Isaac a écrit:
Oui c'est exactement ce que je dis, tu es conspirationniste littéralement.
Si ça te chante d'utiliser des termes fourre-tout créés par des officines de marketing politique, alors si tu veux. Donc le Normand Torreton est conspirationniste, lui qui prête sa voix ? Complice de conspirationnisme ? C'est à inscrire dans le Code civil ?
Mais je pense plutôt que, client, tu remets une pièce dans le juke-box alors je vais te gâter ; coquin, va
.
Ce mot "conspirationniste" est fascinant car il n'arrive toujours pas à prendre un autre sens que "révélateur de l'ignorance de celui qui le brandit".
Tout est complot, tout est conspiration. Le matin je me lève et la pluie qui tombe, le réveil en panne et mon gamin qui ne veut pas aller à l'école conspirent à me faire débuter la journée du mauvais pied.
Des années de cours d'histoire devraient enseigner que toute politique est une succession permanente d'intrigues, de complots pour la possession du pouvoir. Un peuple qui refuse même de comprendre le concept est un peuple qui a abdiqué le pouvoir. Et c'est exactement ce que provoque l'abandon de sa souveraineté. Tout ceci est absolument normal, cliniquement parlant, rassurez-vous. Logique selon le processus en cours. L'esclave finit par oublier ce qu'est la liberté, il en rêve comme d'un sentiment diffus de quelque chose qu'il faudrait inventer mais qui ne lui manque pas vraiment. Le matraquage idéologique des quarante dernières années a fait oublier à certains hommes des instincts millénaires. Comme celui de leur intérêt et la connaissance des intrigues de la vie, notamment comment se meuvent ses prédateurs. Tous les méchants, tous les dangers que l'on percevait intuitivement sont rencontrés dans un jeu vidéo ou une série, un film désormais. Le conte ne sert plus à l'éducation mais à la distraction. Valeur devenue alpha et oméga. Quiconque produit un énoncé qui m'est agréable est mon pote et je le like. Celui qui me gâche ma jouissance est l'autre, le mauvais. À la fin on retourne au monde de oui-oui et tout le monde copule dans la joie universelle. La réalité dans toute sa virtualité. À quoi bon se dessiner une existence puisqu'on peut ne rien faire d'autre que jouir et s'amuser et que c'est drôlement chouette, pirouette, cacahouète ?
Le complot, la conspiration sont l'essence de la vie (on peut le déplorer). Chacun conspire plus ou moins malhonnêtement à l'avancée de ses intérêts. De là à en créer un -isme, ça n'a rigoureusement aucun sens.
Il pleut. Toi, tu es pleuviste.
J'aime. Toi tu es amouriste.
Je fais caca. Toi tu es scatiste.
Il se définit comment le complotiste ? Quel est son but ? Il est de droite, de gauche ? J'anticipe car j'ai lu la connerie grasse qu'il s'agirait du frustré, de l'aigri, du haineux, etc. Comme si déjà ces types étaient catégorisables . Mais bref.
Qu'est-ce qui en fait l'essence ? Juste le plaisir de faire chier l'autre ? L'empêcher de jouir ? Décrire ainsi celui qui lit et explique ça a quel sens, Sherlock ?
Toute défense du climat convoque un complotisme, par exemple, non ? Comment le pauvre écologiste de gauche anti-complotiste fait-il pour gérer ces contradictions manifestes si son cerveau fonctionne un tant soit peu et opère des connexions honnêtes intellectuellement, c'est à dire suivant des schémas répétables et logiques ?
Je ne nie pas que ces traits de caractère existent. Mais renvoyer à une telle essence quiconque ne pense pas selon son propre prépensé de supermarché (enfin Libé, Le Monde ou les Inrocks c'est plus classe) n'est pas recevable intellectuellement parlant.
Il s'agit précisément de terrorisme intellectuel digne de l'idéologie déployée par un système non libéral. C'est vraiment embêtant car c'est ce qui est intéressant dans le liébralisme : la politique, les idées, l'intelligence brassée. On a donc le musèlement de tout libéralisme politique mais par contre un déferlement de libéralisme économique. Le cauchemar absolu. Le communisme des riches. Ça donne ça aussi, la privatisation des profits et la mutualisation des dettes.
Placer une bombe dans un dialogue pour détruire aveuglément et en tout arbitraire. C'est une méthode fasciste très utilisée à gauche comme à l'extrême-droite. Ça n'est guère une méthode parlementaire. Appelons-ça du jupitérisme. Ce jupitérisme ne dérange guère la bonne vieille pseudo gauche socialo (ça n'inclut pas tous les socialistes, il se trouve qu'il y en a des formidables mais que je trouve vraiment trop naïfs et pas assez regardant d'avec qui ils frayent). Cette frange de gauche bien médiocre qui oublie totalement que son sens est de défendre la vulnérabilité face au pouvoir et à l'argent et qui se laisse détourner de ce qui a toujours été son sens d'exister, résolument. Servir avec complaisance car c'est si bon, la corruption intellectuelle, miam, miam. Qui nie les évidences et les contrariétés pour mieux les faire taire. Jusqu'à ce qu'elles reviennent plus grosses, plus exacerbées, plus ingérables, une fois qu'il est trop tard.
Ah que je lui en veux à cette gauche-là. Et nous sommes des dizaines de millions, de tous bords politiques, rien qu'en France. Et c'est très universel, comme sentiment. Nous comprenons, nous savons. Il est trop tard. Vos victoires ne seront plus que des victoires à la Pyrrhus car chaque bataille gagnée fera grossir les rangs d'en face. Rien ne désenfle. Bien au contraire. Arrêtez la collaboration et tout peut encore bien finir.