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C’est intéressant ce débat sur les références; là où tu penses qu’elles sont indispensables, je les crois au contraire responsables de ce « prêt à s’indigner » et d’un appauvrissement d’une pensée originale.
La politique, si elle a besoin d’un récit et d’une forme de tradition intellectuelle, est ancrée dans l’aujourd’huis pour penser le demain; c’est la rencontre d’une théorie intemporelle et de la réalité du monde. A cet égard, elle a aussi besoin d’evoluer; si les combats sont éternels, leur approche change en permanence.
Ensuite, toutes ces références, c’est bien joli, ça ancre dans un imaginaire qui est indispensable en politique; c’est l’absence de récit dans la proposition politique de Macron qui est la moitié de ses problèmes. Mais que voit-on ? Des « penseurs » qui pérorent seuls pendant des heures, sans contrepoints ni contradictions. La principale particularité étant que toutes ces personnes construisent des argumentaires sur une vision du monde, qui n’est jamais interrogée.
Et surtout, si c’est un exercice plaisant que de sélectionner ses références en fonctions de ses opinions, c’est surtout une vision très hémiplégique.
Est-ce que, par exemple, répéter l’avis d’un autre relève d’une forme de « fulgurance de la pensée critique » ?
Ça nous produit des « documentaires » d’opinion qui ne présentent les faits qui sont plus des opinions que sous un seul angle, dans des constructions intellectuelles d’autant plus limpides qu’elles excluent toute forme de contradiction.
Moi, ce n’est pas parce que Je crois à quelque chose que Je pense que c’est la vérité parce que Je n’oublie pas que Je parle d’un point de vue.
Ensuite, toutes ces références sont purement théoriques, or la politique ça n’est pas que ça. On le voit bien sur ce forum, où on parle beaucoup politique, mais jamais pratique. Comment on fait une loi « en vrai » ? Pourquoi on la fait ? Comment fonctionne le processus de prise de décision politique et sa mise en œuvre ? Quels délais ? Quels acteurs ? Quelles interactions ? Moi Je suis convaincu que c’est davantage ce de côté là que sont les solutions.
C’est bien les références, mais Moi Je préfère les sources; sur un problème donné, plutôt qu’écouter les gens qui pensent comme Moi, Je préfère écouter tout autant ceux qui pensent l’inverse. C’est comme ça qu’on comprend toutes les données d’un problème. Ça veut pas dire qu’on change d’avis, ça veut dire qu’on s’en fait un « à soi » qui tient compte de tous les paramètres. C’est d’ailleurs ça, une décision politique: c’est celle qu’on prend « en dépit de », mais en le sachant.
Je me méfie des « penseurs » et autres « références » parce qu’ils n’expliquent pas, ils cherchent à convaincre. Moi Je ne veux pas être convaincu que l’opinion de l’autre est la meilleure, Je veux me forger ma propre opinion, en toute liberté.
Je ne veux pas n’ecouter que des gens qui veulent convaincre, Je veux également - et davantage - écouter ceux qui expliquent, ceux qui donnent les clés, charge à chacun derrière de se faire son opinion.
Pour toutes ces raisons, Je me méfie des références: Je préfère me forger ma propre opinion plutôt que porter celle des autres sans jamais les interroger. Le plus beau cadeau d’une éducation, c’est l’approche critique.
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Tel est mon bon plaisir.
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