Yatabaré qui a eu le droit à un article dans OF cette semaine :
OF de mercredi a écrit:
Sambou Yatabaré, les promesses de l'ombre
Arrivé l'été dernier dans l'anonymat complet, le jeune milieu de terrain de 19 ans est devenu en quelques mois l'un des éléments les plus prometteurs du centre de formation.
De Gallas à Rothen en passant par Sommeil, Bodmer ou Zubar, le cocon malherbiste a déjà vu grandir quelques jolis papillons, qui volent désormais haut dans le ciel du foot. Mais les générations spontanées n'existent pas, et on ne commande pas les noms de leurs successeurs. Aujourd'hui, Gouffran, Sorbon ou Toudic saisissent le relais. Demain, ce seront peut-être Inez, Iso N'Diaye, Heurtaux, Nabab, Pivard, Biaou, Vardin ou Yatabaré, autant de jeunes éléments du centre de formation sous contrat stagiaire (*) avec le Stade Malherbe.
On parle déjà beaucoup de Sambou Yatabaré, 19 ans depuis le 2 mars. Ce grand échalas d'1,90 m à la démarche nonchalante, pas du genre bavard, s'est bien fait remarquer sur les pelouses de CFA. Quand il est en pleine forme physique, ça déménage sérieusement, et beaucoup d'observateurs le considèrent au-dessus du lot. « Il a un fort potentiel, notamment sur le plan athlétique, il est bon techniquement, sait attaquer et défendre, mais tout ça est encore très abrupt » tempère le coach de la réserve et responsable du centre de formation Sébastien Bannier, qui est allé le chercher l'été dernier à Beauvais, chez les 18 ans DH du club picard. « J'ai appris le foot dans la rue, en bas de chez moi, et à 9 ans un dirigeant d'un petit club de la ville m'a vu jouer et m'a fait venir, se souvient Yatabaré. À 13 ans, Beauvais m'a recruté, et j'ai suivi toute ma formation là-bas. »
Vieira en rêve...
Fils d'un ouvrier d'origine malienne et d'une mère femme de ménage d'origine sénégalaise, Sambou a attrapé la fièvre du ballon pas très loin du berceau, au milieu d'une famille nombreuse (5 frères, 2 soeurs) où les talents sont partagés : à 21 ans, l'un de ses frangins est attaquant titulaire à Villemomble, dans le championnat National.
En juillet 2007, les convoitises n'ont pas manqué : Nantes et Lens l'ont fait venir pour un stage, Lorient et Le Mans l'ont appelé, mais il choisi Caen « pour ses structures, et la confiance faite aux jeunes. » Malherbe l'a enrôlé comme amateur, avant de vite le faire signer stagiaire 1e année en décembre.
Déjà utilisé par Bannier comme avant-centre, milieu droit, milieu offensif ou milieu défensif, Yatabaré se définit d'abord « comme un joueur axial, un relayeur entre la défense et l'attaque. » Certes encore très irrégulier, mais capable de vraies fulgurances comme contre le Racing il y a dix jours, le Caennais doit gagner « en maturité, en discipline » (Bannier), en poids et en puissance pour franchir un palier : « Mon corps est encore en phase de croissance, mais je sens qu'il se développe, indique l'intéressé. J'ai beaucoup travaillé, notamment en muscu, et j'ai quand même pris 5 kgs depuis mon arrivée à Caen. »
Yatabaré, comme tous ses copains du centre, rêve de « jouer un jour à d'Ornano. » D'une carrière à la Vieira, l'un de ses modèles. Dumas l'a déjà convoqué cinq fois aux entraînements des pros, et le joueur discute souvent avec Rémi Gomis et Oumar N'Diaye. Ils parlent d'avenir, peut-être parfois de l'exemple Yoan Gouffran, stagiaire 2e année et aligné régulièrement en L2, il y a de ça trois ans...
Guillaume LAINÉ. Ouest-France du Mercredi 12 Mars 2008.