Karibou a écrit:
mais en réduisant toujours plus les crédits sociaux, l'argent destiné aux associations, en multipliant les messages faisant d'un problème collectif une responsabilité individuelle on jette du carburant sur le feu.
Je peux complètement reprendre cette phrase à mon compte. Cela dit, le faisant, Je dois rester conscient que, posant le débat en ces terme, je le pose en même temps à travers le prisme déformant de ma propre subjectivité/idéologie/histoire perso bref, à travers
ma manière de voir les choses.
Parce qu'il est aussi possible d'aborder la même question différemment à travers une idéologie qui progresse et qui veut grosso modo que y'a des gens qu'ont bossé toute leur vie et qui voient pas bien pourquoi on donnerait à des gens qui branlent rien de la leur à part foutre le bordel, vu qu'à eux, on leur a jamais fait de cadeau.
Evidemment, Je caricature grossièrement, mais il y a des gens qui pensent qu'il est anormal d'avoir beaucoup travaillé pour gagner peu, alors que d'autres n'ont pas travaillé et reçoivent autant ou pas loin. Et c'est plutôt cette opinion qui est majoritaire dans le pays.
Résultat le gouvernant doit faire avec cette contradiction alors qu'il est déjà généralement bien ancré dans un camp et il doit tenir aussi compte d'une réalité qui se mesure à la capacité de la puissance publique. Bref, y'a pas de pognon et de toutes façon, z'avaient pas l'intention d'en donner à ceux-là (z'avaient qu'à travailler à l'école). C'est au fond la fameuse vague "anti-assistanat" qui fait le miel de la droite française face à une gauche assez con pour se laisser bêtement enfermer dans cette caricature.
Et puis il y a aussi ceux qui n'ont rien contre les programme sociaux, les étrangers, les religions exotiques, qui vivent dans des quartiers "melting-pot" parce qu'ils n'ont pas les moyens d'aller ailleurs, mais qui au fond aiment bien cette ambiance colorée et hétéroclite, bref, qui s'y trouvent au final pas si mal. Mais quand ceux-là, qui vivent chichement d'un petit commerce qu'ils ont lancé et dont les charges, crédits etc les étranglent voient les mecs débarouler tout défoncer sous prétexte que bon, c'est une guerre raciale et que de toute façon le principe c'est de tout saccager parce qu'après on passe à la télé, on peut quand même comprendre que ça foute les nerfs.
Parce que derrière chaque détérioration, atteinte à un bien, il y a certes un symbole et appel fort, mais il y a aussi une victime. Et généralement, elles sont pas toujours du genre à s'en remettre facilement. Et surtout, généralement ce ne sont pas elles qui ont coupé les subventions, rabâché à ces jeunes que moins on les voit mieux tout va et que de toutes façon, qu'ils dégagent.
C'est Je crois ce genre d'évènement qui renforce insidieusement les convictions de tous les Breivik du monde.