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the pleurnicheuse a écrit: - Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Yann Karamoh après son agression filmée : « Il m'a tabassé, c'est à vie » Yann Karamoh, ancien espoir du foot français, est réapparu, en début de semaine, sur les réseaux sociaux dans une vidéo violente. Son agresseur a été condamné à deux ans de prison mercredi par les juges du tribunal de Nanterre. L'ex-attaquant de l'Inter Milan espère, lui, reprendre vite le cours d'une carrière contrariée.
Il promène dans le dos de son tee-shirt un Bugs Bunny rigolard et sur le devant un slogan, « trouble-maker », qui se traduit par « fauteur de troubles ». Quand on lui fait remarquer que vu ses antécédents de joueur dissipé, ce n'est pas forcément un motto à exhiber au tribunal correctionnel à Nanterre (Hauts-de-Seine), il met la main devant sa bouche : « j'ai pas tilté, c'est juste un ami qui a une boutique qui fait ça. »
Il est ainsi Yann Karamoh, nonchalant et insouciant, capable deux jours après avoir été suspendu par les Girondins de Bordeaux pour une altercation de vestiaire, de se filmer, à Paris, en pleine chauffe de carte bancaire dans un magasin, alors qu'il n'est pas interdit d'entraînement. « Je n'ai pas toujours eu la tête sur les épaules, plaide-t-il, ni fanfaron, ni culpabilisé. Mais comme trop longtemps on m'a laissé faire... » Un jour où il avait encore oublié l'heure, le bus du Stade Malherbe de Caen, son club formateur, fit un détour pour le récupérer à domicile, car le gamin était catalogué fort doué et fort utile.
Son agresseur condamné à deux ans de prison, dont 20 mois ferme
De partout, Inter Milan, Bordeaux, Parme, Istanbul, un mot qui ressemble à de l'espéranto revient : « attachant ». Certes, son itinéraire est jalonné de peccadilles, d'horaires mal respectés, de mots de trop, mais rien de rédhibitoire. À 23 ans, il a fréquenté toutes les équipes de France de jeunes, parfois avec un temps d'avance sur son âge. « J'ai toujours l'ambition de toucher une équipe nationale », annonce-t-il.
Et si son tee-shirt s'est retrouvé en comparution immédiate mercredi, c'est aussi avec sa gueule cassée, sinus fracturé, pommettes enfoncées, mâchoire amochée, vision troublée, qu'il s'est présenté, victime d'un « supplice » dixit son avocat, Me Khalid Ouadi. Yann Karamoh a vu, en fin de journée, son agresseur présumé, Dylan D., condamné à deux ans de prison, dont 20 mois ferme, pour des faits de « violence avec usage ou menace d'une arme, suivie d'incapacité supérieure à 8 jours, en récidive ».
À la base, une soirée à deux, dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine). Fiti - c'est un diminutif - invite Yann. Fiti a annoncé à Dylan, qui semble être son compagnon favori, qu'il serait bien qu'il couche ailleurs, car elle héberge sa « copine Laureen ». Fiti a une notion personnelle de ce que peut être son couple : « Officiellement, il n'est pas mon petit ami, mais dans la forme ça l'est, il y a une ambiguïté à poser les bases de notre relation ».
Pour son domicile, Dylan donnera deux autres adresses aux enquêteurs, dont une où il semble bien avoir une régulière. « Ils sont en couple plus ou moins libre, plaidera son conseil, Me Lisa Diego Rodriguez. Ce n'est pas à nous de juger. » Yann Karamoh va se retrouver vilipendé sur les réseaux sociaux et accusé d'« adultère ». Car au petit matin, 7h à peine passées, mu « par un pressentiment », Dylan, sonne et re-sonne, toque puis cogne à la porte, dont il a les clés, mais qu'il ne peut ouvrir, puisque d'autres clés sont déjà engagées dans la serrure.
« Il avait une arme blanche dans une main, il me tabassait avec l'autre, c'était une déferlante »
La suite est en partie filmée par Dylan. On le voit insulter, haranguer un Yann Karamoh suppliant, pleurant. La victime est sortie de la salle d'audience quand la cour a visionné les images dans un silence spectral. « Il exhorte son bourreau d'arrêter », résume Me Ouadi. Des images sont manquantes, celles où il aurait frappé, lors de deux salves. Le témoignage de Fiti, les traces de sang relevées par les policiers et les constatations des médecins attestent des faits. « Il avait une arme blanche dans une main, il me tabassait avec l'autre, c'était une déferlante », assure la victime. Déjà condamné à deux reprises pour des violences, l'agresseur présumé est décrit comme « quelqu'un de tranquille, son geste l'a dépassé », tente Me Lisa Diego Rodriguez.
Son client, grand colosse, tee-shirt noir, main bandée - « mais j'ai une plaque dans la main et je me fais toujours mal » -, hurlait dans la vidéo de samedi matin. Dans le box vitré, mercredi après-midi, il se fait quasiment inaudible, marmonne, déglutit. Il demande pardon, sanglotant, sans pour autant avouer. « J'aurai pu tout éviter depuis le départ. » Il évoque une bagarre à deux, « une colère qui a démultiplié (sa) force quand (il a) vu un homme à (sa) place », une Fiti qui essaye de les retenir. Yann Karamoh, qui jure avoir été surpris dans un sommeil solitaire, n'a pas vraiment cherché le regard de son adversaire d'une nuit, tête souvent baissée, mains frottant son cou, mal à l'aise. « Il m'a tabassé, c'est à vie. J'aurais aimé qu'il le reconnaisse. »
Karamoh à la recherche d'un nouveau club en Europe occidentale
L'affaire aurait pu se régler entre eux. Mais la publication, vite virale de la vidéo, l'a empêché. « J'ai une fierté, une famille, je suis un homme. C'est important de rétablir la vérité, il se pavane, il sort une mauvaise version », justifie le joueur, prêté par Parme au club turc de Fatih Karagümrük SK lors de la saison écoulée. « Il (Dylan D.) n'est pas seulement fier d'avoir massacré une personne allongée sur un lit, entonne Me Khalid Ouadi, il s'est fait un footballeur, il l'a revendiqué. » Le juge a voulu savoir pourquoi l'image devait sanctifier l'acte. Dylan D. a bredouillé : « Pour montrer que je ne mentais pas sur sa présence ». Il aurait transmis les images à des amis, qui les auraient mises en ligne.
Le lendemain, à l'hôpital Béclère de Clamart, des proches de Dylan D. auraient approché la famille de Yann Karamoh, pour savoir s'il n'y avait pas moyen de s'arranger.
Yann Karamoh, sous contrat avec Parme jusqu'en 2023, cherche un nouveau club en Europe occidentale. Il se serait passé de quelques coups et d'une sale pub virale. « Il y a toujours eu trop de choses qui ont été dites et qui ne sont pas moi », conclut-il.
_________________ Quand c'est la bordelaise, c'est celle qui te borde et qui baise !
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