Qui est Gilles Sergent, le nouveau président du Stade Malherbe ?Le PDG de Récréa, deuxième gestionnaire de centres nautiques en France, prend la barre du club de Caen, dont il est actionnaire depuis 2000. Portrait.
À deux jours d’affronter le Paris Saint-Germain dans un match décisif pour rester en Ligue 1, le stade Malherbe de Caen a depuis, ce jeudi 17 mai, un nouveau président : Gilles Sergent, 58 ans, succède à Jean-François Fortin. Le nouveau dirigeant était déjà dans la maison depuis 2000. Il était l’un des treize actionnaires majoritaires, présidait le conseil de surveillance et était déjà l’un des cinq membres du directoire qui dirige le club autour du président.
Du Pas-de-Calais à la Normandie :
Gilles Sergent se défend d’avoir mené la fronde qui a abouti à écarter l’ancien président, Jean-François Fortin. « La qualité des échanges entre treize chefs d’entreprise, dirigeants bénévoles, a toujours été une force ici. Avec une organisation confirmée, le club est apaisé. On a travaillé en interne sur le mode de fonctionnement, on a bien échangé. Le ciel est bleu, la mer est calme ! » disait-il il y a quelques semaines.
Pas fier, toujours un petit sourire au coin des lèvres, abordable, le chef d’entreprise, père de trois enfants, est un Ch’ti né à Hesdin (Pas-de-Calais), le 30 juin 1959. « Un battant », selon le député Alain Tourret, son ami. Gilles Sergent a beaucoup développé la société Récréa dans laquelle il entre en 2005. Le délégataire de service public pour la gestion des piscines et centres nautiques a bien grandi depuis les premiers bassins en 1989, créés par des professeurs de sport place Courtonne, dans le centre de Caen, pour apprendre à nager aux enfants.
Aujourd’hui, le groupe de 1 050 salariés est le deuxième opérateur français, gérant pour les villes et agglos soixante centres nautiques en France et outre-mer (un chiffre qui a doublé en cinq ans) pour 6 millions d’usagers, 20 000 abonnés par an et un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros. Il vient d’inaugurer son nouveau siège (2,5 millions d’euros) à Saint-Contest aux portes de Caen.
« Intelligent et naturel » :
Vianney de Chalus, président de la chambre de commerce et d’industrie de Normandie, loue « l’entrepreneur. Il est intelligent, naturel. Ce n’est pas un institutionnel. Et il a une belle boîte » .
Avant les centres nautiques ludiques auxquels Récréa ajoute fitness et spa pour la remise en forme et le bien être, le passionné de sport est d’abord entré chez Soficham (société financière Chambily) fondée par Guy Chambily, ancien président… du Stade Malherbe. Entré comme directeur, Gilles Sergent devient président du directoire de Soficham, groupe de 650 salariés, qui distribue, loue et assure la maintenance de véhicules industriels.
Chambily et Sergent s’éloignent quand ce dernier entre au Medef. Gilles Sergent préside le Medef du Calvados de 2003 à 2010, puis le Medef de la Normandie réunifiée en 2017. Il en est membre du conseil exécutif à Paris. Au lendemain de son élection à la tête du syndicat patronal, il dit vouloir « porter l’élan normand, cette foi en la Normandie. C’est l’une des régions fusionnées qui a une vraie dynamique. Elle a pris une nouvelle dimension ». Une ambition qu’il peut avoir pour le club de football phare de la Normandie.
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