Molko a écrit:
Bon. Disons qu'il n'avait toutes les caractéristiques des grands attaquants européens.
Mais, à sa décharge, en dépit de ce que Je considérais être une nullitude absolue, deux éléments M'ont fait relativiser son inutilité (enfin son utilité pour les défenseurs adverses qui n'avaient pas besoin de s'occuper de son marquage).
Jeandupeux avait expliqué une fois que deux recruteurs - dont ceux de l'AS Monaco - étaient venus se renseigner, notamment pour connaître son âge. S'il avait été jeune, on aurait pu réussir à le revendre avec une plus -value : il savait pas jouer au foot, mais il était très rapide sur 100 mètres, mais également sur 10 mètres, ce qui était rare. Et comme la mode était aux attaquants de profondeur très rapides, il pouvait correspondre. Mais bon, à l'époque, on ne savait pas qu'on pouvait revendre des joueurs africains avec une remise sur l'âge.
Et Théault lui-même, un jour M'a expliqué pourquoi il le faisait jouer malgré ce que les gens pensaient. Pour lui, particulièrement à l'extérieur, Seyni était un joueur précieux défensivement (tu m'étonnes, avec lui les buts c'était pas simple). L'argument du coach, c'était "quand on joue à l'extérieur, un attaquant rapide et besogneux, qui ne rechigne pas à l'effort, même inutile, c'est très précieux. Quand la défense est sous pression, les défenseurs peuvent envoyer un grand coup de botte devant, n'importe où. Et N'Diaye, il y allait, il courrait vers le ballon. Ce faisant, il obligeait un défenseur à sprinter également pour récupérer le ballon avec lui, et au moins un autre défenseur à se replier pour offrir une solution. Et l'objectif n'était pas que N'Diaye récupère le ballon - enfin s'il le pouvait c'était tout bénéf) mais qu'il force les défenseurs à un effort, que ça les oblige à jouer soit en retrait vers leur gardien, soit latéralement entre eux pour se défaire de N'Diaye (parce que eux ne savent pas forcément que même avec le but vide personne n'est certain qu'il puisse marquer).
En pendant ce temps, notre défense a le temps de se replacer, de se réorganiser, de souffler et même de remonter d'un coup.
En gros, N'Diaye était précieux défensivement. Offensivement, bon, voilà. Le jour de ce fameux but contre Lille, J'étais exceptionnellement en pop E : de l'autre côté du stade, J'étais persuadé qu'il allait la foutre à côté. En plus, dans mon souvenir, il prend son temps et comme il était pas complètement dans l'axe, J'étais certain qu'il allait la mettre à côté. Bah en fait non.
Franchement, j'ai envie d'émettre un grand "Mouais" !
Je pense que je situe précisément Seyni Ndiaye aux antipodes de Milos Glonek (cité hier dans le sujet "Malherbe 2030"), en ce qui concerne les joueurs malherbistes du mitant des années 1990 aux des débuts des années 2000, que je scrutais avec ferveur au cours de ma première période d'abonné au stade.
J'ai également serré très fort les fesses en espérant qu'il ne rate pas la cible lors de la venue du leader lillois de l'époque.
Pour Milos, je me souviens de son premier match à Caen à l'automne 1994, pour une victoire 1-0 contre Montpellier grâce à une frappe de Dedebant...