Ouest-France
Seules les victoires nourrissent les ambitions
LE HAVRE : Blondel - Baca, Gauvin, Ducrocq (cap), Digard, Davidas - Ait Ben Idir, Bertin, Devaux - Traoré, Lesage. Rempl: Placide (g), Martot, Roufosse, Hoarau, Jager. Ent. T. Uvenard.
CAEN : Planté - Hengbart, Thiam, Sorbon, Seube - Traoré - Eudeline, Deroin (cap). Lemaître (ou Florentin) - Gouffran, Samson. Rempl : Costil (g), Hébert, Matic, Florentin (ou Lemaître), Grandin. Ent: Dumas-Parizon.
Arbitre : M. Bré.
• Kop. Douze bus de supporters seront du déplacement, soit 633 personnes. Cela devrait porter à un gros millier les Caennais dans les tribunes. Le match est pourtant retransmis.
• Coupe. C'est officiel : samedi 19, Caen affrontera Tremblay (DHR) à Bobigny à 19 h.
• Histoire. En championnat, le derby Hac - SMC à Deschaseaux affiche un équilibre parfait. Depuis un quart de siècle, les deux rivaux se sont affrontés à 9 reprises pour un bilan de 3 victoires chacun et 3 matches nuls. Même partage côté buts: 11 marqués, 11 encaissés.
• Rétro. Le dernier Le Havre Caen avait débouché sur un nul (1-1), en 2003-2004. Aziz Ben Askar, absent ce soir, avait égalisé. Pour trouver trace du dernier succès malherbiste, il faut remonter à 1993-1994 (2-1), en D1.
• Sélections. Ronald Zubar affronte l'Angleterre ce soir à Tottenham, en 8e de finale aller de l'Euro espoirs. Dès après, il prendra un avion pour Contrexéville (Vosges), avant de rejoindre Nancy dimanche, où aura lieu mardi le match retour. Ben Askar est lui avec le Maroc à Enghien. Il doit affronter le Cameroun mardi, mais pas à Évry pour des raisons de sécurité. Ce match de préparation à la CAN aura finalement lieu à Paris, au stade Charléty (19 h 30).
Kandia Traoré sur les traces de Koné
A 25 ans, il est arrivé au Havre cet été dans l'anonymat le plus parfait. Cinq mois plus tard, il est en tête du classement des buteurs de L2 (8 buts) et de retour en équipe nationale ivoirienne. 2005-06, la saison de Kandia Traoré ?
La saison passée, c'était Baky Koné. La présente, c'est lui. Un autre Ivoirien. Une autre révélation. Tout du moins de ce début de saison. En tête du classement des buteurs avec son coéquipier Lesage (8 réalisations chacun), Kandia Traoré (25 ans) a fait forte impression depuis cet été. Après 10 journées, il était déjà perché à 8 buts en seulement 8 apparitions. Trois doublés au passage.
« Avec Lesage, c'est tranquille. On se trouve bien, confirme l'enfant d'Adjame. Une fois je le sers, l'autre fois c'est lui qui me donne le ballon. » Le jeune homme (25 ans) n'est pas très bavard. Mais très parlant devant le but. « Je montre ce qu'il faut, c'est tout. Après, c'est la volonté de Dieu. »
La sienne est sans équivoque. « Terminer meilleur buteur ? C'est mon souhait le plus absolu. Mais je ne saurais avancer de chiffre. » Sûr que les 24 buts de Koné, meilleur buteur de L2 avec Lorient l'an passé, lui conviendraient. « Il a fait une bonne saison, mais j'essaye de faire ma saison à moi. » Celle-ci a des airs de tournant. Deux ans qu'il n'avait plus été retenu en sélection ivoirienne, laquelle disputera le Mondial pour la première fois. Or, Henri Michel vient de le rappeler chez les Éléphants (1). « Après le match contre Caen vendredi, je vais rejoindre l'équipe nationale. On joue contre la Roumanie samedi, puis l'Italie après. »
De l'Espérance Tunis à l'Etoile du Sahel, via Al-Aïn (Émirats) et Al Hilal (Arabie Saoudite), sa réputation était faite en Afrique. Celle d'un joueur adroit (14 buts en 19 matches l'an passé), athlétique (1,86 m, 80 kg), acrobatique, technique, spectaculaire. Mais l'Europe l'ignorait. Sauf Le Havre, qui réussit à lui faire consentir un effort financier cet été au terme d'un… essai de trois jours. Comprenant que le Vieux Continent était un passage obligé pour retrouver la sélection, Traoré a acquiescé.
A priori, ce passage en Normandie n'aura valeur que de tremplin. Kandia aspire à mieux encore. Mais il va lui falloir confirmer. En sélection, la concurrence est féroce : Drogba, Dindane, Koné, Kalou éventuellement. A la pointe du Havre enfin, voilà cinq journées qu'il n'a plus marqué. Coïncidence, Le HAC n'a plus gagné depuis lors. « Il faut que je recommence à marquer alors ... » Que Vincent Planté et ses partenaires prennent le message au sérieux. Le bonhomme ne plaisante pas. Et les gardiens le savent, un Eléphant ça trompe énormément.
Raphaël FRESNAIS.
Cédric Hengbart : « Il y aura du spectacle »
Au Stade Malherbe depuis quatre ans, Cédric Hengbart vivra ce soir son troisième derby au stade Deschaseaux, où il n’a jamais gagné. Le latéral droit caennais n’a pas oublié qu’il aurait pu se trouver dans camp d’en face…
Cédric, pour un Falaisien comme vous, ce derby représente-t-il quelque chose ?
Pas spécialement. Quand j'étais jeune, je ne suivais qu’une équipe, le Stade Malherbe. Le Havre, c'était loin.
Connaissez-vous le stade Deschaseaux ?
J'y ai déjà disputé deux derbies avec Caen. Il y a deux ans, on avait fait 1-1, il y a quatre ans, on avait perdu, 2-1 je crois (exact). J'ai aussi joué plusieurs fois contre la B du Havre avec Mondeville, mais à la Cavée verte.
A propos, n'avez-vous pas failli jouer au Havre ?
Disons que cela aurait pu se faire. Mondeville avait une convention de partenariat avec le Hac. En 2000-2001, j'y suis allé faire un essai de deux jours, qui n'a pas été jugé concluant puisqu'on ne m'a pas rappelé.
Le Havre avait beaucoup de joueurs de mon niveau ou plus forts… J'ai donc continué en CFA avec Mondeville. Le foot pro était loin d'être mon objectif. Jusqu'à ce que le Stade Malherbe m'appelle à la fin de cette saison-là.
Comment pressentez-vous ce derby ?
Le Havre a besoin de gagner, nous, on veut rattraper les points qu'on a laissé filer chez nous. Je pense qu'il y aura du monde et qu'il y aura du spectacle.
Plus que contre Montpellier ?
(Il sourit) Sûrement, oui. Contre Montpellier, on a quand même tenté beaucoup de choses. Je suis persuadé que si on avait réussi à marquer avant la pause, le match aurait pu prendre une tournure plus offensive. En 2e période, à la limite, c'était injouable. On a insisté sans succès, la réussite, cette fois, ne nous a pas accompagnes.
Est-ce que votre série d'invincibilité ne vous gêne pas aux entournures ?
Je ne crois pas. On sait que le match nul ne paye pas, on fait donc des efforts pour essayer de gagner. Mais c'est vrai que prendre un but en contre, lundi dernier, nous aurait fait mal.
On a conservé notre équilibre défensif-offensif. On aurait peut-être dû apporter un peu plus de surnombre, mais le travail derrière a été bien fait.
A 25 ans, n'avez-vous pas le sentiment d'être devenu un cadre ?
En tout cas, je deviens l'un des plus anciens, derrière Jimmy (Hébert) et Titi (Deroin). J'ai emmagasiné de l'expérience, que j'essaie de transmettre aux plus jeunes. Ici, il y a un bon centre de formation. Les jeunes poussent vite…
Jérémy Sorbon a évolué plusieurs fois à votre poste. Comment l'avez-vous vécu ?
Sur le coup, j'ai été déçu de rester sur le banc. Mais je sais bien que c'est une manière pour le coach de te rebooster. Le groupe, c'est le plus important. A mon poste, non plus, on n'est jamais installé…
Recueilli par Jean-Pascal ARIGASCI.
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Le Liberté
Le SM Caen avance à petit pas
C'est l'heure du derby ce vendredi. Franck Dumas et ses joueurs seront au Havre pour tenter d'accrocher une quatorzième rencontre sans défaite, la douzième en championnat, mais peut-être aussi pour essayer d'accélérer le rythme. Car le SM Caen continue d'avancer, mais à petit pas.
A domicile face à une équipe montpelliéraine ayant résolument refusé le jeu, les Malherbistes ont réalisé leur septième partage des points. Montrant quelques lacunes offensives qui les empêchaient de trouver la faille, le SM Caen laissait filer deux points sur sa pelouse. « C'est une légère déception », avouait Franck Dumas. « Car au niveau des occasions, nous sommes largement devant. Mais nous sommes tombés sur un excellent gardien et nous sommes parfois montrés tétus avec de longs ballons qui ne servent à rien. Il fallait d'autre part éviter de venir s'encastrer dans l’axe régulièrement. Nous perdons deux points. »
Yohan Eudeline s'avouait déçu également. L'ancien mondevillais a effectué sa rentrée après sa blessure à l'épaule, et c'est lui qui s'avérait le plus perforant, en première période surtout. « Mais il y a des jours comme cela où ça ne veut pas rentrer, même si nous faisons un bon match ».
Les dribbles de Yohan Eudeline constitueront en tout cas un atout supplémentaire évident pour Franck Dumas, surtout lorsque ce genre d'attaque-défense se reproduira, ce qui sera inévitablement le cas sur la pelouse de d'Ornano.
Mais de nouveau, le SM Caen n'aura guère le temps de regretter cette improductivité puisque se profilait aussitôt ce déplacement au Havre avec un objectif évident. « Ce ne fut pas un coup d’arrêt face à Montpellier », retenait l’entraîneur malherbiste. « Mais nous avons stagné ce lundi et nous avons deux points à rattraper. »
Le derby normand constitue une excellent occasion pour cela, la suprématie régionale en jeu. Nul doute cependant que les joueurs de Thierry Uvenard comptent bien rester les maîtres sur leur pelouse, et repasser ainsi devant le SMC au classement. Les deux équipes normandes ne sont en effet séparées que d’un petit point avant ce derby. « Nous savons voyager », assure Franck Dumas, « c'est un beau match en perspective ». Ce sera également un gros test pour le SM Caen, sur la pelouse du stade Jules Deschaseaux.
Frédéric LIRON