Inscription: 31 Aoû 2005 22:06 Messages: 57957 Localisation: La Forêt-Fouesnant, Mecque des navigateurs.
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Commentaires à propos des compensations accordées à Bestaven, Le Cam et Herrmann. https://www.ouest-france.fr/vendee-glob ... ndee-globeComme vous n'avez probablement pas tout l'article, je l'ai copié ci-dessous. - Cliquez ici pour faire apparaître le contenu caché
Quinze jours après la fin heureuse du naufrage de Kevin Escoffier, sur le Vendée Globe, on connaît désormais les compensations temporelles accordées à trois des quatre skippers qui s’étaient déroutés pour lui porter secours.
Il aura fallu un long délai au jury international présidé par le Français Georges Priol pour aboutir à une série de décisions.
Jean Le Cam sera donc dédommagé de 16h 15, Yannick Bestaven de 10 h 15, et Boris Herrmann de 6 heures, tout rond. Sébastien Simon ayant abandonné entre-temps n’avait pas lieu d’être indemnisé.
Que penser de ces compensations temporelles ? Suffisantes ? Insuffisantes ?
«"On a essayé de rendre les décisions les moins injustes possible"a assuré Georges Priol. Comment en effet calculer avec précision le temps perdu, les opportunités évanouies. Comment quantifier les « Et si… ». Comment pondérer les « Oui mais… »
À coups de routages « virtuels », entendre par-là, des routages a posteriori, le jury a estimé au mieux où se seraient trouvés ces trois skippers s’ils n’avaient pas été déroutés vers le lieu du naufrage. Puis, ils ont essayé d’estimer aussi, après avis des skippers eux-mêmes, quelle fatigue supplémentaire, quel stress imprévu, quelles difficultés inévitables, pouvaient leur avoir été imposés par ce devoir que doit accomplir tout marin. Et là ça se complique : comment transformer des heures de sommeil en moins en minutes de temps compensé ? Sur quelle échelle évaluer le stress, et comment évaluer la difficulté.
Évidemment, la réponse évidente à toutes ces questions n’existe pas. Et le mieux est encore de croire en la bonne foi des membres du jury qui a essayé de faire au mieux.
Même, si, au premier abord on peut trouver que l’écart de temps entre Boris Herrman (6 h) et Jean Le Cam (16 h 15 min), dérouté en premier, auteur du sauvetage, puis réarrêté pour livrer son copain aux autorités militaires, ne traduit pas forcément la différence d’investissement. Ni même avec Yannick Bestaven, qui a dû faire un gros crochet vers le lieu, puis est reparti de la zone de recherche après les autres.
Mais si une bonne peine n’est comprise que si elle est acceptée par celui qui l’a subie, une compensation n’est juste que si elle est approuvée par son bénéficiaire. Et, magnanimes, les trois skippers ne semblent pas s’en plaindre.
Voilà désormais ces trois concurrents, légitimement nantis d’un crédit d’heures qui leur sera débité le jour de leur arrivée aux Sables-d’Olonne, s’ils y arrivent bien sûr.
Classement réel, classement virtuel…
Jusqu’à ce jour, tant attendu par eux, le classement quotidien restera celui du temps réel. C’est le règlement. Et, contrairement à une pénalité qui peut se réparer sur l’instant, en mer, une bonification ne peut être encaissée, sauf à imaginer de demander à tous les autres concurrents de s’arrêter le temps que ces trois-, dans l’ordre décroissant de leur crédit de bonification continuent. Bref, un truc inimaginable, irréalisable et au final probablement inéquitable, selon l’endroit où chacun se trouve.
Il n’empêche, il deviendra désormais impossible de regarder et d’analyser un classement quotidien sur la cartographie sans avoir en tête ce crédit d’heures pour Jean Le Cam, Yannick Bestaven et Boris Herrmann.
Quoi qu’en disent ceux qui ne veulent pas l’admettre, il existera bien, dans les esprits, un classement « virtuel ». Qui, comme tout ce qui est « virtuel » n’est pas réel, mais qui existe en ce sens qu’il pourrait peser sur la course à un moment.
Puisque c’est virtuel, il suffit d’imaginer un simple exemple : quelle attitude un concurrent en position de l’emporter aura-t-il dans la remontée de l’Atlantique nord si son adversaire le plus proche positionné une cinquantaine de milles derrière lui va bénéficier d’une dizaine d’heures de bonification ? Sera-t-il tenté de prendre un risque pour creuser davantage l’écart, alors qu’il lui suffirait de le marquer s’il n’y avait cette prime en jeu ?
Parler de classement « virtuel » a donc bien du sens. Essentiellement, celui que l’on veut lui donner.
Et en plus, cela met du piment dans le suivi de la course… Alors what else ?
Et je remets bien sûr le lien vers la cartographie. https://www.vendeeglobe.org/fr/cartographie
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