jesperolsen a écrit:
Citation:
C'qui est marrant dans l'histoire, c'est que Macron n'avait apparemment pas du tout envie de le nommer
C'est de l'enfumage ce truc. C'est évidemment un coup politique/médiatique/de communication, mené avec la bienveillance (ou la naïveté ?) du Monde.
Quel est le problème pour Macron avec Bayrou ? Evidemment le fait qu'il soit sur la même ligne politique que lui, avec les mêmes priorités, alors que cette politique a été battue par les urnes aux Européennes puis aux législatives. Et encore à l'assemblée par la censure.
Donc, dès lors qu'il est acté que Bayrou est nommé, il faut trouver un moyen de faire un contre-feu, pour faire croire que Bayrou n'est pas le choix de Macron, et qu'il peut être en opposition.
Mais en opposition de quoi ? Va-t-il remettre en cause la réforme des retraites ? La politique de l'offre ? Le principe selon lequel les impôts sur les plus riches (pour un individu, revenus mensuels supérieurs à 4000€ net / mois) ne doivent pas franchement augmenter ?
Bref, c'est un narratif qui détourne l'attention du fait politique principal. Le 1er ministre nouvellement nommé est le 1er soutien de Macron et il va continuer une politique rejetée par les Français. C'est très embêtant.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi. Sur le fait qu'ils soient sur la même ligne - avec quelques variations néanmoins par exemple sur l'immigration - c'est évident : Bayrou n'est pas seulement le principal allié de Macron, c'est même le premier.
Mais Macron a quand même un problème avec Bayrou : l'égo.
Macron ne veut pas s'en souvenir, mais c'est bien Bayrou qui l'a fait roi. Début 2017, Macron était en train de perdre du terrain, encore plus après son déplacement en Algérie où il avait dit n'imp. Il a rebondi pile au bon moment quand Bayrou s'est désisté en sa faveur ; c'est ça le vrai catalyseur de la campagne de 2017, sans ça, il risquait de faire une Raymond Barre (avec une nuance, Barre s'y connaissait en économie, Macron pas vraiment).
Et aussi, si Macron doit beaucoup à Bayrou, l'inverse n'est pas vrai ; à Matignon, depuis 2017 (et J'ai envie de dire depuis 2014), tout le monde devait son existence politique à Macron. Tous. Pas Bayrou. Macron n'aurait peut-être pas existé sans l'aide de Bayrou, Bayrou n'a pas besoin de Macron pour avoir une existence politique (l'existence politique de Bayrou reste un mystère, mais elle est là).
Le problème de Macron, c'est que le type en face ne lui doit rien et qu'il ne sera pas maîtrisable. ça n'empêche effectivement pas qu'on va continuer comme depuis 2017 dans les grandes lignes, mais pour les egos boursoufflés, c'est quand même un problème.