche de mes joueurs, c’est vrai, mais je les juge sur leurs compétences.
Même Malik Tchokounté qui confirme une fidélité entre vous depuis Dunkerque ?
Si Malik a signé chez nous, c’est parce qu’il est bon. Vraiment. Il sort d’une saison de Ligue 2 à douze buts. Ludovic Ajorque a signé à Strasbourg pour quelques millions, et il n’est qu’à deux buts de plus l’an dernier. Nous, on a eu Malik pour pas grand-chose. J’aime travailler avec des joueurs avec lesquels j’ai déjà bossé mais si Malik est là, c’est pour son profil et pour ses compétences.
Des hommes arrivent. Et dessinent plus précisément pour votre projet de jeu ?
Mon projet de jeu, je l’ai depuis le départ. Dans mes précédentes expériences, j’ai beaucoup évolué en 4-3-3. C’est le système que j’aimerais employer ici. Le 4-2-3-1 est une solution de secours. Mais l’idée, c’est d’avoir constamment un milieu renforcé, mettre de l’intensité, récupérer le ballon le plus vite possible et le conserver le plus longtemps. Sans prétention, c’est ce qu’on va tenter de faire. En ayant conscience qu’il y aura aussi des moments où il faudra défendre parce qu’on tombera sur meilleur. Peut-être dès le premier match (à Paris, le 12 août) d’ailleurs (sourire). On doit être capable de bien défendre et de se projeter. D’où l’arrivée de Casimir Ninga, qui nous apporte de la vitesse et de la profondeur, et de Prince Oniangué, qui va ajouter de l’expérience à une équipe qui en manque. Il y a des jeunes plein de fougue, encadrés par des garçons un peu plus expérimentés. J’estime que ça peut faire un bon mélange. Parce qu’il faut être caméléon pour gêner toutes les équipes qu’on affronte.
Les matches amicaux vont alors servir à appuyer votre idée ou faire office de laboratoire ?
Très honnêtement ? Les deux (sourire). Je découvre encore des garçons, il faut être honnête. Je ne connaissais par exemple pas le petit Marega (néo-professionnel), à qui je détecte quelques polyvalences. Forcément, on tâtonne, on cherche mais on veut, quoi qu’il arrive, servir notre projet de jeu.
C’est dans cette optique que vous abordez l’opposition face à Concarneau ?
On la prend très au sérieux. Ce sera le cas pour chacun de nos matches. Mais aucun joueur n’aura plus de 45 minutes de temps de jeu, demain (ce samedi). Il y aura deux équipes distinctes. Prince (Oniangué) vient de nous rejoindre à Arzon, il y a donc très peu de chance qu’il y participe mais il fera partie des groupes de travail. Il a fait une préparation avec son ancien club. On veut le jauger, voir où il en est pour pouvoir le lancer sur le match contre Le Havre (le 20 juillet, 18 h 30 à Vire).