Ouest-France
De Metz à Caen, Leca et Proment font encore la paire
Metz remonte la pente plus vite que prévu
Radio Malherbe
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Le Républicain Lorrain
Metz : quelle attaque à Caen?
Cissé suspendu, Gueye incertain, Francis De Taddeo devra repenser le compartiment offensif du leader messin, en visite jeudi chez son dauphin caennais.
Tandis qu'il s'avance en leader vers Caen et le premier sommet de la saison en Ligue 2, dès jeudi, le FC Metz ignore encore qui envoyer avant-postes. Suspendu après avoir reçu un troisième avertissement, le 25 août, face à Bastia (2-1), Papiss Cissé est d'ores et déjà privé du voyage. Son complice sénégalais, Babacar Gueye, est quant à lui incertain: il porte toujours les séquelles d'un hématome au cou-de-pied, autre souvenir de la victoire sur Bastia, ne s'est donc plus entraîné depuis huit jours et sa présence à Caen sera un peu plus hypothétique s'il ne reprend pas normalement, ce matin, au milieu de ses partenaires. A eux deux, Cissé (2) et Gueye (4) ont inscrit six des huit buts messins comptabilisés après six journées.
Par conséquent, quelle attaque aligner à Caen ? Il est encore un peu trop tôt pour Wilmer Aguirre, l'attaquant vedette du recrutement messin, puisque le Péruvien se remet encore d'une déchirure à la cuisse. Il est, bien sûr, beaucoup trop tôt pour Rudy Gestede, international français en 18 ans, annoncé comme l'un des plus sûrs espoirs du centre de formation messin. Pour tous les autres, il n'est pas trop tard: reste à connaître le nombre de postes à pourvoir, en fonction de l'évolution de la blessure de Babacar Gueye et selon le schéma pour lequel optera Francis De Taddeo. Cinq défenseurs, quatre milieux, et un seul avant-centre? Cela correspondrait assez bien à l'air du temps, à l'identité du leader de L2, et à la nature de l'opposition à laquelle il s'attend en Normandie.
Renouard revient
Les recours possibles se nomment, dans l'ordre alphabétique, Roy Contout, Daniel Gomez, Momar N'Diaye et Sébastien Renouard. Souvent alimenté par Laurent Agouzi, Sébastien Renouard a marqué des points, à défaut d'un but, vendredi à Saint-Dizier, face à Troyes. Les conditions d'un retour de Renouard, réapparu à Reims, dès le 8 août, après huit mois d'absence, semblent cette fois posées: "Il était prématuré de le titulariser à l'époque, j'assume ma faute>, affirme Francis De Taddeo. L'entraîneur messin se montre en revanche "satisfait" des progrès effectués depuis, matérialisés en CFA puis contre Troyes, donc, en amical. Il attend de Daniel Gomez qu'il se fasse "davantage violence", et c'est vrai que l'ancien Messin, de retour au bercail, semble peiner à retrouver ses marques, n'ayant saisi ni la rencontre de Coupe de la Ligue perdue face à Créteil (0-1) ni le match amical de vendredi pour faire la différence. Enfin, Roy Contout et Momar N'Diaye en sont encore à un stade où ils prétendent d'abord à retrouver leur place dans les seize, N'Diaye notamment qui revient de blessure.
Proment : "Besoin de voir autre chose"
Entré dans la carrière à Metz il y a dix ans, capitaine depuis 2002, Grégory Proment a tourné la page, douloureusement. Ses confidences à la veille des retrouvailles, demain, à Caen.
Grégory Proment, vous vous apprêtez à jouer contre le FC Metz, jeudi, pour la première fois de votre carrière... (il coupe). "Pour la deuxième fois! J'avais affronté Metz avec l'INF Clairefontaine, en moins de quinze ans... Bon, là, c'est différent, d'accord. Je suis pressé, rien qu'à l'idée de retrouver des gens que j'apprécie. En même temps, j'appréhende ce match. Lorsque vous jouez contre votre ancien club, en principe, le juste milieu n'existe pas: ou vous cassez la baraque, ou vous passez totalement à côté..."
J'imagine qu'on ne passe pas dix ans dans un club sans ressentir un certain déchirement au moment de le quitter... "C'est compliqué. Je me suis posé pas mal de questions et, au bout du compte, j'ai pensé que j'avais besoin de voir autre chose. Partir, c'était sans doute un mal pour un bien. Et rien ne dit que je ne reviendrai pas, un jour."
Pourquoi Caen? "J'ai aimé la réactivité de Franck Dumas (entraîneur) et de Frédéric Deschamps (responsable du recrutement), qui ont vite montré leur volonté de s'attacher mes services. Les deux premiers clubs à m'approcher étaient Caen et Lorient, il y a aussi eu Guingamp."
Avec Lorient, qui montait, vous aviez la possibilité de rester en Ligue 1... "On ne me croit pas quand je le dis mais, étant descendu avec Metz, j'estimais ne pas mériter la Ligue 1. J'ai pensé aussi que j'aurais plus de chances de gagner des matches avec Caen qu'avec Lorient, même si Lorient réussit finalement de bons débuts. Enfin, ma meilleure saison, c'est en Ligue 2 que je l'ai passée, et j'avais peut-être besoin de revenir à ça."
Quatre ans après y avoir évolué avec Metz, justement, vous revoilà en Ligue 2. Avez-vous le sentiment d'avoir végété? Regrettez-vous de ne pas avoir quitté Metz plus tôt? "Je ne pense pas avoir perdu de temps, même si je ne pensais pas redescendre avec Metz. Partir plus tôt? Qui sait ce que cela aurait donné, ailleurs?"
A Metz, vous avez connu une dernière saison noire à tous points de vue. Comment se débarrasse-t-on de tels souvenirs? "C'est impossible. J'ai aussi voulu changer d'air pour évacuer ce qui s'était passé. Metz ne méritait pas ça. J'ai souffert, mon entourage également, comme tout le monde au club et à Metz. Voilà, j'essaie de m'éloigner, mais je ne peux pas oublier."
Quelle est votre part de responsabilité dans la dernière relégation de Metz? Vous étiez le capitaine d'une équipe partie en débandade... "J'assume, j'étais en première ligne, au même titre que l'entraîneur ou le président. Maintenant, j'ai ma personnalité, ma ligne de conduite: si j'en avais changé, peut-être que les choses auraient bougé. Mais dans quel sens? Et changer quoi? Je n'en sais rien; sinon, je l'aurais fait. C'est évident, comme tous les joueurs, je n'ai pas le droit d'affirmer que je n'ai rien à me reprocher. Moins qu'un autre, étant capitaine."
A Caen, vous trouvez-vous dans la peau de quelqu'un qui aurait à refaire ses preuves? "Oui, et c'est ce qui me permet d'avancer: montrer aux Caennais qu'ils ont eu raison de m'accorder leur confiance. Ici, je suis dégagé de la responsabilité liée au brassard de capitaine, mais je ressens tout de même une pression due à mon statut de joueur de Ligue 1."
Il s'agit du premier changement de club de votre carrière. Comment l'avez vous négocié? "Ce n'est pas évident, surtout que je suis la seule véritable recrue. Imaginez que j'arrive et que l'équipe ne tourne plus... Heureusement, l'équipe marche plutôt bien, j'avance, et je suis dans un groupe intéressant, sur le plan du football et humainement."
Marichez: "Un vrai test"
Leader, Metz se rend jeudi à Caen, prétendant proclamé à la montée. Capitaine et gardien de but, Christophe Marichez insiste: "Il n'y a que six journées de jouées..."
Christophe Marichez, Metz se rend à Caen en leader. Etes-vous surpris? "Par rapport au travail fourni, non. Peut-être que certaines équipes sont mal parties mais, de toute façon, il faut essayer de ne pas y penser. Ce qui compte, c'est d'être à l'arrivée. En même temps, nous sommes bien placés alors qu'il reste des choses à améliorer: c'est plutôt encourageant."
Ce statut a-t-il quelque chose d'encombrant? "Je ne regarde pas le classement tous les matins. Je reste mesuré; d'ailleurs, l'entraîneur nous y incite continuellement. Il n'y a que six journées de jouées..."
Mais ne risquez-vous pas d'être plus attendus, par vos adversaires et par vos supporters par exemple? "C'est sûr que nos adversaires vont se montrer plus méfiants, à commencer par Caen. Quant au public, il sait maintenant pouvoir compter sur nous: peut-être poussera-t-il derrière nous lorsque nous nous trouverons en difficulté."
Vous êtes le gardien de but de la meilleure défense de Ligue 2. Votre début de saison est donc satisfaisant? "Ça va, hormis à Reims (défaite de Metz, 2-0) où je n'ai pas été décisif. Mais il ne faut pas non plus se focaliser sur cette position de meilleure défense: là aussi, il reste des améliorations. Nous devons continuer sur cette voie car, lorsque l'on encaisse peu de buts, il n'est pas nécessaire d'en marquer beaucoup pour l'emporter..."
Parlez-nous de votre entente avec Landry Bonnefoi, arrivé cet été. "Ça se passe très bien. Il a l'ambition de jouer, c'est normal, et cela me pousse à faire toujours plus, comme la qualité du travail de qualité fourni sous la coupe de Michel Ettorre, avec les deux autres gardiens."
Vous êtes bien placé pour savoir que tout gardien a envie de jouer, mais lui le dit haut et fort. Qu'en pensez-vous? "Rien de particulier! Landry est quelqu'un d'expressif, il dit qu'il veut jouer. Eh bien moi, je dis que je veux rester numéro un!"
Le changement est-il radical entre le FC Metz d'il y a un an et celui d'aujourd'hui? "Il tient essentiellement aux résultats. L'an dernier, on travaillait bien mais le déclic a tardé. Cette fois, nous avons la chance d'obtenir immédiatement des résultats. C'est vrai que le climat est bon, vrai que le stage a permis de souder le groupe. Cette ambiance doit nous servir de base. Et qu'elle nous serve quand arriveront les moments difficiles."
Caen, jeudi? "Un vrai test. On nous attendait contre Bastia, on a répondu présent. Caen fait figure d'épouvantail, ce match nous permettra de nous étalonner. Ce sera difficile, mais les Caennais doivent se dire la même chose. Eux disposent de grosses individualités que nous pouvons valoir par le collectif."