www.forumsmc.com

Forum des supporters du Stade Malherbe Caen
Nous sommes le 27 Avr 2024 10:46

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 1100 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 70, 71, 72, 73, 74  Suivante
Auteur Message
Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Oct 2023 11:14 
En ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 31 Aoû 2005 22:06
Messages: 55050
Localisation: La Forêt-Fouesnant, Mecque des navigateurs.
https://www.liberation.fr/idees-et-deba ... pZMMt9d7Wc
J'ai lu le début de l'article et si quelqu'un peut nous mettre la suite je lui en serai reconnaissant.


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Oct 2023 21:58 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 26 Juin 2010 21:32
Messages: 28287
Localisation: DTC
Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Image

_________________
Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 18 Oct 2023 22:02 
En ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 31 Aoû 2005 22:06
Messages: 55050
Localisation: La Forêt-Fouesnant, Mecque des navigateurs.
Merci Mo' !


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 28 Nov 2023 00:56 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 26 Nov 2005 01:43
Messages: 6323
Y aurait-il une John Bonham pour partager l’article de Telarama sur les journalistes de France2 qui sortent un Complément d’enquête sur Hanouna ?

Merciiiii d’avance

_________________
Sous l’Iris, sous la peau
Sous les ongles et dans l’étau


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 28 Nov 2023 08:24 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 26 Juin 2010 21:32
Messages: 28287
Localisation: DTC
Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Image

_________________
Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 28 Nov 2023 08:31 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 26 Nov 2005 01:43
Messages: 6323
Merci beaucoup Mo’ !

_________________
Sous l’Iris, sous la peau
Sous les ongles et dans l’étau


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 28 Nov 2023 08:38 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 22 Mai 2010 17:17
Messages: 11683
Merci Mo

_________________
"Mais vous, vous proposez-quoi ?"


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 24 Jan 2024 01:37 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Mar 2013 01:08
Messages: 13806
Preneur de cet article svp : https://www.courrierinternational.com/l ... 1703493323

_________________
MAIS C ' EST QUOI CE CIRQUE ?
ALLO? LE BATEAU COULE !


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 16 Fév 2024 16:43 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Mar 2013 01:08
Messages: 13806
Preneur de cet article svp : https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article ... 00055.html

_________________
MAIS C ' EST QUOI CE CIRQUE ?
ALLO? LE BATEAU COULE !


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 16 Fév 2024 17:53 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 31 Aoû 2005 22:06
Messages: 12347
Localisation: To
M le mag; Médias; International; Europe; Ukraine; Guerre en Ukraine, samedi 21 mai 2022 3066 mots

Bellingcat, l'ONG pour qui la vérité coule d'open source

Par Lucas Minisini
Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Après avoir pédalé sur quelques dizaines de mètres dans une rue déserte, le cycliste a été abattu. Délibérément visé par un véhicule militaire. Sur ce point, la vidéo, sans son, filmée par un drone, est formelle. On peut même apercevoir la fumée d'un tir d'artillerie se détacher sur une enfilade de lotissements défigurés par la guerre.

Mais ce meurtre silencieux, dont la cible semble être un civil, suscite encore de nombreuses interrogations. Où a-t-il été commis ? A Boutcha, dans la banlieue de Kiev, la capitale ukrainienne, affirme Eliot Higgins, 43 ans. Le fondateur de Bellingcat, un groupe indépendant d'enquêteurs en ligne, est attablé au Grange Farm, un pub de la banlieue de Leicester, ville du centre de l'Angleterre, où il vit avec son épouse et leurs enfants, de 7 ans et 10 ans.

Ce mardi 5 avril, à l'heure du déjeuner, il est en pleine « géolocalisation »de la funeste vidéo. A l'aide de son ordinateur et d'un smartphone, le virtuose de l'enquête en ligne compare les deux minutes et dix-neuf secondes du film à une série d'images satellites disponibles sur Google Earth. Elles lui permettent d'établir que la mort a frappé au croisement des rues Yablonska et Vokzal'na. Son étude minutieuse des images satellites souligne aussi que la vaste maison blanche de Boutcha à côté de laquelle le cycliste s'est effondré a été détruite par une explosion le 11 mars.

La tragédie filmée a donc eu lieu avant, quand l'armée russe occupait cette zone au nord-ouest de la capitale. Tous les éléments indiquent une responsabilité des soldats du Kremlin. En veste de velours marron et lunettes rectangulaires, Eliot Higgins explique, de son débit rapide : « Ces véhicules BMD [Boyevaya Machina Desanta, littéralement « véhicules de combat pour les troupes aéroportées »] que l'on voit tirer sur le cycliste, probablement des BMD-2, sont seulement utilisés par les forces spéciales russes. » Il parle à voix basse, comme s'il craignait d'être entendu en pleine démonstration d'un potentiel crime de guerre.

Trier une masse de données colossale

Eliot Higgins a créé Bellingcat en juillet 2014. L'organisation a deux missions bien séparées : un site d'investigation, d'une part, une ONG dédiée à l'enquête sur les crimes de guerre, d'autre part. En un peu moins de huit ans d'existence, le collectif a inventé une nouvelle manière de faire du journalisme et de couvrir des conflits grâce à des sources disponibles en ligne et publiques.

Dans le coin le plus discret du restaurant, le quadragénaire raconte le rythme effréné de sa vie d'enquêteur. Entre seize et dix-huit heures de travail quotidien, sans un seul jour de congé depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février. Le creative director (« directeur créatif »), son titre officiel, dédie « tous ses moments éveillés »à Bellingcat. Chaque révélation d'exaction commise par l'armée de Vladimir Poutine, vérifiée et postée sur Twitter par le compte du groupe d'investigation, rassemble des milliers de partages et de réactions. Avec un léger sourire dans sa barbe fournie, Eliot Higgins peine à cacher sa satisfaction : « Le pouvoir russe ne peut plus mentir. »

Le Kremlin peut néanmoins continuer à nier. Les images disponibles, notamment à la suite de frappes aériennes, seraient des mises en scène, organisées avec des « comédiens » jouant le rôle d'anonymes en détresse, assurent les autorités russes. Pour contrer ces fake news,l'ONG Bellingcat mène des enquêtes suivant la méthode OSINT. Un sigle anglo-saxon pour désigner l'« Open Source intelligence », soit de l'information disponible au plus grand nombre grâce à une simple connexion Internet. « Puisque les preuves sont toutes accessibles en ligne, leur démarche est inattaquable,précise Richard Sambrook, professeur de journalisme à l'université de Cardiff et ancien membre du comité exécutif de la BBC. Ils ont forgé une approche inédite, principalement fondée sur l'analyse de données. »

Reste à savoir dénicher les bons indices dans une masse d'informations colossale. Bellingcat profite de toutes les ressources du Web. Données personnelles non protégées, géolocalisation, applications gratuites comme SunCalc, qui permet de définir l'heure à laquelle une image satellite a été prise, à l'aide de l'ombre portée du soleil sur le cliché. Ces outils en constante évolution offrent toujours plus de précisions.

L'ONG compte trente employés et cinquante contributeurs éparpillés dans les bureaux d'Amsterdam, aux Pays-Bas, et le reste du monde. Leurs profils sont très différents des journalistes des médias traditionnels : programmeurs, anciens juristes internationaux et même anciens militaires ou employés des services de renseignement, qui tous travaillent ensemble. D'où le nom de Bellingcat, inspiré d'une fable qui raconte comment des souris s'entraident pour accrocher une clochette au cou d'un chat, symbole du travail de groupe pour l'accomplissement d'une tâche quasi impossible.

Scoops en série

Ce média du XXIe siècle s'est fait connaître en sortant plusieurs scoops majeurs. Il a donné le récit détaillé de la tentative de coup d'Etat contre le régime du président Recep Tayyip Erdogan, en Turquie, en 2016, à travers une conversation WhatsApp de militaires putschistes. Bellingcat a aussi identifié les manifestants néonazis présents dans le rassemblement de l'extrême droite américaine de Charlottesville, en Virginie, le 12 août 2017, qui a dégénéré en affrontements violents provoquant la mort d'une contre-manifestante et blessant dix-neuf personnes.

La popularité du collectif est encore montée d'un cran lorsque celui-ci a publié un article en quatre volets sur les responsables de la tentative d'empoisonnement de Sergueï Skripal, ancien espion russe passé du côté britannique, et de sa fille, Ioulia Skripal. L'enquête de 2019, cosignée par Christo Grozev, un ancien entrepreneur de médias bulgare, et par les journalistes russes Roman Dobrokhotov et Daniel Romein (du site d'information indépendant The Insider), prouve que les deux suspects de ce crime, présentés comme des « civils » par le président Vladimir Poutine, sont en réalité de hauts gradés du GRU, le renseignement militaire russe.

En 2020, enfin, ces journalistes ont sorti la plus importante révélation de leur carrière : le nom des responsables de l'empoisonnement d'Alexeï Navalny. L'opposant à Vladimir Poutine s'était lui-même fait passer au téléphone pour un agent du FSB et était parvenu, au cours de la conversation, à faire avouer les détails du plan criminel à un des membres du service russe de renseignement, suspecté par Bellingcat.

Un nouvel empoisonnement dans le viseur

Le collectif n'a pas fini de fouiller du côté de Moscou. Mais une de ses enquêtes, toujours en cours, ne sera jamais publiée afin d'éviter tout conflit d'intérêts. Car, cette fois, le collectif travaille en tant qu'ONG (et pas en tant que média) sur une investigation commanditée par des Ukrainiens et autofinancée. Il tente d'éclaircir une possible tentative d'empoisonnement. Encore une. Deux négociateurs appartenant à la délégation ukrainienne menant des pourparlers avec la Russie et un intermédiaire auraient été visés par un « agent chimique ou biologique » ou par « une attaque de radiation électromagnétique », le 3 mars, à Kiev. Les investigations sont coordonnées par Christo Grozev, devenu le directeur exécutif de Bellingcat le 1er février.

« Higgins me prenait de vitesse en dénichant des vidéos que personne n'avait trouvées. Il vérifiait toutes les informations depuis ce coin un peu paumé de l'Angleterre. » Matthew Weaver, journaliste

Contacté par le philanthrope américain Amed Khan, engagé dans l'aide aux réfugiés en Ukraine et proche du député ukrainien Rustem Umerov, victime de ce probable empoisonnement, Christo Grozev, 51 ans, n'hésite pas pour cette affaire à fouiller comme un détective. Bien au-delà de son rôle de journaliste. « Il s'agit de protéger des gens dans une zone de guerre », justifie-t-il. Le patron de Bellingcat décide d'envoyer sur place un expert des armes chimiques et deux toxicologues les premiers jours du mois de mars.

A Lviv, la grande ville de l'ouest ukrainien, les spécialistes examinent les trois victimes concernées et le tiennent au courant de l'évolution de leur santé. Grozev remarque que, au téléphone, les trois experts ne cessent de parler d'un « mec important » ou d'un « grand type »parmi les victimes. Il ne comprend pas. Jusqu'à ce qu'un nom soit lâché : il s'agit de l'oligarque Roman Abramovitch, ancien propriétaire du club de football londonien de Chelsea et dont l'étonnant rôle d'intermédiaire dans les négociations de paix allait bientôt être révélé par la presse. « Les experts pensaient que j'étais au courant, précise Christo Grozev. Quand ils me l'ont annoncé, j'ai cru qu'ils étaient devenus fous. »

Les discussions avec le Kremlin doivent se poursuivre hors d'Ukraine. Depuis Varsovie, la capitale polonaise, les officiels s'envolent d'abord pour Istanbul, en Turquie. Selon nos informations, au moins un négociateur, accompagné de Roman Abramovitch, a aussi fait un passage par Dubaï, afin de poursuivre les pourparlers, ce qui signifierait que les Emirats arabes unis joueraient un rôle dans les négociations.

De retour en Ukraine, après ces quelques jours de déplacement, il est trop tard pour déceler des traces de poison, juge une clinique allemande chargée par Bellingcat d'effectuer la batterie de tests. Seuls des échantillons prélevés dans l'appartement de Kiev, où les négociateurs ont séjourné avant d'avoir les premiers symptômes – yeux rouges et larmes douloureuses, peau pelée sur le visage et les mains –, seront examinés. Sans grand espoir. « Si le poison a été mis dans leur nourriture ou dans l'eau, alors on ne trouvera rien », regrette Christo Grozev. Les résultats des analyses qui permettront de confirmer l'empoisonnement ne sont pas encore connus.

La reconnaissance des crimes de guerre

Bellingcat tente de répertorier au fur et à mesure les crimes de guerre commis en Ukraine grâce à une équipe dédiée. Sur un canal interne de l'application Slack intitulée War witness(« témoin de guerre »), les vingt-cinq personnes chargées de ce projet épluchent photos et vidéos susceptibles de prouver qu'il y a bien crime de guerre. Qui est responsable des atrocités visibles à l'écran ? Quelle arme a été utilisée ? « Nous devons être certains de la réponse à ces questions », détaille Christo Grozev, qui coordonne ce travail de fourmi.

Pour l'instant, sur 550 cas enregistrés, 70 pourraient constituer des crimes de guerre. Le directeur exécutif sait que beaucoup d'autres « seront découverts », mais il est opposé à toute publication prématurée des preuves. « Il ne faut surtout pas partager ce qu'on récupère actuellement, malgré les demandes du Congrès américain ou de la Cour pénale internationale [CPI]. » Pour Bellingcat, qui pourrait être cité comme témoin par la justice internationale, le risque serait de compromettre de futures procédures judiciaires pour crimes de guerre ou crimes contre l'humanité.

En attendant, Bellingcat a décidé de « tester sa méthodologie »,en parallèle de son travail de géolocalisation et d'authentification des vidéos venues d'Internet et des réseaux sociaux. En mars 2021, une équipe a ainsi organisé un « faux procès » à l'université de Swansea, au Pays de Galles, en présence de la juge à la CPI Joanna Korner. Autour d'une pinte, Nick Waters, 32 ans, ancien officier d'infanterie de l'armée britannique et responsable de la section Accountability (« responsabilité ») de Bellingcat, raconte comment les rôles ont été répartis entre avocats de la défense, témoins et procureur.

« Nous avons inventé un scénario de crime de guerre en utilisant de vraies vidéos où figurent des frappes aériennes de l'Arabie saoudite sur le Yémen », précise ce spécialiste de la péninsule arabique. Le faux procès a été probant. Pour la première fois, une juge internationale a confirmé que les preuves numériques proposées par Bellingcat seraient recevables par un tribunal britannique.

Une aventure de passionnés

L'indexation minutieuse de multiples documents est en passe de transformer Bellingcat en l'une des principales sources de preuves de crimes de guerre. Un travail proche de celui de l'ONG Human Rights Watch. Et une évolution considérable pour ce collectif, construit par quelques passionnés d'Internet.

Avant de créer Bellingcat, Eliot Higgins animait un blog sur lequel la première image visible était un détail du tableau Figure with Meat(1954), du peintre britannique Francis Bacon. « Un choix plutôt terrifiant,glousse Peter Jukes, le fondateur du journal anglais Byline Media,un des premiers soutiens de Bellingcat. Je pensais que c'était le profil d'un troll Internet ! » C'est en réalité celui de Brown Moses, pseudonyme choisi par Higgins d'après une chanson de Frank Zappa.

Eliot Higgins, alors employé dans un centre d'accueil de réfugiés, puis père au foyer, passe plusieurs heures par jour en ligne, dans sa petite maison en brique de Leicester. Nous sommes en 2011, il a 32 ans et se prend de passion pour les « printemps arabes ». En Libye d'abord, puis en Syrie. Chaque jour, il publie ses dernières trouvailles concernant la situation sur place dans le live du Guardian, ouvert aux commentaires des lecteurs.

« Il me prenait de vitesse en dénichant des vidéos que personne n'avait trouvées, décrit Matthew Weaver, journaliste à l'époque chargé du direct sur le Moyen-Orient pour le journal. Il vérifiait toutes les informations depuis ce coin un peu paumé de l'Angleterre. » Avec son « esprit punk allié au sérieux d'un comptable », selon Peter Jukes, « Brown Moses » est repéré par d'autres grands médias anglo-saxons. Son habileté à identifier les types d'armes dans le conflit syrien lui vaut d'apparaître dans le New York Times, dès 2013 , où il est cité comme un expert du sujet.

Grâce à un financement participatif – et le soutien, entre autres, de l'acteur anglais Hugh Grant –, le blogueur décide de créer Bellingcat le 14 juillet 2014. Trois jours plus tard, un avion de la Malaysia Airlines, le vol MH17, est abattu au-dessus du Donbass, à l'est de l'Ukraine, entraînant la mort de 298 personnes. A travers les posts Instagram de soldats russes et les vidéos pixélisées d'habitants de la région de Donetsk, le jeune site d'investigation parvient à retracer l'itinéraire du lanceur de missiles. Après de longues semaines d'un travail méticuleux et de publications presque quotidiennes sur le sujet, toutes les preuves étayent la même conclusion : l'armée russe et les rebelles prorusses du Donbass sont responsables du drame. C'est le tout premier scoop de Bellingcat.

La menace du Kremlin

En raison de ses activités, Eliot Higgins fait l'objet de nombreuses menaces. Ce chasseur d'infos exclusives déjoue régulièrement des tentatives de cyberattaques. En 2021, l'oligarque Evgueni Prigojine a porté plainte contre lui pour diffamation, l'obligeant à se rendre au tribunal, à Londres, début avril. Bellingcat avait désigné l'homme d'affaires russe comme financeur du Groupe Wagner, la société de mercenaires au service du Kremlin. Le 18 mai 2022, un tribunal londonien a classé l'affaire.

« On sait que les assassins russes mettent du poison sur les sous-vêtements des gens, donc je mets toujours mes caleçons dans un coffre, à côté de mon ordinateur. » Eliot Higgins

Christo Grozev, un des auteurs de l'enquête, reçoit parfois des messages mentionnant son voisin, son épouse, des adresses et d'autres informations suffisamment précises pour être alarmantes. Le journaliste est régulièrement suivi. « Quand ça s'arrêtera, cela voudra dire que les services russes ont prévu de passer à l'action et là ça deviendra vraiment inquiétant, déclare-t-il par une application cryptée. Je préfère qu'ils continuent à m'écrire. »

De peur d'être empoisonné, Eliot Higgins jette systématiquement dans les toilettes la nourriture offerte dans les chambres d'hôtel, à l'aide d'un mouchoir pour éviter tout contact avec les aliments. Et ce n'est pas tout : « On sait que les assassins russes mettent du poison sur les sous-vêtements des gens, donc je mets toujours mes caleçons dans un coffre, à côté de mon ordinateur. » Il dispose aussi discrètement des « objets de sécurité » à travers la pièce : si ceux-ci sont déplacés, cela lui permet de savoir qu'il y a eu une intrusion.

Le danger se fait parfois trop discret pour être repéré. Malgré toutes les précautions, Bellingcat craint d'être infiltré par des services de renseignement. Fin février, le journaliste espagnol Pablo González, d'origine russe, a été arrêté par la police polonaise alors qu'il se préparait à voyager en Ukraine, qui venait d'être envahie. Les procureurs polonais le soupçonnent d'être un espion au service du renseignement militaire russe, à qui il aurait transmis des informations. Or, fin 2017, ce journaliste et probable espion avait participé à une formation organisée par Bellingcat.

Le collectif multiplie en effet les modules de perfectionnement au travail en open source. Elle en a déjà dispensé à environ 4 000 personnes : des journalistes (dont certains du Monde), des salariés d'ONG et d'entreprises privées. Cela lui rapporte 35 % de son budget, le reste étant principalement fourni par des fondations privées, aux Etats-Unis ou en Europe, comme The National Endowment for Democracy ou la Fondation Alfred Landecker, engagée contre l'antisémitisme.

Diversifier ses activités

Après avoir été longtemps considéré comme un repaire de « citoyens journalistes » (sous-entendu amateurs) par certains confrères dédaigneux, Bellingcat multiplie aussi les partenariats avec des médias. Il s'est par exemple joint à la BBC pour enquêter sur les assassins de l'opposant russe Boris Nemtsov, exécuté en pleine rue à Moscou en 2015. Le travail commun a été publié fin mars sur Bellingcat et la BBC a diffusé un sujet d'une quinzaine de minutes sur ce travail. Elle a déjà été visionnée plusieurs millions de fois.

L'ONG cherche actuellement des sources de revenus supplémentaires et un nouveau public. Eliot Higgins réfléchit au développement de courtes vidéos élaborées pour TikTok et il vient de lancer une boîte de production de documentaires et de fictions à destination des plateformes de streaming.

Le fondateur cherche un scénariste pour développer un long-métrage sur une enquête qui n'a pas été encore été publiée par Bellingcat. Le sujet ? « Une histoire d'espionne russe infiltrée qui se faisait passer pour une jet-setteuse », évacue-t-il, sans en dire plus. L'équipe vient de collaborer au documentaire Navalny, réalisé par Daniel Roher, où figure, en images, une partie de l'enquête signée Christo Grozev. Le film est sorti le 11 avril dans 800 salles aux Etats-Unis et le 25 avril sur la BBC, après des projections dans de nombreux festivals.

Preuve de la notoriété de Bellingcat, une habitante de Birmingham n'a pas hésité à contacter Eliot Higgins en 2021, après le vol de son chien. Coco, un cocker anglais de 16 mois, lui aurait été enlevé par un ravisseur circulant à bord d'une Ford Focus grise, assure-t-elle par courriel. Admirative du travail du collectif, elle lui confie des images de surveillance, où la voiture apparait deux secondes, la plaque d'immatriculation à peine visible. Sauf pour les pros de l'open source. « Un enquêteur de Bellingcat a développé une technique pour reconstituer la suite de lettres et de chiffres, même sur des images très pixélisées, raconte Eliot Higgins. On a pu envoyer à cette femme le numéro du voleur suspecté en quelques heures. » Une fois transmis à la police, les chiffres se sont révélés être ceux d'une Ford Focus, facilement retrouvée près d'une maison du coin. Dans le jardin du propriétaire, Coco le cocker aboyait.

_________________
Image - Paris Drakkars - Malherbe


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 16 Fév 2024 17:54 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Mar 2013 01:08
Messages: 13806
<3 :banane:

_________________
MAIS C ' EST QUOI CE CIRQUE ?
ALLO? LE BATEAU COULE !


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 16 Fév 2024 18:31 
En ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 31 Aoû 2005 22:06
Messages: 55050
Localisation: La Forêt-Fouesnant, Mecque des navigateurs.
Isaac a écrit:
<3 :banane:

Tu as tout lu en 1 minute ! :shock:


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 16 Fév 2024 18:40 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 31 Aoû 2005 22:06
Messages: 12347
Localisation: To
Isaac a écrit:
<3 :banane:

Content que mon abo BNF serve un peu. :)

_________________
Image - Paris Drakkars - Malherbe


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 21 Fév 2024 16:13 
En ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 31 Aoû 2005 22:06
Messages: 55050
Localisation: La Forêt-Fouesnant, Mecque des navigateurs.
Si quelqu'un peut partager l'article du Canard " Vol de corbeaux sur le Vendée Globe " ... Merci.


Haut
 Profil  
 
Répondre en citant le message  MessagePosté: 21 Fév 2024 17:13 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 26 Juin 2010 21:32
Messages: 28287
Localisation: DTC
Image

_________________
Seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin.


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 1100 messages ]  Aller à la page Précédente  1 ... 70, 71, 72, 73, 74  Suivante

Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: bigdudu, Dim et 1 invité


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
POWERED_BY
Traduction par: phpBB-fr.com