Imaginons que la France batte Israël.

Et puis tout le monde sait qu'une grande partie de la victoire de 1998 s'est construite sur les ruines de ce 17 novembre 1993.

C'est vrai.

Mais avec une victoire contre Israel, on était large.


Avec ce scénario, la France termine en roue libre au Parc face à une Bulgarie éliminée; en effet, la semaine précédente, la Suède, en prenant un point en Autriche a rejoint la France en tête à 15 points et hors de portée des bulgares. Français en roue libre, bulgares démotivés, à part l'expulsion de Stoitchkov en première mi-temps pour geste d'humeur, ça se termine sur un vilain 0-0.

Du coup, le sélectionneur Gérard Houiller est prolongé en décembre jusqu'en 1998 pour bien préparer la Coupe du Monde en France. Au printemps 1994, en parallèle des matchs de préparation pour la Coupe du Monde, dont un Italie-France à Naples, il réactive l'équipe de France A', avec des joueurs comme Warmuz, Barthez, Deguerville, Ngotty, Leboeuf, Colleter, Mahé, Ferri, Laigle, Gava, Gnako, Cocard, Gravelaine, Djorkaeff, Zidane, Loko ou Assadourian.

La France, pour cette Coupe du Monde est dans le groupe B, avec le Cameroun, la Russie, et surtout le Brésil. Elle part avec les 22 joueurs suivants :
Lama, Martini, Barthez, Blanc, Lizarazu, Petit, Angloma, Di Meco, Boli, Roche, Desailly, Le Guen, Deschamps, Sauzée, Guérin, Pédros, Martins, Papin, Cantona, Ginola, Loko, Djorkaeff.

L'équipe-type :
Lama- Di Meco, Blanc, Roche, Boli, Angloma - Desailly, Deschamps, Le Guen - Ginola, Papin, Cantona

Le 19 juin, au Rose Bowl de Pasadena : Cameroun-France : 2-1
Doublé d'Omam-Biyik contre un but de Papin

Le 24 juin à Pontiac, dans le Michigan : Russie-France : 3-2
Triplé de Salenko (sur trois passes de Mostovoi), et buts français de Blanc et Djorkaeff

Pression avant le match contre le Brésil du 28 juin pour finir dans les meilleurs troisièmes.
Trop de pression sans doute car deux jours avant le match, un journaliste de l'Equipe publie les détails d'une altercation entre joueurs parisiens et joueurs marseillais. David Ginola est identifié comme la taupe sur fond de contestation de la hiérarchie dans laquelle il n'acceptait déjà pas d'être dépassé par Papin et Cantona et voit en plus Djorkaeff entrer à sa place. Ginola est exclu du groupe, "un crime contre l'équipe" d'après Houiller. En solidarité, plusieurs joueurs (les parisiens) refusent de s'entrainer et restent dans le bus.

Heureusement, le temps que les journalistes accrédités trouvent un téléscripteur pour informer la réaction à Paris, la une de l'Equipe est déjà imprimée.
L'épisode ne change rien, les brésiliens ne font qu'une bouchée de l'équipe de France : 3-0. Ils font même rentrer leur plus jeune attaquant, un grand avec des dents de lapin.

Le sélectionneur des espoirs, Raymond Domenech fustige l'épisode du bus et son image déplorable, la mauvaise gestion des personnalités de l'effectif, les guerres entre parisiens et marseillais et l'aveuglement d'un coach dépassé.

Ce vibrant discours lui permet d'être désigné sélectionneur de l'équipe de France jusqu'en 1998, pour préparer la Coupe du Monde.
Après un Euro 96 cahin-caha, l'Equipe de France sera piteusement éliminée de sa Coupe du Monde, aux tirs au but contre le Paraguay.

Le foot français va mal.

L'équipe-type :
Lama- Di Meco, Blanc, Roche, Boli, Angloma - Desailly, Deschamps, Le Guen - Ginola, Papin, Cantona

A 12, c'est forcément plus simple !

Ou on gagne la Coupe du monde 94. C'est possible aussi quand on voit le parcours de la Suède (avec un formidable Andersson) et de la Bulgarie.

A 12, c'est forcément plus simple !

C'est un peu le principe. Quand Jeanne Moreau ou Simone Signoret sont mortes, je doute qu'on ait mis une photo récente.