François de Malherbe a écrit:
Durant la Grande Guerre beaucoup de poilus ne parlaient même pas encore français, mais uniquement des patois locaux ou des langues régionales.
C'est quand même très lié à la politique linguistique de l'Etat depuis deux siècles. Avant la Révolution, on avait "une foi, une loi, un roy" mais l'unité de la langue n'existait pas et malgré le "fameux" discours de l'abbé Grégoire à la Révolution qui plaide pour une unité qui soit également linguistique, à l'orée des années 1880, le français est surtout une langue administrative (merci François Ier), véhiculaire, mais les gens dans leur intimité parlaient pour la majorité les "langues régionales". Ce sont les lois Ferry, qui à travers l'école obligatoire impose de force (et souvent par la violence) le français par l'école au nom de l'unité de la République ; l'école obligatoire avait surtout comme objectif de faire de bons petits républicains parlant français et détestant tout ce qui n'est pas république, avec un succès remarquable. A cette époque, en plus de corriger les enfants quand ils ne s'exprimaient pas en français, on "relègue" les langues régionales au rang de "patois" en introduisant le côté péjoratif que ça a encore, ce qui se retrouve avec notre manie (J'ignore si elle existe ainsi à l'étranger) de ridiculiser les accents "déviants" de la norme.
C'est bien plus tard, sous la Cinquième République, avec les politiques patrimoniales qu'on prend conscience que cette pluralité linguistique est un trésor patrimonial et ça aboutit à la réhabilitation des "langues" régionales mais sans que leur statut linguistique soit revu par l'Etat qui refuse (encore dernièrement) de leur reconnaitre le statut de "langue". Il suffit de voir les débats parlementaires sur le sujet, ceux sur le prénom du petit Fañch, interdit à cause du tilde (et interdiction confirmée dans un premier temps par un membre du gouvernement s'appellent Nuñez).
J'avoue que tant que J'étais en Normandie, Je M'en foutais un peu, de ces sujets, même après un travail sur la patrimonialisation des langues de France qui m'avait valu un petit succès dans Mes études, mais après avoir vécu en territoire occitan, j'ai quand même "compris" pas mal de trucs sur les questions linguistiques.
Bref.