titi trèsloin a écrit:
D'ailleurs c'est marrant que les caennais soient assez peu nostalgique du Caen d'avant, notamment par comparaison avec les brestois qui pleurent encore Recouvrance d'avant guerre.
Une explication?
Je vais tenter d'être bref :
Lorsque Jean-Baptiste Mathon trace le nouveau Brest, celui-ci est assez bien accepté par la population puisqu'il vient se superposer à peu près sur un plan orthogonal.
Sur le plan, peu de remous donc. En revanche, le traumatisme est venu du comblement de l'ancienne ville sous des tonnes de gravats (par les français et non les américains je précise).
Le bouleversement topographique (le niveau du sol ayant été sur-élevé parfois de 20 m !) a fait fantasmer toute une partie de la population : l'ancienne ville intra-muros se situe ainsi toujours sous les bottes des finistériens. Les travaux d'excavations modernes de la vie quotidienne font ainsi encore surgir des façades de coins de rues disparues comme un fantôme, ou un cadavre qu'on sortirait de son caveau.
L'enfouissement et l'engloutissement de la ville suscite donc encore, et pour une large part de la population, une fascination "Pompéienne"....chose unique en France.
Un livre explique tout ceci à merveille, c'est un peu mon livre de chevet :
"De la ville perdue à la ville retrouvée, la ville en devenir" (PUC)
Toutes les grandes villes françaises détruites (44) sont traitées ainsi que quelques étrangères (Guernica, Minsk, Tabas - tremblement de terre-).
Comment reprendre possession d'une ville et de son patrimoine neuf passé le traumatisme des destructions.